Ceux qui surfent sur la première gorgée de bière en nous râbachant que le bonheur est partout, me laissent pantoise et me font penser aux sermons du Père Raymond qui, déjà, à 11 ans, me jetaient dans des abîmes de réflexion.
Faut dire qu'à la base, c'est vrai, mon cerveau est apparemment mal façonné.
Mais bon sang de bois, que faire de tous ces perdus qui n'arrivent pas à piger que se lever à 5h30 pour sauter dans un RER qui va tomber en panne 24 minutes entre deux stations, enchaîner sur 8 heures laborieuses entrecoupées d'un Fleury Michon avalé à la va-vite en rêvant de finir cette bloody journée sur un canapé Ikéa 8-ans-d'âge devant Joséphine ange gardien, ça équivaut à quatre pages d'un bouquin sur la félicité ?
Très consciente du fait que cette lecture a fait, fait et fera de nombreux heureux, je ne peux qu'avouer mon inaptitude à apprécier ce genre de discours, trop facile à mes yeux. En même temps, je ne me sens pas obligée d'aimer systématiquement tout ce que tout le monde aime, et puis, le sel de ma vie, à moi, c'est plutôt Gaspard Proust...
Mais rassurez-vous, j'aime regarder les fleurs pousser, mettre de l'aneth dans mes salades d'été et me glisser dans les draps en lin de Mémé. Je m'arrête là ou je continue ?
Et vous, vous l'avez lu, ça vous a plu ?