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Le petit monde de Cocotine
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30 août 2010

Changer tout

J'émerge de cette 34ème semaine de l'an 2010 les oreilles saturées et la matière grise barbouillée.

Car j'ai dû avaler sans moufter le chapelet insécurité-fêlure-solidarité-malaise-stigmatiser les Roms migrants-bafouer les droits de l'homme-tâche de honte-efficacité de la politique-+138% de la délinquance des membres de nationalité roumaine sur Paris-tolérance-indignité-respect et me dépatouiller toute seule pour trouver un sens à cet imbroglio.

Et je vous avoue que lorsque mon-JPP-adoré a annoncé au 13 heures que les puissants de notre si douce France allaient reprendre du service, j'ai été grandement soulagée. Au placard l'attirail cuissard-sacoches-pompe-beignets, mon-PDPA-bien-aimé était attendu de pied ferme par la populace avide d'avoir enfin une explication à cette politique ressemblant à s'y méprendre à du diviser-pour-mieux-régner. Au risque pour lui de dégringoler encore plus dans les sondages. Un coup à ce qu'il n'en commande plus jamais un seul.

Ceci dit, ça tombait plutôt bien, cette supposée économie, car en milieu de semaine, un journaliste se moquant bien de mes états d'âme m'a annoncé sans aucune précaution que la dette publique avait explosé et se pavanait désormais à 1500 milliards d'euros. Autrement dit,  selon lui, je devais, comme chacun de mes compatriotes, 25000 € à nos divers créanciers.

Là, j'ai bien cru trépasser sous le choc. Comment allais-je bien pouvoir rembou rser cette somme faramineuse avec mon futur SMIC temporaire de 1 055,42 € nets ?

Cet épisode douloureux m'a immédiatement renvoyée à ma non-réussite-sociale et la malchance qui me colle aux basques comme une colonie de casseroles à la 2 CV de la mariée. J'ai éclaté en sanglots en me lamentant sur mon sort et sur celui de la France réunis. Après tout, d'un côté comme de l'autre, une question s'imposait :

Mais-bon-sang-de-bois-comment-on-a-bien-pu-en-arriver-là ?

Je me suis finalement mouchée bruyamment - uniquement parce que j'étais seule et déboussolée - et j'ai décidé que plutôt que de m'appesantir sur de piteux bilans et désigner des coupables, mieux valait regarder à l'horizon et tenter de redresser la barre.

J'étais donc en passe de revenir à des considérations positives car comme chacun sait, le positif est de retour, en tout cas chez les publicitaires, quand ma télécommande m'a entraînée vers la première chaîne où les yeux écarquillés devant une-bande-de-pleurnicheurs-peinant-à-monter-une-mayonnaise-mais-tellement-heureux-de-se-faire-humilier-devant-des-caméras, j'ai compris instantanément que j'avais commis la bourde de mon existence.

Pour CHANGER DE VIE, c'était à Master Chef, ce nouveau show si bien goupillé que si l'on reste aveugle devant les ficelles grossières qui en composent la recette, on en ressort intimement persuadé que c'est la seule solution pour faire évoluer son piètre karma, qu'il aurait fallu que je m'inscrive, pas au concours d'adjoint administratif de catégorie C de la FPT.

Une bévue pareille, c'était sûr, j'allais m'en mordre les doigts pour le restant de mes jours.

Bonne semaine à tous !

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29 août 2010

L'ordre du jour

Un rouleau de papier peint vichy rouge déniché pour 1,90 €, quelques coups de ciseaux, du scotch double-face et la petite armoire a changé d'allure.

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29 août 2010

Souffler cinq minutes

Entre deux coups de rouleau, une échappée dans le marais à vélo.

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26 août 2010

Première boum

Miss Cocotine, bientôt 6 ans ET DEMI et toutes ses dents de lait,  a découché pour passer une nuit sous la tente au centre de loisirs. On l'a récupérée un peu crasseuse et complètement à l'ouest.

Moi : Alors, c'était bien ?

Miss Cocotine : Trop génial !

Moi : Tu t'es lavée ?

Miss Cocotine : Oui dans la piscine !

Moi : Ah, bon ! Avec du savon ?

Miss Cocotine : Non, avec pour la vaisselle !

Moi : Nom d'un chien, et vous avez mangé où ?

Miss Cocotine : Dehors, pas de lumière, c'est tout noir !

Moi, renonçant à l'interroger sur le menu : Incroyable, et après, vous avez dormi ou vous avez fait une veillée guitare ?

Miss Cocotine : Mais non, ON A FAIT LA BOUM !

Moi,amusée : Epatant, t'as dansé ?

Miss Cocotine : Oui mais la musique, c'est trop fort.

Moi : Ah bon, et après, tu t'es couchée sous la tente ?

Miss Cocotine : Oui et j'ai vu des fées !

Moi à l'homme : Ah d'accord ! Soirée mousse, musique à fond et hallucinations... Non mais c'est quoi, ce lieu de débauche ?

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26 août 2010

Faire le vide

Mes coups de coeur en grande distrib' sont d'une rareté phénoménale. Mais là, cette corbeille à papiers version où-vais-je-bien-pouvoir-passer-mes-prochaines-vacances m'a carrément emballée. Miss Cocotine l'appelle la-boite-à-monde et c'est pour sa chambre.

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25 août 2010

Nouveau chantier en cours

Quoi de mieux, pour essayer d'oublier mon infortune, que de poncer comme une forcenée ?

Après le couloir qui est désormais peint dans une couleur indéfinissable qui ne correspond que de loin à celle choisie avec fougue sur le nuancier et dans l'attente de la fixation de mes portes de placard par mon-menuisier-bien-aimé-qui-ne-vient-que-quand-il-l'a-décidé, j'ai attaqué la chambre de Miss Cocotine.

Ca m'a ruiné la manucure et déclenché une crise de sciatique. Un coup à être déclarée inapte au travail...

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25 août 2010

Coup de sang

Miss Cocotine ne veut rien jeter. Des emballages de gâteaux au vieux bouts de carton, elle garde tout comme des trésors. Sa chambre, certains jours de tempête, est un vrai carpharnaüm.

Alors, de temps en temps, il faut débouler là-dedans pour remettre la petite dans le droit chemin : celui du zen.

Et chez vos loupiots, c'est toujours aussi bien rangé que dans Côté Ouest ou Question maison ?

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25 août 2010

Merci

Une Belle de nuit

pour remercier tous ceux qui s'attardent ici

et me laissent des messages.

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24 août 2010

Se jeter à l'eau

Hier matin 9h15. Sous une pluie diluvienne, je traverse tout Nantes pour finalement me pointer à mon rendez-vous, trempée jusqu'aux os et la frange en bataille. Décidément, je suis une good girl. S'extirper de mon cocon et braver les éléments pour quatre semaines dans l'univers captivant de la poubelle, c'est déjà un bel effort.

A 10 heures pile, j'arrive sur les lieux du crime. Un type souriant me serre la main et m'invite à monter dans son bureau.  Impossible de reculer, je suis faite comme un rat.

La conversation s'engage calmement et plus les mots défilent, plus je m'aperçois que loin des olibrius croisés ces derniers temps dans le privé, le gars qui m'observe est gentil et poli. C'est charmant et rassurant.

Quand il me questionne sur ma reconversion privé-public, j'ai bien envie de lui répondre : "Je n'y suis pour rien. c'est ma copine Chrystel qui m'a embarquée dans cette aventure invraisemblable. Moi, au fond, je ne désirais qu'une chose : continuer à exercer tranquillement mon métier de gestionnaire commerciale export dans le privé." mais je me retiens et lui mens comme un arracheur de dents. Tout passe comme une lettre à la poste.

Au moment où j'aborde sans véritable entrain le sujet fatal du salaire, j'apprends avec surprise que mon concours ne me sert à rien du tout, que je serai considérée comme un adjoint administratif de 2ème classe et que ce mois ne sera pas pris en compte dans la période de stage obligatoire d'un an. Le verdict tombe : c'est le SMIC et rien d'autre.

Mais en revanche, il m'assure que si je suis sage et disciplinée, il m'attribuera de jolies notes et fera remonter un dossier bien ficelé à la DRH qui, elle-même, me gardera bien au chaud dans ses petits papiers. La promesse d'un avenir rayonnant.

Au bout de 25 minutes d'entretien, mon interlocuteur se met tout à coup à conclure : "OK, pour moi, c'est bon. Je donne l'aval à la DRH et vous recevrez le contrat dans les jours qui viennent."

En deux temps trois mouvements, je me retrouve sur le pavé ruisselant partagée entre la jubilation d'être enfin embauchée après six ans de recherche et l'amertume d'avoir à encaisser le coup.

Un contrat d'un mois au SMIC.

La pilule a du mal à passer. En un clin d'oeil, toutes ces années à me battre pour un poste plus intéressant et un meilleur salaire s'envolent en fumée. Je viens juste d'accepter ce que je m'étais juré de refuser en arrivant dans le double four : une baisse de salaire de 30% par rapport à Bordeaux, où j'avais déjà dû me plier à 30% de moins qu'à Paris. Force est de constater que cinq ans après mon débarquement dans le nord-ouest, de guerre lasse, j'ai dû lâcher prise.

Traîner ainsi par monts et par vaux derrière l'homme et sa carrière professionnelle, je me doutais bien qu'un jour ou l'autre, j'aurais à le payer cher.

Je viens juste de prendre l'addition dans les dents. En une poignée de secondes, les quelques barreaux escaladés à la sueur de mon front depuis 1981 se sont brusquement dérobés sous mes pieds, me propulsant direct au bas de l'échelle, hagarde et les fesses bleues. Comme une débutante, j'en suis réduite à devoir faire mes preuves.

Pour autant, ce n'est pas le moment de flancher. Je me suis laissée enrôlée quasiment de force dans l'aventure. Maintenant il faut assumer.

Et assumer, dans l'instant, c'est au-dessus de mes forces car une vague de culpabilité vient juste de me submerger.

Mais que va devenir Miss Cocotine si je quitte le domicile du lundi au vendredi de 7h30 à 17h30 ?

Là, je repense à cette FAF qui, heureuse de sa condition, avait écrit sur un forum quelconque :

"Je ne vois pas comment je pourrais travailler. Je n'ai pas le temps !"

A l'époque, la pertinence de cette remarque m'avait fait hurler de rire. Aujourd'hui, les deux journées en 24h, clairement, je ne suis pas plus prête qu'elle à les affronter.

L'oeil vif et les joues enflammées, je me dis soudain que l'heure a sonné de frapper à la porte de l'autre moitié d'autorité parentale. Je dégaine mon portable :

- C'est moi. Je suis embauchée.

- Félicitations.

- On se voit ce soir pour savoir comment on s'organise pour la petite ?

- D'accord.

L'homme, qui quitte régulièrement le domicile de 7h30 à 19h30, n'en est sûrement pas conscient mais sa vie va changer. Il va apprendre qu'un enfant de 6 ans va chancelant à l'école à 8h50 et en ressort affamé à 16h30, que le réfrigérateur ne regorge pas de douceurs sur un coup de baguette magique, que la poussière reste collée si un chiffon ne l'étouffe pas et que les petits plats crétois de Koula se transforment en prêt-à-servir-Picard si personne ne campe en cuisine pendant 2h30.

Somme toute, ça va remettre les pendules à l'heure, que la MAF réinvestisse le monde du travail.

Et puis, après tout, la gestion des déchets, c'est top tendance !

Mardi midi :

Hier soir, l'homme, a promis d'amener Miss Cocotine au périscolaire tous les matins en déclarant, fanfaron : "Bah, c'est que pour 4 semaines."

23 août 2010

Les poubelles ou les pandas

Voyons, que m'a-t-elle apporté comme joies indicibles, cette 33ème semaine de 2010 ?

Rien de neuf côté ambiance de l'hexagone. C'est quoi, déjà, cet adjectif que ceux qui parlent haut et fort adorent employer à tire-larigot ? DELETERE. Voilà, c'est ça. Toujours aussi délétère, le climat.

Ca m'a collé une envie furieuse de rester cloitrée chez moi, EN SECURITE.

Du coup, j'ai gardé Miss Cocotine enfermée ici une semaine, bien au chaud dans la ouate. Elle me l'a fait payer. Jeudi, probablement pour fêter la fin proche de son incarcération, elle a chargé un CD de comptines allemandes emprunté à la bibliothèque et s'est mise à jouer du triangle sur un rythme démentiel. Et malgré mes suppliques, le tout a duré 3/4 d'heure.

La tête en vrac, je n'ai même pas entendu le téléphone sonner.

Et pourtant.

C'était un type charmant qui m'appelait pour un contrat d'un mois dans la FPT*. Ca m'a tellement étonnée, que le monde du travail s'intéresse soudainement à moi, que j'ai réécouté le message trois fois, la bouche en cul de poule et les sourcils au niveau des cheveux.

Voilà, le miracle tant attendu allait se produire. J'allais enfin trouver le poste correspondant à mes douces aspirations.

Vendredi matin, à 8h30, pendant que la petite musicienne dormait encore, j'ai décroché le combiné, pleine de bonne volonté et d'espoirs insolents. 1/3 de seconde a suffi à me faire chuter du nuage sur lequel je m'étais naïvement perchée.

En réalité, il s'agissait de rassurer les usagers déboussolés et crispés par le changement de jour et de fréquence de collecte de leurs ordures ménagères et pour remplir cette mission, je devrais, en plus, me rendre à l'extrémité opposée de l'agglo.

En raccrochant, j'ai repensé à un film vu récemment et qui démarrait comme ça :

Pour réussir dans la vie, il faut du talent, du travail et de la chance. On a beau avoir tout le talent du monde et travailler nuit et jour, si l'on n'a pas de chance, tout est vain.

Ce rendez-vous de lundi matin à 10h, c'était sûr, j'irais, je l'avais promis à mon interlocuteur, mais pas de gaîté de coeur. J'avais bien rêvé d'être princesse, infirmière, maîtresse d'école, à la rigueur expert-comptable ou avocate, mais jamais de bosser dans le déchet.

La mort dans l'âme, j'ai atteint péniblement mon dimanche soir en me demandant si je n'allais pas plutôt postuler comme gardienne de pandas. Quoi ? Vous n'êtes pas au courant ? En Chine, au Centre de Protection des Pandas, ils en cherchent six.

Bonne semaine à tous !

* Pour les vilains qui ne suivent pas ou les petits nouveaux, FPT veut dire Fonction Publique Territoriale

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