Le baratin du mardi 23 août 2011
Quand la canicule tombe sur le bled, en général, on le paie très cher dans les jours qui suivent. Depuis 48 heures,
fini le naturisme at home,
il fait gris et il pleut.
L'occasion inestimable pour se punaiser dans le crâne que l'été 2011 est dead et que la rentrée approche à grands pas, avec son lot d'échéances et de nouveautés promettant une vague d'allégresse :
- l'odieuse-virée-au rayon-des-fournitures-scolaires le 6 septembre, pile au moment où Leclerc ressemble à La Mecque, tout ça parce que l'école de la République du bled n'a pas encore trouvé le moyen de fournir cette stupide liste crayons-gomme-ardoise avant le jour de la rentrée,
- le troisième tiers à règler aux seigneurs et qui, comme je ne peux décemment pas m'offrir une chaudière neuve tous les ans et bénéficier ainsi de la poignée de niches fiscales concernant les classes moyennes - pour le peu de temps qu'il lui reste encore à vivre avant d'être trucidée pour raison d'Etat -, va douiller et anéantir derechef tous mes espoirs d'escapades automnales,
- mon Léon qui, balloté entre les productions intensives de choux à la crème et la réunionite aigüe dont souffre sa boite, va endosser sa cape d'invisibilité du lundi 7h au vendredi 20h, me laissant affreusement seule pour affronter Miss Cocotine et son aversion naissante pour le français,
- la reprise de la bataille sanglante à tendance purulente des supposés grands de l'hexagone en vue des élections de mai 2012, méticuleusement retracée par ma-boite-à-Ferrari et celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile et dûment épicée par le retour apparemment imminent au pays de celui-qui-devait-sauver-la-France-s'il-ne-s'était-pas-égaré-là-où-vous-savez,
et surtout
- mon nouveau conseiller Pôle Emploi qui va me tomber sur le paletot puisque je fais fièrement partie des bleu-bites nouvellement inscrits, sommés de venir rendre des comptes sur leurs méthodes de prospection s'ils n'ont pas réussi à se recaser après 3 ou 4 mois d'inscription.
Voilà comment je pourrais démarrer ce baratin de fin d'été...
Sauf que.
Après les deux râteaux qui m'ont partiellement édentée fin juin, j'ai rendu les armes et décidé que, dans ma tentative de séduction des entreprises nantaises comme dans celle de la FPT du coin, il fallait que j'implore de l'aide.
Du coup, j'ai appelé l'association Un parrain-un emploi au secours, puis le CCAS de mon bled en clamant haut et fort je-suis-au-bout-du-rouleau et help-Dieu-vous-le-rendra-enfin-peut-être. Et après avoir résister à la folle tentation de m'auto-radier de Pôle-Emploi, je me suis dit que je ferais mieux d'attendre sagement mon prochain entretien, au cas où une lueur de génie traverserait l'esprit du mercenaire-qui-a-12-minutes-chrono-pour-remettre-les-brebis-galeuses-dans-le-droit-chemin.
Vous le croirez ou non,
je suis remplie d'espoir.
Sous peu, des cendres de la-chômeuse-de-trop-longue-durée-ayant-échoué-par-hasard-dans-un-bled-paumé-du-double-four*-où-il-fait-gris-330-jours-par-an, il renaîtra la-femme-hyper-active-qui-assume-à-l'aise-Blaise-boulot-marmot-épiceriecuisineménagejardinagebio-tricot-Bricodépôt-libido-et-affiche-volontiers-sa-vie-si-saine-et-si-sereine-de-néo-rurale-ayant-sciemment-choisi-la-banlieue-de-Nantes-the-place-to-be-d'après-les-magazines-du-monde-entier dans la peau de laquelle je crève d'envie de me glisser depuis six longues années que je claque d'ennui entre les quatre murs de ma bicoque.
Et là, je n'aurai plus rien à vous raconter.
C'est ballot, ça.
* un clic ICI et, chanceux que vous êtes, vous saurez ce que veut dire double-four...