Le baratin du lundi 2 avril 2012
Quand, entre les fêtes, cette proposition de poste dans le forty one est venue atterrir dans ma vie comme un cheveu sur la soupe, il faut bien avouer qu'avec Léon, l'ambiance est devenue aussi tendue qu'entre Le Pen et Mélenchon.
C'est dire.
Et puis, allez savoir pourquoi, Bouddha a dû se dire qu'il chargeait un peu trop la mule, j'ai vu débouler Ninon' mum sur mes pages virtuelles, une sorte de Jeanne d'Arc du 41, armée jusqu'aux dents et prête à en découdre avec quiconque dirait du mal de sa région. Quelques échanges plus loin et je m'apercevais avec stupeur que dans sa malle, se cachait un copié-collé de notre histoire personnelle, si extravagante et si palpitante.
Là, je me mise à croire au destin et de fil en aiguille, j'en suis venue à la conclusion que le Loir-et-Cher pouvait finalement avoir un certain charme, ce dont j'étais déjà persuadée, mais sans jamais avoir eu l'intention d'y passer plus d'un week-end.
Malgré tout, au plus profond de mon petit être fragile, je me disais que si Léon ne remportait pas le trophée, ma vie s'en verrait amplement simplifiée. Traumatisée par mes enquêtes minutieuses sur ce coin de France, j'en étais même arrivée à trouver mille milliards de qualités à mon bled du double four.
Et pourtant ce qui devait arriver arriva :
Léon a décroché le pompon !
Et après l'avoir chaudement félicité pour sa ténacité et sa victoire, je suis tombée dans une période comme-qui-dirait bipolaire. Un jour, j'étais emballée par l'idée de tout flanquer à la benne pour tout reconstruire à 300 kilomètres et le lendemain, j'envisageais de brader Léon et ses ambitions faramineuses tressées en collier.
Sans parler des nuits où les effroyables prédictions de Philippe venaient me hanter. Je me voyais dans 20 ans en train de guetter les voitures qui passent, sur mon perron, un fichu sur la tête, un châle en tricot sur mes épaules, des sabots aux pieds, des bigoudis, du poil au menton et marmonnant "On dirait qu'ça t'gêne, de marcher dans la boue, on dirait qu'ça t'gêne de dîner avec nous".
Finalement, mon dos s'est bloqué, mes cervicales se sont pétées, mes clavicules se sont coincées et mes bras se sont tétanisés. Autrement dit, entre une corvée de dossier et une séance de kiné, je traîne comme un boa qui aurait des problèmes gastriques et même mon bien-aimé Thomas Legrand n'arrive plus à me passionner pour les frasques des supposés grands de l'hexagone.
Léon a signé, et demain, Léon va démissionner. Et en mode à-chaque-jour-suffit-sa-peine, je me suis définitivement connectée.
Vous savez quoi ?
Je suis à deux doigts de flanquer mes SMIC dans une croisière Costa.