Le grand mystère du double-four
Hier soir, je me suis rendue compte que mes élucubrations pouvaient parfois dérouter certains lecteurs, pourtant parfaitement bilingues. Alors, ce matin, dans un élan de bravoure, je vais lever le voile sur ce qui se cache derrière mon fameux
double-four...
Allez, je vous guide. Surtout, évitez de prononcer ça à la française car ça n'a rien à voir avec un quelconque élément d'électro-ménager haut de gamme. Non, prenez plutôt un accent d'Outre-Manche et normalement, vous devriez être en mesure d'élucider le mystère tout seul...
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C'est là que je moisis gentiment depuis le 1er juin 2005, date mémorable à laquelle j'ai débarqué en ces terres inconnues de Loire-Atlantique pour suivre l'homme dans sa quête du poste presque parfait.
Après avoir usé le pavé du 92, du 78, du 75 pendant 33 ans, j'ai tout lâché pour l'assister dans ses expatriations folkloriques de Paris à Thessaloniki et de Thessaloniki à London. A l'époque, ses ambitions étaient démesurées et j'aurais pu finir scotchée dans un village artificiel bourré d'expatriés au fin fond de l'Asie ou voilée dans un hôtel luxueux du Moyen-Orient.
L'aliénation totale pour un homme n'étant pas ma tasse de thé, j'ai réussi à lui faire tourner la tête de l'autre côté et c'est au Québec que nous avons finalement décidé de tenter l'enracinement. Mais comme il a fallu faire un choix draconien entre jouer aux pionniers et avoir un bébé, ce joli projet a capoté.
A partir de là, mon karma n'en a fait qu'à sa tête et m'a punaisée à Bordeaux pendant trois ans, m'a ensuite expédiée dans le 38 pour goûter aux délices de la création d'entreprise, expérience de laquelle j'ai émergé bien amochée, pour finalement échouer dans le double-four, non sans mal.
Trois mois après cette arrivée mouvementée, je sautais dans l'avion pour aller chercher ma fille en Chine et un an et quatre mois plus tard, l'homme prenait la décision unilatérale d'emménager dans ce que j'appelle avec amour "mon bled paumé". A moi de me débrouiller pour trouver un job idéal, sachant que je n'avais pas de voiture mais un enfant en bas âge. Deux tares qui auraient certainement pousser ma conseillère de Pôle Emploi au meurtre si j'avais persisté à me ré-inscrire sur ses listes.
Qu'auriez-vous fait à ma place ?
Moi, j'ai découvert Canalblog... et accessoirement, j'ai tout tenté non pas pour briguer un poste utopique mais juste pour récupérer mon niveau de salaire de 2003. Et puis comme j'ai tout raté, j'ai fini par me vautrer dans un rythme de vie à la Jeanne Calment.
Dans le double-four, je meurs à petit feu.
Quand je vous dis que je crève d'envie que Gordon Ramsay débarque dans ma vie...
Si seulement j'avais un restaurant !
PS : Ovar, tu me remets un double Mojito s'il-te-plaît !