Mes débuts dans la déco
Ma chambre d'enfant ne m'a jamais trop plu. J'ai encore en tête ce jour où mes parents m'ont embarquée pour acheter le papier peint. On était en plein dans les années 70. Ils m'ont demandé de choisir entre deux modèles. Celui que je préférais était dans les marrons et oranges avec de grosses fleurs rondes. Allez savoir pourquoi : ils ont pris l'autre ! Celui avec les fleurs dans les rose, vert et bleu pastels.
Côté meubles, j'étais jalouse à mort de ceux de mon frère qui étaient design et tout blancs. Pour me réconforter, mes parents me disaient : "Oui, mais, toi, ta chambre, c'est de la qualité, ça vient de chez Pégourier, alors que ton frère, ça ne vaut rien !" Sauf que moi, je m'en foutais de Pégourier (un type certainement très sympa et talentueux qui fabriquait des meubles en noyer massif dans le Périgord) et ce que je voyais, c'est que tout ça, c'était top ringue.
Bref, ça commençait fort dans la déco !
En plus, pendant des années, impossible d'investir les lieux. C'était Papa et Maman qui avaient tous les droits et moi, je ne pouvais rien toucher. Eh oui, apparemment, Dolto, ils n'en avaient jamais entendu parler...
Après des négociations forcenées, j'ai enfin eu accès à une petite partie en bas de mon armoire, le haut étant toujours strictement forbidden et dans un élan de générosité sans nom, on m'a accordé 50 cm entre la fameuse armoire et le mur pour que j'y installe le vieil électrophone de mon père et mes premiers 45 T qui étaient, je le rappelle à ceux qui ne suivent pas : De toi de Gérard Lenorman et Qui saura de Mike Brant !
Les années passant, le papier a perdu de sa fraîcheur et on m'a enfin délivré le permis d'afficher !
Après tant d'années de frustration, vous pensez bien que je me suis défoulée sévèrement !
Alors, accrochez-vous car ça peut faire peur !
Alors, ça, c'était devant mon bureau. J'aimais en vrac David Hamilton, la danse, les impressionnistes, la moto, Kiki, les foulards mauves, le ski, les belles robes de mariées...
Toujours David Hamilton, une cage que mes parents m'avaient ramenée de Tunisie et un mobile fait maison... Et la torride armoire en noyer !
Je parie que vous n'aviez jamais vu un poster de moto en feu à côté d'affiches d'expo de Renoir sur un fond de papier peint délavé ! Je me trompe ?
Et une anecdote pour en finir avec ces souvenirs fous de chambre d'ado...
Quand un jour de gloire, mon père a décidé d'acheter sa bibliothèque et qu'il n'a rien trouvé de mieux que de la mettre dans ma chambre parce qu'il n'y avait pas de place ailleurs, j'ai craqué et j'ai collé un énorme sens interdit sur ma porte que je retournais les jours sans vent. J'avais vu ça dans "La boum" et j'avais trouvé ça ABSOLUMENT DEMENT !
Et vous, votre chambre d'ado, c'était comment ?