Le baratin du mardi 12 avril 2011
Après avoir soigneusement disséqué tous vos signes apparents ou privés, mes neurones ont repris du service, et à la vitesse de la lumière.
D'abord honteuse d'avoir eu le culot de m'auto-diagnostiquer un burn out alors que je n'ai qu'un enfant et que je ne travaille pas, j'ai attrapé ma liste, mes sacs multicolores, les clés de ma décapotable et visité Auchan-Picard-Horizon-Vert sans rien oublier. 37 kilos que j'ai bravement portés et rangés soigneusement dans le réfrigérateur, non sans avoir dûment essuyé les clayettes auparavant.
Fallait bien faire pénitence.
Et puis j'ai froncé les sourcils et j'ai décidé d'enquêter sur les symptômes de cette mystérieuse maladie, puisque le phénomène est désigné comme tel, et là, j'ai d'abord découvert "épuisement professionnel". S'en est suivi un long et tumultueux dialogue intérieur :
- "Ah non, tu pousses, le burn out, c'est réservé à ceux qui bossent, pas aux flemmardes comme toi qui bloguent toute la journée."
- "Quoi ? Moi, je blogue toute la journée ? Mais ça va pas, non ! Tu veux que je te dresse la liste de tout ce que je fais, et en silence en plus, sans aucune reconnaissance, et surtout aucun salaire ?"
- "Tu parles ! Tu te la coules douce. Personne n'est dupe. Non, pas question de burn out chez toi."
- "Attends, regarde plus bas. Les 10 signes annonciateurs, c'est :
• Réveils matinaux de plus en plus difficiles, voire totalement décalés
• Tensions physiques insupportables, notamment dans le dos et les cervicales
• Migraines
• Démotivation générale
• Sautes d’humeur
• Difficultés à se concentrer
• Sensation d’impuissance
• Difficultés à remplir ses objectifs
• Difficultés à gérer son temps (tout devient prioritaire)
• De moins en moins de sociabilité avec les collègues
Tu vois bien ! T'as qu'à remplacer collègues par voisins et c'est tout moi. Je suis burn outée."
- "Pfffff, t'as raison, s'il n'y avait que des burn out comme le tien..."
- "Tiens, regarde en bas ! Burn out maternel. Ca, c'est le mien !"
- "Eh, Stéphanie Allénou, elle a trois enfants, toi, t'en as qu'un !"
- "Eh ben, on a le droit d'être burn outée avec un seul enfant ! Et justement, le deuxième, j'ai pas pu l'avoir."
- "Ben tu devrais être contente, ça fait du boulot en moins !"
- "Tu fais exprès de pas comprendre !"
- "Euh, ben non."
- "Si ! C'est le burn out de l'adoption ! Voilà ! "
- "Sans blague..."
- "Et en plus, si tu tapes "burn out chômeur", j'te parie que ça existe !"
- "Burn out du chômeur, mais c'est à crever de rire, ça !"
- "Pas trop non. Lis ça ! Un poème qui s'appelle "Le burn out du chômeur". Ah, ça me ferait chialer, ce type, c'est mon jumeau !"
- "Alors d'après toi, tu souffrirais d'un double burn out ?"
- "Exactement,
le burn out de la mère adoptive
et le burn out
du demandeur d'emploi de longue durée !"
- "Nom d'un chien, t'es mal..."
-"C'est clair, j'suis mal, tu vois bien !"
Nombreux sont les jours où je me dis que mes délires épistiolaires ne sevent à rien, que je suis minable et que je ferais mieux de cliquer définitivement sur "Supprimer le blog" - enfin, ça, c'était avant que je ne prenne mes 5 gouttes car depuis, JE VOIS LA VIE EN ROSE PIVOINE - mais il y a toujours un com' juste, poignant ou stimulant (Peau d'Anne, tu m'as fait grimacer avec ton footing !) qui arrive à point nommé pour me conforter dans l'idée que ma volonté de partager n'est pas vaine. Alors merci à celles et à ceux qui me témoignent leur confiance.
Au fait, il est 16h18 !
Arriva arriva !