Le baratin du mercredi 15 janvier 2014
Je n'ai pris aucune bonne résolution le 1er janvier.
Je continuerai à manger du saucisson et à détester les cons.
A quoi bon se mettre la barre trop haut ?
Il faut se faire plaisir.
Oublions ceux du haut qui, pour certains, se débrouillent fort bien pour éviter l'impôt et pestent contre ceux du bas qui, pour certains, abusent allègremment du système social français, pendant que ceux du milieu se font plumés par le Trésor en silence, et offrons-nous
une bonne balade en scooter.
Depuis que tous les journalistes de France et de Navarre passent leur journée à nous expliquer que la vie privée devrait être protégée, mon coeur balance entre une Vespa rose bonbec et un Mojito rouge sang.
Moi aussi, sitôt mes 8 heures bouclées, je veux partir cheveux au vent pour aller rejoindre Bill Nighy.
Ils peuvent tous bavasser, mon-PN-bien-aimé a trouvé la recette pour redonner de l'espoir au peuple. Et dans ce cas précis, PN ne signifie pas Pervers Narcissique ou Personnel Navigant, mais Président Normal.
En tout cas, moi, cette historiette m'a donné un coup de fouet.
Heureusement, car j'étais au bout du rouleau et prête à aller raconter ma vie à deux balles sur le site de Pierre Rosanvallon, un type épatant que j'ai entendu le 9 janvier chez Patrick Cohen :
"De nombreux français se trouvent oubliés, incompris. Ils se sentent exclus du monde des gouvernants, des institutions et des médias. Donner la parole, rendre visibles, c'est aider les individus à retrouver leur dignité, à résister et à mieux conduire leur existence, c'est leur permettre de rassembler leurs vies dans un récit qui fait sens, de l'insérer dans une histoire collective. Raconter la vie est une entreprise indissociablement intellectuelle et citoyenne. Raconter la vie a également une dimension morale car il encourage l'intérêt pour autrui. Par les livres et Internet, Raconter la vie a l'ambition de créer l'équivalent d'un parlement des invisibles."
Remarquez, c'est exactement ce que je fais ici depuis plusieurs années.
En attendant de trouver un sens à mon existence en rejoignant cette sympathique communauté, je continue à travailler bravement pour la collectivité, même si l'ambiance, dans mon bâtiment flambant neuf, est explosive depuis le début de l'année. Rien d'étonnant à cela quand la base se demande ce que fait la pointe de la pyramide, à part s'écouter parler et aller déjeuner.
Mais comme il faut toujours regarder le verre à moitié plein, je me concentre sur la sonnerie de portable de mon chef de secteur.
Vous ne devinerez jamais pourquoi.
Il a eu cette idée démente de choisir la musique sur laquelle le Premier Ministre se déhanche dans Love actually. Imaginez juste, à chaque fois que son téléphone sonne, virtuellement,
j'ai Hugh Grant qui déboule dans mon bureau.
C'est toujours ça.