Moins d'écran, plus de vie
Regarder Le monde en face, c'est courageux.
Surtout quand on est frappée d'une sciatique-qui-rend-tout-blanc.
Mais comme je ne suis soulagée qu'allongée sur le côté gauche avec un coussin entre les genoux, tripoter la télécommande, c'est une tentation facile.
Et de replay en replay, je suis tombée sur :
et j'ai enchaîné avec :
De quoi gamberger.
Mue par un violent besoin de sauver la planète, j'ai claudiqué du canapé jusqu'au bureau - Zeus sait ce que ça me coûte - et
j'ai vidé ma boite mail.
Et du même coup, mon réservoir à culpabilité.
Ce n'est pas tout.
Car depuis que j'ai appris que le gratin du high-tech mondial n'avait d'yeux que pour les écoles Steiner ou Montessori, je me félicite de planquer la tablette de Miss Cocotine à chaque fois qu'elle me court sur le haricot.
Car pendant que la vilaine-chose-qui-tue-tout-dialogue-dans-l'oeuf se couvre de toiles d'araignée, la pré-ado-mais-pas-tout-à-fait, elle, passe son temps à coller des petits bouts de papiers colorés.
Autrement dit, je ne suis pas une mauvaise mère.
En fait, depuis ce jour d'août 2012, où, attablée tranquillement dans notre fabuleuse taverne de Vamos en Crète, j'ai remarqué cette famille silencieuse - le père était rivé sur son ordinateur, la mère magnétisée par son portable et les enfants happés par une tablette - je me pose des questions sur le devenir de l'humanité.
Quel monde débile, non ?
Vous avez trois jours pour regarder les deux reportages et prendre conscience de l'absurdité de nos choix, des conséquences de notre dépendance, et lâcher un peu vos écrans.
Car chacun d'entre nous, à son petit niveau, peut agir.
Alors, je vous souhaite un superbe week-end de vraie vie.
Moi, je vais regarder le ciel bleu du double-four,
histoire de ne pas plomber mon data center.