Chronique d'une mort annoncée, épisode number fifteen
Début janvier, espérant que l'homme allait m'enrôler comme sous-chef de chantier, j'avais senti l'opportunité de me recaser enfin et je m'étais dit : "Enfin un poste à responsabilités dans lequel je vais pouvoir m'épanouir pleinement..."
C'était sans compter les viles intentions de l'homme qui, certainement pour se venger de mes moqueries lorsqu'à la lecture du premier devis, il avait déclaré d'un air revanchard : "Je vais tout faire moi-même !", m'a cantonné aux plus basses besognes.
Tenez, ce matin, par exemple, j'ai dû courber l'échine sous ses : "Coupe ! Rebranche ! Coupe ! Rebranche ! Coupe ! Rebranche !" pendant que le chef électricien opérait.
Cette après-midi, j'ai été réquisitionnée pour touiller l'enduit de ragréage à 400 tours minute, puis le chef carreleur m'a arraché l'engin des mains me renvoyant sans ménagement à ma condition de mauviette.
Alors je suis partie tricoter en me disant que le point positif dans tout ça, c'était que j'allais pouvoir assouvir tous mes fantasmes en batifolant avec le carreleur et l'électricien sans même avoir à me confesser...
Bref, le ragréage est bouclé. Y'a plus qu'à croiser les doigts pour que ça se lisse et que ça devienne plan. Des heures de suspens insoutenable !