Le baratin du dimanche 25 septembre 2011
En pénétrant, lundi à 9h00, dans le bunker où j'allais passer les vingt-cinq prochains jours ouvrés de ma so exciting existence, ma tête a dû s'allonger de 20 bons centimètres. L'odeur, le décor, la poussière, les tiroirs défoncés et le tissu troué de la chaise à roulettes, tout portait à croire que j'allais encore manger du pain noir.
Et puis deux collègues rigolotes et aux petits soins ont débarqué pour m'aider à remettre les lieux au goût du jour. S'en sont suivis deux jours de chiffon et l'évacuation manu militari de six sacs poubelles remplis de documentation datant de Mathusalem.
Pas un instant n'est passé sans que je ne m'imagine entourée de ces bougies extravagantes dont Linda nous fait régulièrement l'article. A défaut de me shooter aux effluves de jasmin, j'ai ouvert la porte en grand et comme l'être humain s'habitue à tout, au bout de deux jours, je ne sentais pratiquement plus rien.
Il faut dire que j'avais d'autres chats à fouetter. Car figurez-vous que l'une de mes missions, c'est de coller des feuilles dans des recueils, ce qui requiert de manier parfaitement le tube de glue et d'attendrir la responsable des fournitures pour qu'elle accepte de déroger à la règle du bon de commande à ne lui apporter que la dernière semaine du mois. Violation de règle légitime quand on sait que j'en ai 600 à enduire et que jeudi après-midi, quatre pots tout neufs y sont passés. Pour me distraire entre deux badigeonnages, j'ai également des fichiers audio à frapper au kilomètre, sans remaniement ni créativité, tâche si captivante qu'elle pourrait bien me faire ressortir quelques bonnes vielles plaques d'eczéma si je ne me rabâchais pas à chaque instant que cette folle mission ne durera pas ad vitam aeternam.
Ainsi, cahin-caha et les cervicales en purée, j'ai bouclé ma semaine en concluant qu'aucun de mes deux hémisphères ne devrait se sentir menacé par cette définition de poste affriolante.
La bonne nouvelle dans tout ça, car vous savez qu'il faut absolument et envers et contre tout positiver, c'est que ça me laisse du disque dur disponible pour me livrer à d'autres reflexions que de savoir quel instrument est le plus approprié pour péter les cartons de sacs à déchets que je dois distribuer.
En écoutant attentivement les dernières news de l'hexagone, j'ai donc décidé de continuer à m'intéresser aux supposés grands qui le gouvernent ou aimeraient tant le gouverner qu'ils en deviennent maboules, et dans un élan un peu cavalier je vous l'accorde, j'ai baptisé le dossier :
des histoires de quéquettes
aux histoires de mallettes
Et dès qu'un nouvel épisode du feuilleton naîtra, j'y glisserai une belle sous-chemise colorée. Comment ne pas être persuadée aujourd'hui que les mois à venir me réservent des surprises encore plus insensées, encore plus loufoques, encore plus écoeurantes ?
Faites-moi confiance, une fille qui, sur les promesses de son conseiller bien aimé, a flanqué ses misérables économies sur un PEA moitié BNP, moitié Crédit Agricole, c'est ce qu'on appelle une visionnaire.
La fête foraine ne fait que commencer.
Faut-il s'en plaindre, s'en réjouir, rester la tête dans le sable ou toquer bravement à la porte de l'Elysée avec cette question en bandoulière :
Y a-t-il ici,
dans le saint des saints,
quelqu'un qui se préoccupe
de ma vie à deux balles ?
Une tentative de réponse ce soir sur France 2 qui aurait pu être diffusée en prime time mais qui ne le sera finalement - la faute à qui ? - qu'à 22h20.
Le titre du reportage ?
Tout ça me flanque la rate au court-bouillon. Imaginez seulement que, dans l'aventure qui fait la une actuellement, le juge se rapproche un peu trop de mon-PDPA-bien-aimé et que l'affaire dégènère.
Un coup à lui flinguer son congé paternité et à ce que Carla soit obligée de faire face toute seule aux couches, aux biberons et aux courses à Auchan, le tout en Wii Fittant comme une damnée pour retrouver sa taille mannequin.
Elle n'aurait même plus le temps de chanter. Ce serait ballot, ça.
Bonne semaine à tous !