Crapules ou pas ?
Autant être honnête avec vous. Les potins de notre douce France en cette semaine 17 de l'an 2010 ne m'ont fait ni chaud ni froid.
Les divagations du duo pathétique Brice-Lies m'ont fait grimacer d'horreur tant le premier s'est empêtré dans cet imbroglio et l'autre s'est fourvoyé dans la conjugaison du verbe déchoir. Quant à cette nouvelle intrigue politico-financière menaçant un ancien premier ministre et mon-PDPA*-préféré, j'attends avec impatience que les protagonistes fassent surface pour savourer tout le piment de l'histoire.
Au bout du compte, vu de ma lucarne, il m'est apparu que la chose la plus sage à faire, c'était d'envoyer toute cette jolie bande se faire voir chez les grecs.
Car dans mon tout petit monde s'est tramée une affaire autrement plus importante. Sortie de la semaine 16 un tantinet épuisée par les crises capricieuses et théâtrales de Miss Cocotine, il était temps de réunir les hautes instances pour décider du sort de la gamine rebelle. Le verdict est tombé : punie de Schtroumpfs pendant une semaine. Une idée de l'homme. Pour une fois que je ne passais pas pour la vilaine qui scande "Pas de légumes, pas de bonbons !" et lui pour le héros rentrant, tard certes, mais les mains remplies de macarons, de glaces ou de chocolat, c'était toujours bon à prendre.
La petite brunette rappelée à l'ordre s'est ainsi tenue infiniment tranquille en début de semaine. Puis mercredi après-midi, alors que je jouais des aiguilles en la regardant essayer de caler son chien en peluche à califourchon sur le guidon de son vélo, elle partit soudain d'un coup de pédale et m'envoya un cinglant : "Je vais chercher mes parents.", ajoutant "Mais c'est pour de faux Maman !"
Visiblement, la petite crapule parvenait à aligner les mots parfaitement bien quand il s'agissait de me piquer au vif. Le centimètre de plus en un mois se faisait sentir. Il fallait prendre le taureau par les cornes et pourtant, c'est exactement l'inverse qui s'est produit. Le regard fuyant, j'ai reçu l'estocade sans riposter.
Assez secouée et revoyant toute la saga de son adoption défiler, j'ai gardé ça en magasin et dans la série faut-savoir-déléguer-quand-on-n'est-plus-à-la-hauteur, c'est son orthophoniste qui lui a répondu un peu plus tard à ma place : "Les parents, on ne peut pas en changer, c'est comme ça." Brave comme tout, elle m'a ensuite si bien décortiqué le phénomène d'un "Elle sait où ça fait mal." que je suis sortie de son cabinet regonflée partiellement.
Quelques jours après, ma copine Nadine avec qui j'adore refaire le monde de temps en temps au coin de la rue, m'a réconfortée de plus belle. Avec trois filles, à mes yeux, c'est comme-qui-dirait une boule d'expérience. "C'est l'âge !", elle m'a assuré. Ce qui m'a redonné un peps du diable.
C'était clair, la morpionne, elle allait voir de quel bois je me chauffais.
Du coup, en fin de semaine, alors que bien installée au restaurant et pleine d'insouciance, notre Miss Cocotine se gavait de frites croustillantes en dessinant des hippopotames, l'homme et moi, on lui a dit : "Alors, tu veux toujours changer de parents ?"
Devinez la réponse...
Bonne semaine à tous !
* Pour les distraits, les petits nouveaux et les amnésiques, PDPA signifie Président Du Pouvoir d'Achat.