Tous les espoirs sont permis
Vendredi, j'ai passé trente minutes à la Fnac dans le sillon de mon Léon, lui-même en quête de deux polars sensés pimenter son été. Jusque-là, rien de transcendant. Seulement, là où mon destin a soudain pris un nouveau virage, c'est quand je me suis rendue compte que pour une paire de Poche, un livre était offert.
Et en farfouillant dans le lot des invendus douteux, figurez-vous que je suis tombée nez-à-nez avec :
Les hommes viennent de Mars
et les femmes viennent de Vénus
et d'un coup d'un seul, mon avenir s'est éclairé. J'ai susurré à mon Léon un tiens-c'est-ça-qu'il-nous-faut auquel il m'a renvoyé derechef un tu-crois sceptique suivi d'un ben-prends-le résigné.
Fière de ma découverte mais consciente que j'avais probablement une bonne décennie de retard sur l'évènement, je vérifiai illico la date de parution du bouquin : 1997 en France et 1992 pour la version originale.
Evidemment.
Comment aurais-je pu avoir cette idée saugrenue de décortiquer le fonctionnement de mon Léon en 1992 alors même que je venais de tomber raide-dingue de lui sous le ciel étoilé de Grenade et que je passsais mes nuits et mes jours collée à lui comme une bernique à son rocher ? Et comment aurais-je bien pu douter de notre entente à-la-vie-à-la-mort-juré-craché en 1997 alors même que j'étais en train de dire oui au Consul de France à Thessaloniki et de signer son foutu registre pour le meilleur et pour le pire ?
Non, à l'époque, clairement, je n'avais cure de ce genre de recettes soi-disant miracles.
La prétentieuse.
Aujourd'hui, après une douzaine de déménagements, des milliers d'âpres négociations et autant d'horribles chantages, six ans de vie quasi monacale dans mon-bled-paumé-du-double-four, j'en suis arrivée à l'humble conclusion que pour surmonter nos deux CMV (Crises de Milieu de Vie pour les bienheureux innocents) parallèlement en plein boom, mieux valait s'en remettre à la science et que tout conseil serait désormais bon à prendre.
Autant vous dire qu'au moment de cohabiter à plein temps avec le Martien pour raison de congés payés, je vais dévorer l'ouvrage de référence et d'ores et déjà, j'ai décidé de mettre quelques principes en pratique : depuis une heure, je commence prudemment mes phrases par un voudrais-tu du plus bel effet.
Pourvu que ça dure !
Lundi soir
Après huit voudrais-tu bien placés, mon Léon était complètement anesthésié et sa mine ahurie m'a déclenché un fou rire démentiel de vingt minutes. Je lui ai tout avoué, révélé mes sources, et osé un voudrais-tu-le-lire-toi-aussi auquel il a répondu peut-être. Du pain béni, ce guide du couple en détresse.
Et vous, vous l'avez lu, ça vous a plu ?