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Le petit monde de Cocotine
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7 avril 2010

Des poissons aux protons

Ce lundi de Pâques, j'étais en goguette et comme je n'ai pas encore sacrifié à la mode du portable, je n'ai pas pu venir éblablater tranquillement avec vous sur cette épatante 13ème semaine de 2010.

D'Alain Joyandet prêt à tout pour faire du ramdam à Claude Allègre qui aurait volontiers dévorer tout cru le staff de France Inter en passant par notre PDPA, qui a traversé l'Atlantique pour se jeter sur un vrai hamburger, ôtant ainsi à Carla tout espoir de l'éloigner de la junk food, je me suis arraché les cheveux pour débusquer les poissons d'avril.

Puis je suis tombée sur un politologue nommé Paul Ariès et visiblement assez chaud, qui, chez Frédéric Taddeï, a déclaré :

"On sait que si on traduit toutes nos activités en équivalent carbone, la terre ne peut pas digérer chaque année plus de 3 milliards de tonnes d'équivalent carbone. Aujourd'hui, on en a plus du double, 6,7. Alors prenons ce chiffre de 3 milliards pour 6 milliards d'humains. Le compte est vite fait. Ca nous donne 500 kg par personne et par an. Et 500 kg, c'est quoi ? C'est par exemple un vol aller-retour Paris New-York, c'est également 5000 km en voiture, c'est 200 clics par jour avec votre petite souris sur Internet puisque chaque clic représente 7 grammes d'émission de carbone. Ca veut dire que la solution, ça ne peut pas être de faire la même chose en moins. Ce n'est pas de se serrer la ceinture un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, c'est d'inventer ensemble un mode de vie avec beaucoup moins de biens mais, on peu l'espérer, beaucoup plus de liens sociaux."

mettant au tapis toutes mes velléités de devenir une bonne écolo-citoyenne et me jetant dans une crise de panique aigüe. Fini de tailler la route pour voir si ailleurs l'herbe est plus verte, fini de s'envoler sac à dos vers des terres inconnues et fini aussi de bloguer des heures afin d'oublier que je n'ai plus une once d'énergie pour chercher un job. Mais FINI, pas allez-je-fais-un-effort-je-diminue, FINI.

Et ce n'est certes pas Lucchini qui m'a remonté le moral avec cette phrase noir foncé : "Vous ne m'ôterez jamais de l'idée que l'homme n'en a plus pour longtemps."

Moi qui étais à deux doigts de me flageller pour chasser ce mauvais esprit qui me colle aux basques, voilà que je me suis trouvée confrontée à deux autres humains érigeant, eux-aussi, le réalisme au rang d'incontournable.

Laminée, je n'eus alors plus qu'une issue en tête : attraper un bout d'alpaga, peu importe qu'il soit rouille ou mauve, l'attacher à une pampille et sauter du petit banc de Miss Cocotine quand tout à coup, celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile annonça que les scientifiques étaient peut-être sur le point de découvrir les origines de l'univers.

Là, j'ai tout dénoué et je me suis dit qu'une bonne collision de protons, c'était peut-être l'opportunité insensée de tenter l'exode et d'être meilleurs ailleurs, dans un univers flambant neuf avec pour seule mission "d'inventer un mode de vie avec beaucoup moins de biens mais beaucoup plus de liens sociaux".

Finalement, d'avoir bu trop de Cosmos 1999 dans ma jeunesse, ça m'aura sauvé la peau en 2010.

Bonne semaine à tous !



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