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Le petit monde de Cocotine
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30 janvier 2010

Chronique d'une mort annoncée, épisode number thirty one

Après le mortier et le papier de verre, le pinceau, c'est comme un gros gâteau truffé de pépites de chocolat. Atelier peinture cette après-midi avec une couleur choisie volontairement pour être indéfinissable. Un peu beige, un peu rosé, un peu grisée. Je vous l'annonce derechef :

Le vert est quasi dead !

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30 janvier 2010

Chronique d'une mort annoncée, épisode number thirty

Le chef de chantier n'a pas apprécié mes gémissements au sujet du ponçage et pour se venger, il a mis fin à ma période d'essai ce matin. Avec la radio pour seule compagnie, il a badigeonné sa sous-couche sur l'enduit puis il a terminé le jointoiement des deux murs restant. Puis, peut-être pour avoir la conscience tranquille, il m'a invitée à l'Indian Tandoor, notre resto indien préféré à Nantes. J'ai pris ça comme un solde de tout compte. Adieu tous mes espoirs de reconversion. Je ne suis plus rien.

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28 janvier 2010

Chronique d'une mort annoncée, épisode number twenty nine

Non, je ne vous épargnerai aucun épisode.  Je me doute bien que planqués derrière vos écrans, vous balancez comme des brutes :

"La Cocotine, elle nous pompe gravement l'air

avec sa salle de bain !"

Comme je vous comprends. Mais je fais ça pour votre bien. Pour que vous sachiez ce qui se passe exactement pendant les 11 secondes où SOS Maison nous sert quatre prises de vue d'artisans souriants, le sourcil sans poussière et le tee-shirt blanc neige, en résumé de la mutation immaginée d'un coup de crayon de bois (je vous l'ai déjà dit, dans le double four, ils disent crayon de bois, je tente juste de m'intégrer) par notre architecte DPLG préféré.

Point d'ambiance éthérée ici. Que du diabolique. Pantalon maculé, chemise raide de crasse et poudre d'enduit s'immisçant dans tous les recoins. Et d'ailleurs, hier soir, à 21h06,  j'ai eu comme une lueur. A cette question que je me pose parfois : "Mais comment se fait-il qu'un humain pète à ce point les plomb qu'il en arrive au meurtre sauvage ?", j'ai trouvé un élément de réponse. Très clairement, ce qui, chez moi, pourrait s'avérer être le détonateur, c'est :

LE PONCAGE

En entendant le bruit du papier de verre pour le troisième soir consécutif, je me suis mise à élaborer le crime parfait avec disparition de tous les morceaux de l'homme. Mais vous me connaissez. Comme je suis bien élevée, je ne suis pas passée à l'acte. Ceci dit, je ne peux décemment pas vous raconter la soirée abominable qui s'est jouée derrière les murs de la bicoque. Ca vous ferait trop de peine.

Ce Philippe Demougeot, quand même, il n'a pas conscience du nombre de couples qu'il a sauvés du gouffre.

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28 janvier 2010

Quand je serai grande, je serai docteur

Miss Cocotine : Allez Maman, viens, lève ton pull !

Moi : Pour quoi faire ?

Miss Cocotine : Vais te sculpter.

Moi : Bon vas-y !

Miss Cocotine avec un air sérieux
: Allez, transpire !

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27 janvier 2010

La crêpe qui sauve

En cet hiver 2010, faut bien reconnaître que je suis comme-qui-dirait au creux de la vague. Alors pour passer le cap et voir les crocus exploser,

je mise tout sur la crêpe.

Une idée qui s'est imposée à moi mardi matin quand en flanôchant au rayon poêles d'Auchan, j'ai soudain eu ce coup de coeur inexplicable pour une crêpière noire à 5,75 €.

C'est ainsi qu'après avoir testé la crêpe au rhum, j'ai embrayé sur la crêpe à la vanille et comme j'ai toutes les réserves nécessaires de Grand-Marnier, Amaretto, Cointreau, fleur d'oranger pour multiplier les expériences, je sens que ma dépendance à ce genre de paradis artificiels va me mener tout droit à la décadence, phénomène dont je prendrai pleinement conscience en mai lorsque je pénètrerai dans une cabine avec trois maillots dans le panier.

D'ici là, FAUT BIEN VIVRE !

La recette-qui-sauve :

- Faire chauffer 1/2 litre de lait avec un bâton de vanille
- Oter du feu, couper les gousses et gratter les grains
- Laisser refroidir
- Dans le bol du mixer, mettre 4 oeufs, 3 cc de sucre et une pincée de sel, touiller
- Verser un peu de lait dans ce mélange et touiller à nouveau
- Ajouter petit à petit 250 g de farine en faisant attention aux grumeaux
- Rajouter le reste du lait
- Laisser reposer une nuit

Le lendemain, trois coups de louche et vous pouvez vous empiffrer sauvagement et sans aucun état d'âme. Ou presque.

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27 janvier 2010

Plan de carrière

Aujourd'hui, je viens d'avoir une idée de génie pour financer ma future retraite dorée. Autant dire que la période d'humiliation est terminée. Je n'envoie plus aucun dossier de candidature. Le double four se passe tellement bien de mon savoir-faire que je serais stupide d'insister.

En même temps, il était devenu urgent que je trouve enfin ma voie. Passé 40 ans, on ne peut plus vraiment mettre tous ses échecs sur le dos de son enfance pitoyable et faire payer l'addition à ses parents tortionnaires. On est bien obligé de prendre son destin en main. Alors, ça y est, sans avoir rencontré aucun psy, aucune conseillère d'orientation, aucun coach, ni dévalisé le rayon développement personnel de la Fnac, je suis enfin assez mature pour répondre à cette question toute seule :

"Mais qu'est-ce-que tu veux faire quand tu seras vieille ?"

Je veux être MAMIE TRICOTEUSE CHEZ GOLDEN HOOK !

Et d'ailleurs, je vous laisse car je suis en plein stage de formation... Avec 20 ans d'expérience, je serai au top !

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26 janvier 2010

Chronique d'une mort annoncée, épisode number twenty eight

Ce soir, atelier colmatage-ponçage-lissage exclusivement réservé à l'homme qui préfère la solitude à la compagnie d'une mégère vociférant : "Arrête, tu vas en coller partout, de la poussière, et moi, j'en ai ras-le-casque de passer mes journées à astiquer ! Toutes façons, je hais cette baraque, je déteste ce bled paumé et je veux trouver un boulot ! Tout ça, c'est de ta faute !" On se demande pourquoi...

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26 janvier 2010

Chronique d'une mort annoncée, épisode number twenty seven

Ce matin, je me tâte pour alerter l'inspection du travail du double four.

L'homme m'est tombée sur le poil - et faut bien avouer que l'expression coule de source quand on s'attarde un peu trop sur mes mollets de carreleuse -  hier soir à 20h05 précises :

"Allez, t'es prête ? On y va."

J'étais alors en train de m'assurer que Miss Cocotine ne brossait pas qu'une dent sur deux, tout en gratounant la cocotte. Ce qui relève de l'exploit le plus phénoménal quand on n'a qu'un seul bac en inox.

Accessoirement, j'avais ma journée dans les pattes et personne ne peut contester le dévouement extrême dont j'avais fait preuve le matin même en me trimballant de chez Brico-Dépôt à Casto.

Et la cerise sur le gâteau, c'était que, poussée par l'homme me répétant "Vas-y, t'as rien à perdre !" et par ma copine Odile qui souhaitait "me diffuser des ions ravageurs", je cite, j'en étais arrivée à la conclusion qu'il fallait effectivement tenter le tout pour le tout. A mon consultant préféré, celui dont l'assistante se prend pour une armure médiévale, je pondis une bafouille bien tournicotée, histoire de faire l'article, une seconde fois, de mes compétences inégalables.

Fallait croire que mon bel effort ne serait pas récompensé. A 19h30, le type n'avait toujours pas daigné me convoquer pour signer le contrat.

Résultat des courses : le premier qui aurait l'audace de se frotter à la Cocotine enragée, allait forcément s'y piquer.

Mais manifestement, l'homme se tapait autant le coquillard de mes échecs de communication que de l'état de mes cernes. Seul son chantier importait.

Pendant que j'essayais de convaincre Miss Cocotine de rester allongée et que, pour bien me mettre la rate au court-bouillon, elle négociait une troisième histoire, l'homme, penché sur sa carrelette avec l'objectif de boucler le débat le soir même me réclamait à corps et à cris, et tant pis si je ratais mon-PDPA-au-moment-où-il-serait-donné-en-pâture-à-onze-gueux-voraces-mais-néanmoins-bien-élevés.

Ca frisait le harcèlement moral.

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Grâce à Dieu et surtout à notre mental de feu, il ne restait plus que quelques rangs à se colleter. La tâche fût exécutée en silence et l'opération rondement menée.

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Gentleman, l'homme me laissa même conclure et immortalisa l'instant sans songer que ça pourrait constituer un début de preuve pour le dossier que je m'apprêtais à soumettre aux Prud'Hommes pour heures de nuit non rémunérées.

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A 21h15, l'affaire était faite et c'est donc en grandes pompes que je peux ce midi vous annoncer la nouvelle...

LE DERNIER CARREAU A ETE COLLE HIER SOIR

Alors, des vocations ?

25 janvier 2010

Chronique d'une mort annoncée, épisode number twenty six

Les objectifs affichés par la direction n'étant pas atteints, il s'agissait, en ce dimanche matin, de décaniller tôt pour mesurer, tracer, couper, casser, couper, coller, ébrécher, couper, croisillonner, viser, tapoter, vérifier.

Il fallait clore le chapitre du mur droit et figurez-vous que ce qui nous a donné le plus de fil à retordre, c'est le petit pan flanqué en bas. Au bout de trois tentatives vaines, l'homme avait la mine blanchâtre et je frôlais la crise d'hypoglycémie.

Mais la persévérance étant la clé de tout feuilleton de cet acabit, je m'ingurgitai aussitôt un verre géant de jus de carotte et repartis en guerre contre l'adversité. Le carrelage vert ayant été posé de manière fantaisiste, le support n'avait rien de plan et il fallait bien composer avec.

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A partir de ce moment, insidieusement, la situation a viré. Le chef de chantier, flapi et mou, commençait à bigrement lâché du leste pendant que, de mon côté, revigorée par le béta-carotène, je recourrais de plus en plus à l'impératif. C'est ainsi que les heures défilant, les rôles se sont complètement inversés, me propulsant aux plus hautes responsabilités.

Consciente que le management était une affaire délicate et sentant qu'une atmosphère délétère pourrait bien s'installer si je ne prenais pas soin de mon subordonné, je l'ai cordialement convié à boire un café autour d'une galette, seule gratification des 24 heures, pour lui, comme pour moi d'ailleurs.

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A 18h, alors que l'homme, passablement décomposé, voulait jeter l'éponge, je prenais l'initiative de remotiver le petit personnel et le troisième mur fût attaqué, après 3/4 d'heure de réflexion intense sur ce sujet pointu : Comment-je-vais-bien-pouvoir-fixer-ce-maudit-tasseau-au-mur-pour-qu'il-soit-droit-vas-y-enfonce-le-clou-et-passe-moi-le-niveau-que-je-vérifie ?

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A 20h, j'avais éclusé tout mon stock de mots grossiers et Dieu sait si je peux être créative en ce domaine. Il était temps de sonner la cloche.

L'homme, livide, s'est réconforté d'un verre de Cahors en avalant quelques petits fours. Puis, il a disparu sans laisser de trâces. Je suis restée toute seule à aligner des rangs en me disant que jamais plus, je le jurais, je ne regarderais un carreleur sans penser "Ce type est un héros."



25 janvier 2010

Chronique d'une mort annoncée, épisode number twenty five

Il était prévu que le chantier ouvre aux aurores samedi matin. A 10h30, le boss et son assistante préférée en étaient toujours à se mélanger les intelligences pour trouver le moyen d'effectuer la coupe parfaite. A 11h, dédaignant la carrelette électrique qui éclatait notre bel émail blanc 1er prix, l'homme a foncé chez... chez...

Alors, quoi ? Vous voyez pas que j'essaie de chauffer la salle ?

chez... chez...

BRICO-DEPOT

chez Brico-Dépôt...

Voilà, c'est ça ! Merci de votre participation active !

...pour investir 10 € dans une carrelette manuelle qui eût l'immense avantage de faire moins d'éclats mais qui, en échange, nous a pété une bonne dizaine de carreaux. Fallait bien se faire la main.

L'ambiance devenait franchement lourde sur le chantier. Sa double semaine macarons-mortier dans les pattes, l'homme digérait mal l'affront. Morose à souhait, il ne décrochait plus un son.

Sentant que ma journée allait tourner en eau de boudin, j'ai empoigné celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-idiot et je m'en suis remise à Philippe Colin pour me distraire. Déchaînée par tant de verve, je me suis mise à rire, à chanter à gorge déployée et à raconter mille balivernes jusqu'au moment où le chef de chantier, la tête sonnée par mes bavardages, m'a sommée de cesser mes fantaisies d'un :

"Je vais te renvoyer !"

Vous pensez qu'après, j'ai filé doux. Pas question de perdre mon deuxième job alors même que je n'ai pas le premier.

A midi, pas un rectangle n'avait été planté dans le mur de droite et ça commençait à sentir l'échec à plein nez. Il s'agissait de redynamiser les troupes avec un un vrai menu de carreleur au long cours, pates-complètes-légumes.

L'après-midi a défilé et tout en suant sang et eau pour mettre en place les profils d'angles et assurer des coupes régulières, on a péniblement mais sûrement imbriqué les carreaux les uns dans les autres jusqu'aux trois-quarts du mur.

Quand le boss a enfin décrété la fermeture du chantier,  j'ai attrapé une Miss Cocotine hallucinée, la cervelle dégoulinante de cartoons et avec l'homme douché et gominé, on est partis s'encanailler au Pékin, notre resto chinois préféré à Nantes.

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