Tout ça n'est pas si vieux
Une soixantaine d'années seulement nous sépare de cette période atroce. A l'échelle de l'humanité, ce n'est rien. Dans ma famille comme dans celles de beaucoup de français, la guerre de 39-45 est encore très présente dans les mémoires. Mes grands-parents et mes parents l'ont vécue et m'ont raconté. Au lycée, évidemment, ça faisait partie du programme. Au delà de tout ça, j'ai cherché à en savoir plus. J'ai lu des livres terrifiants de Christian Bernadac et "Au nom de tous les miens" de Martin Gray. J'ai vu plusieurs films dont trois quatre (oups, comment ai-je pu oublier "La vie est belle", un film auquel j'ai songé pendant des semaines ; merci mille fois Madame F de m'avoir ravivé la mémoire) m'ont bouleversée plus particulièrement...
J'ai même visité le camp de concentration du Struthof à Natzweiler en Alsace et il y a deux ans, je suis allée voir La maison d'Anne Franck à Amsterdam.
Mardi soir, sur France 2, j'ai regardé l'émission "La rafle du Vel'd'Hiv' - Une histoire française" (à revoir jusqu'au 16 mars si vous l'avez ratée) et puis, j'ai enchaîné avec un documentaire extrèmement éprouvant "La traque des nazis", dont certaines images insoutenables sont passées au zapping de Canal +.
De toutes ces expériences, je suis sortie pleine de nausées . Mais je considère qu'il faut en passer par là et accepter de regarder la vérité en face pour comprendre de quoi l'homme est capable.
Et surtout ne pas oublier qu'Hitler est arrivé au pouvoir par la voie démocratique, que les situations de manque et de crise poussent souvent l'humain à se replier sur lui-même et à désigner des coupables et que tout ça peut se reproduire demain.
J'irai voir ce film pour continuer à réfléchir sur le gouvernement de Vichy, sur les français qui ont choisi de collaborer ouvertement, sur ceux qui ont préféré résister, sur les autres qui ont laissé faire en adoptant un profil bas. Et sur ces justes qui ont aidé et sauvé.
Cela me fait toujours penser à cette chanson de Goldman qui commence comme ça "Et si j'étais né en 17 à Leindenstadt"...." et qui finit par "Mais qu'on nous épargne, à toi et moi, si possible très longtemps, d'avoir à choisir un camp"...
Faisons attention à nos comportements.
L'homme peut tomber si bas,
pour une différence de peau, de religion ou d'idées.