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Le petit monde de Cocotine
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28 janvier 2012

Le baratin du samedi 28 janvier 2012

En cette matinée baignée de soleil, tout va bien. J'ai mon crachoir à portée de main et du quotidien à revendre à prix cassés.

Le tout est de savoir si je vais encore céder à cette tentation obscure de plomber l'ambiance avec mes histoires à deux balles alors que vous mourez certainement d'envie de vous enfermer dans une bulle, loin de la laideur de ce monde débile.

Qui vous jeterait la pierre ?

Franchement, la vraie vie, c'est dégoûtant.

Et nombreux sont ceux qui réclament du positif à cors et à cris. A deux pas de moi, j'en entends qui arguent d'un mais-après-tout-la-crise-moi-je-m'en-fous-je-ne-suis-pas-touché quand d'autres écrivent oh-ma-chère-ne-vous-mettez-pas-vous-aussi-à-parler-des-déshérités-on-s'en-moque-éperdument ou affirment moi-à-part-ma-femme-et-mes-enfants-j'en-ai-rien-à-carrer-des-autres et que les plus altruistes grimacent à la vue d'un SDF étalé sur un bout de carton déchiré en soupirant regarde-quand-même-ça-fait-sale.

C'est sûr, dans un tel contexte, je me dois de répondre à la demande générale de vie-rose-bonbon et mon coach en communication m'a récemment conseillé de ne plus étaler mes aventures grotesques de chercheuse-d'emploi-à-durée-indéterminée en m'assènant un ça-userait-le-plus-fidèle-des-lecteurs-ton-scénario-basé-sur-l'échec-récurrent.

Trouve de la beauté dans la banalité, m'a-t-il ordonné.

Je lui ai signé un chèque indécent pour qu'il puisse la dénicher plus vite que moi, la beauté dans la banalité, en réservant un chalet avec spa à Courchevel, et j'ai tourné les talons en bougonnant. Comment une fille comme moi qui a déménagé 21 fois et qui fait donc partie de la minorité de français qui s'escrime à chercher une vie meilleure ailleurs (7 sur 10 habitent la région où il sont nés, paraît-il), pourrait-elle réussir à voir le verre à moitié plein alors qu'il reste manifestement à moitié vide ?

Jugez vous-même. Jeudi, à 10h34, j'ai appris que l'une de mes deux candidatures récentes avait été, encore une fois, écartée du recrutement en cours.

La vraie vie, c'est dégoûtant.

Mais comme je ne suis pas rancunière et que j'ai hâte de pouvoir clamer, moi aussi, que la France peut bien couler, je ne suis pas concernée, je continue, bon an mal an, à envoyer de jolis dossiers bien ficelés à diverses collectivités.

Car là où je rafistole actuellement des chemises dans lesquelles personne n'a eu le courage de faire le ménage depuis plus de dix ans, mon chef, si drôle soit-il, me fait régulièrement comprendre à mots couverts qu'il serait ridicule d'avoir un quelconque espoir de décrocher un vrai contrat dans les murs. Du coup, il y a fort à parier que le 1er mai, je ne fêterai pas le travail mais le chômage.

La vraie vie, c'est dégoûtant.

Et comme j'ai encore un demi gramme d'amour propre survivant, j'ai failli, hier soir avant de partir, me mettre à hurler dans le couloir :

En cas d'échec,

je changerai complètement de vie,

vous n'entendrez plus parler de moi.

Remarquez, ça aurait été juste un moyen de faire mon intéressante car, au fond, je suis convaincue de ma prochaine victoire.

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

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Commentaires
A
Ca va changer, Courage !
A
elle est pas belle la vie !!!!!!!
M
Et si tu recueillais déjà 500 signatures ??? Eh, oui, les ??? étaient encore en promo cette semaine ;-)
C
Courage, ça va finir par payer !!!
K
la pèriode n'est pas des plus réjouissante, courage!
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