Cette semaine number 14 de l'an 2010 m'a collé la peur au ventre.
Complot, enquête de police, contre espionnage, tous les ingrédients réunis pour un nouveau James Bond. Assurément. Il paraît même que c'est Pal qui va remplacer Daniel Craig, qu'il aura à démanteler un réseau de chouans sanguinaires prêts à tout pour garder leurs chambres avec vue et que c'est Mickael Vendetta, ce héros à la verve étourdissante, qui l'aidera à les décimer, laissant l'agent 007 conclure avec Carla dans une scène finale très suggestive et très happy.
Tétanisée par tant de violence, j'ai enfin osé appuyer sur le bouton de celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile. Lui clouer le bec relevait du vital. Faire le tri dans toutes ces supposées informations devenait infiniment trop ardu. Il fallait que j'accorde un break à mon armée de neurones avant qu'elle ne me dépose un énième préavis de grève, m'imposant un Alzheimer précoce. L'air de rien, pour l'amadouer, j'ai mis Bruni-Biolay de côté et je l'ai bercée de Vivaldi-Holiday. Ca a marché du feu de Dieu. Elle m'a collé une paix royale.
Sauf un petit dissident qui a pris un malin plaisir à venir me répéter inlassablement "Y'a pas de fumée sans feu, y'a pas de fumée sans feu, y'a pas de fumée sans feu."
Mais cette sérénade a stoppé net quand l'homme m'a brutalement ramené à mon parcours terrestre très ordinaire en déchargeant, toujours avec l'aide dévouée du même complice, un réfrigérateur géant. Là, j'ai décidé qu'il était urgent de rebrancher mes connexions pour analyser la situation :
Mais pourquoi diable l'homme me couvrait-il ainsi de cadeaux somptueux, transformant la chaumière en salon des arts ménagers ?
Un doute m'est tombé dessus froidement. Et si c'était juste les ustensiles nécessaires à la mise en pratique du "Manuel scolaire d'économie domestique pour les femmes de 1960" que ma copine Elisabeth m'a envoyé l'autre jour pour plaisanter et qui commence comme ça :
"Faites en sorte que le souper soit prêt. Préparez les choses à l'avance, le soir précédent s'il le faut, afin qu'un délicieux repas l'attende à son retour du travail...."
Trempée de sueur à l'idée qu'il pourrait exiger sous peu que je ne m'habille plus qu'en vintage sixties et que je ne lise que des roman-feuilletons, j'ai sauté dans ma décapotable et je me suis sauvée au cinéma avant que mes prérogatives ne soient réduites à peau de chagrin.
Vous pouvez donc lancer cette rumeur affolante qu'entre l'homme et moi, y'a de l'eau dans le gaz.
Bonne semaine à tous !
Illustration Gil Elvgren