Mon Textured shawl est tombé des aiguilles mais je suis malgré tout très contrariée car j'ai eu cette idée lumineuse, hier soir à 23h30, de le passer en machine, programme lavage à la main, à froid et sans essorage. Vous imaginez bien que vu l'heure tardive, je me trainais une flemme du diable pour jeter mes 412 grammes dans une bassine. J'ai pensé que je ne risquais pas grand chose - à froid, arrêt cuve pleine - mais je suis quand même restée le nez collé au hublot. Eh bien, j'avais raison de ne pas avoir la conscience tranquille car manifestement, à la sortie du bain, la laine avait bougé.
J'ai donc réfléchi jusqu'à pas d'heure pour réanimer l'oiseau mais rien à faire. Ce matin, j'ai essayé de le faire tremper avec de l'assouplissant. Le résultat n'a pas été transcendant. Alors j'ai passé ma journée à me morfondre en comparant sa tête actuelle avec celle qu'il avait hier. C'est ça de s'enflammer pour de la laine écologique livrée en provenance directe du dos de la bête !
A part ça, j'ai suivi les conseils donnés ICI et comme je le voulais assez grand, j'ai fait :
5 bandes de 16 rangs de jersey 4 bandes de 16 de point texturé en alternance pour finir sur une bande de 6 rangs avant d'attaquer le point mousse final (28 rangs).
Je ne patine que quand le soleil brille. Eh oui, la maison est trop petite pour étaler pinceaux, peintures et cires ; alors, je bricole toujours dehors. Il était temps que je m'occupe de ces deux cadres chinés en juillet de l'année dernière dans le Doubs. A suivre...
Je me suis découvert une nouvelle raison de vivre : les cookies au gingembre made by Tesco en provenance directe des terres royales et ce, grâce à l'homme qui a toujours une pensée pour nous quand il erre dans London. Beautiful life...
Grâce à Véronique Guillet, faiseuse de poules et peintre de son état, j'ai découvert L'Atelier de Nath, à Mauves-sur-Loire. C'est une très jolie boutique mais également l'endroit rêvé pour accorder une nouvelle vie au buffet de Mamie Jeannette et à la commode de Mémé Louise en les confiant aux mains expertes de Nath.
Alors, cette 16ème semaine de 2010, elle était comment ?
Un PDPA qui s'encanaille dans le neuf trois, des footballeurs dont les frasques s'étalent partout, des vacanciers qui n'ont jamais été aussi heureux de retrouver leur pays, une église catholique en pleine décrépitude, un voile qui engendre moult polémiques et un chômage à son plus haut niveau depuis 10 ans.
Il fallait trier et éviter de tomber dans le panneau. Ceux qui font des vagues sont toujours à la une, les autres beaucoup moins. Mettre tout le monde dans le même sac relèverait de la bêtise la plus pure. Et puis pourquoi ne pas prendre le contre-pied de tout ça et faire la liste de tout ce qui roule comme sur des roulettes :
- les hedge funds sont au top, - les banques ont extrèmement bien remonté la pente, - le bouclier fiscal existe toujours, - Eyjaf-truc-bidule s'est calmé, - il fait beau depuis quinze jours dans le double four, - et les vacances d'été ne sont pas loin...
Franchement, regarder les choses sous un angle différent, quoi de plus revigorant pour boucler la semaine sur une note résolument positive ?
J'en étais là dans mes réflexions quand tout à coup, l'homme, qui avait bravement déclamé : "Je prends une semaine de vacances en avril pour être avec vous !", s'est vu appelé d'urgence pour raisons hautement professionnelles.
J'en suis restée comme deux ronds de flan, seule face à une Miss Cocotine bouillonnante d'énergie et non inscrite au centre de loisirs. Mais pas le temps de m'endormir sur mes lauriers car l'homme ayant vu son vol annulé sauvagement, il lui a fallu rejoindre Londres à la sueur de son front et dans cette mission digne de l'agent 007, il fallait bien qu'une héroïne de l'ombre fasse le lien entre les parties. J'ai ainsi passé mon mercredi à décrocher pour recueillir des informations de la plus haute importance : "Alors, t'en es où ? OK, je note, je transmets." et pouvoir rassurer ensuite l'autre côté de la mer et son clan de désespérés du dessert.
Vous allez me dire : "Mais il n'a pas de portable, l'homme ?" Et là, je vous réponds : "Si, mais pas de forfait international." Et franchement, moi qui ai fait mes armes au temps du bon vieux téléphone en bakélite et qui ai utilisé le télex comme pas deux, ce n'est pas ce genre de liaison alambiquée qui me fait peur. D'ailleurs, j'ai si bien œuvré que l'homme, à son retour, m'a envoyé un semblant de compliment : "Ah, t'as vraiment assuré !" et m'a couverte de shortbread et de cheddar.
Autant vous dire qu'une fois l'aventurier rendu à bon port, j'ai pu vaquer à mes occupations et je me suis concocté des soirées téloche jusqu'à plus de laine. Et cerise sur le gâteau, jeudi soir, Envoyé Spécial qui devait savoir que je crevais d'ennui, seule dans mon bled paumé, m'a servi un portrait de Vincent Lindon aux petits oignons. Des types comme ça, ça ne courent pas les rues, non ? Comme ils disent : "Il aurait pu vivre dans un film de Claude Sautet." Moi, je suis totalement sous le charme.
Lorsque l'homme part outre-Manche, il en revient toujours la besace remplie de petits bonheurs. Cette fois, c'est un sac pour ranger le tricot in progress. Avec le catalogue en prime, je suis comblée.