Le baratin du lundi 13 mars 2012
Ce soir, j'ai comme une envie de me faire plaindre et puisque les fées - encore elles, ces grosses flemmardes - n'ont pas doté Léon de la moindre compassion envers le chômeur de longue durée, je me vois contrainte de rappliquer ici pour quémander du réconfort.
Car figurez-vous qu'au bureau, trois de mes petits camarades de jeu sont, depuis deux semaines, sur des charbons ardents.
Et pourquoi donc, allez-vous me demander ?
Allez, dites le !
OK, c'est cool.
Eh bien, tout simplement parce que, demain à 13 heures, ils passent le concours d'adjoint administratif de 1ère classe. Le même exactement que celui que j'ai
depuis un an et huit mois.
Et là, vu qu'ils sont tous embauchés définitivement alors que je moisis doucement mais sûrement sous contrat à durée limitée - je radote au cas où vous auriez oublié ma déconfiture et pour briefer les petits nouveaux qui doivent absolument savoir à quel point ma carrière professionnelle sent le souffre - je dois vous avouer que j'en bave des ronds de chapeau.
Et pourtant, au prix d'un effort incommensurable, je les ai écoutés, rassurés et encouragés poussant même jusqu'à répondre à des questions d'orthographe :
"Toi qui es bonne en français - je leur ai dit que j'avais eu 16,81 de moyenne - je n'ai jamais su si on disait à l'intention ou à l'attention de quelqu'un ?"
J'ai expliqué bravement tout en me disant que ses quinze jours de révision, à ma gentille petite collègue, c'était soit de la naïveté, soit de la témérité, et vu l'étendue des dégâts, je lui ai même glissé un conseil en douce : "Tu sais, j'ai bûché plusieurs mois, pour l'avoir, le concours."
Et dès que mon amour propre refaisait surface, je lui filais un grand coup de pied dans les fesses en lui assénant un "Casse toi, pauv' con", une expression inhabituelle chez moi et peu élégante, qui m'est venue d'on ne sait où d'ailleurs.
Au milieu de ces festivités, un grand ponte a gentiment déboulé hier avec une offre d'emploi qu'on venait juste de lui faire parvenir. Pour moi et rien que pour moi. Enfin, ça m'a fait plaisir d'y croire pendant quinze secondes, et puis, j'ai pris connaissance de l'échange et j'ai vu qu'elle avait été également envoyée à vingt-six autres collectivités.
Anyway,
les affaires reprenaient,
mon réseau bouillonnait,
il fallait mettre le paquet.
Le soir même, je peaufinai mon dossier et le jetai dans la boite mail de son homologue.
Ce matin, après avoir frimé un brin en lui démontrant à quel point j'avais été réactive sur ce coup là, j'ai obtenu une réponse qui m'a laissé dubitative :
"Bon, c'est bien, je vais pouvoir l'appeler pour voir si c'est une vraie annonce ou s'ils ont déjà quelqu'un sous la main."
Tout ça pour ça.
De fausses offres, ça fait déjà plusieurs fois qu'on me la joue, celle-là. J'ai beau ratisser large, à droite, et à gauche, essayer de séduire les uns et les autres, proclamer que je ne suis qu'une fille modeste qui cherche un job somme toute assez simple, rien ne porte ses fruits.
J'ai la scoumoune.
Remarquez, depuis quelques jours, je me dis qu'il me reste encore une carte à jouer.
Demain, je me pointe au boulot
sur la musique de Superman.
Sûr, je remonte dans les sondages de la FPT.
Bonne soirée à tous
et n'oubliez surtout pas d'être heureux
envers et contre tout et tous !