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Le petit monde de Cocotine
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10 mai 2010

Un avenir austère

A vrai dire, je sors de cette 18ème semaine de l'an 2010 complètement ébouriffée.

A peine remise de cette bringue virtuelle, j'ai été convoquée par mon conseiller en com'. Furieux, il m'a reproché d'avoir voulu en mettre plein la vue à tout le monde avec mes bulles luxueuses et mes discours de jet-setteuse. De son point de vue, pour être d'équerre avec mon image, il aurait fallu vous proposer un petit mousseux à deux balles en vous implorant de ne surtout pas vous lancer dans le BILAN de mes trois ans de frasques blogosphériques alors que je suis et demeure DANS L'ACTION, mon mandat n'étant pas encore bouclé.

Après ces échanges houleux, il m'a sommée de garder désormais un profil bas et d'aller derechef bûcher mon baratin du lundi matin. La queue entre les jambes, je suis sortie de son bureau en maugréant mais compte-tenu de l'actualité foisonnante de ces derniers jours, j'ai dû très vite oublié blâmes et remontrances pour m'atteler à la tâche.

C'est que l'heure était grave. Il fallait sauver l'euro.

Sauver l'euro. Si je voulais être honnête avec moi-même, l'euro, je m'en fichais comme de ma première chaussette. 38 ans d'amour avec ce bon vieux franc, ça ne s'oubliait pas comme ça, pour une amourette mouvementée de quelques années qui m'avait imposé, en plus, une maîtrise diabolique de la table de 6,55957. Non, l'Europe du nord pouvait bien lâcher le sud et la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal retrouver leurs monnaies d'origine à la suite de la Grèce, je m'en tapais le coquillard.

Surtout que connaissant un peu leur façon de voir la vie et les services fiscaux - puisque pour les beaux yeux de l'homme, j'ai plaqué ma vie parisienne en 1996 pour me mettre au régime féta - je suis restée extrèmement dubitative à l'écoute de certains grecs s'étonnant de cette situation de faillite et intriguée par la colère et la violence qui en découlaient.

Mais comme je suis très lâche et que je n'ai aucune légitimité en matière d'expertise économique hellénique, je vous renverrai directement à votre libre arbitre en vous proposant toutefois de regarder un reportage de "Complèment d'enquête" intitulé "La Grèce au régime sec" qui est passé extrèmement tard lundi dernier et qui présentait l'avantage, à mon avis, d'être un peu moins politiquement correct que tout ce qu'on a pu entendre aux heures de grande écoute, si je fais exception de mon-Yves-Calvi-bien-aimé.

Ainsi selon certains cerveaux bien construits rencontrés au hasard de mes errances télévisuelles, nous étions en train de passer d'une crise des banques à une crise des états qui, elle, promettait d'être d'une violence infinie et d'une durée autrement plus angoissante que la précédente.

Banqueroute, décroissance, chômage, austérité. Plus les mots s'agglutinaient en sombres guirlandes, plus ma réserve de chocolat noir aux écorces d'orange signé Klaus fondait à vue d'œil et moins les trous de mon Rambouillet étaient centrés dans les losanges.

C'était clair. On allait en baver des ronds de chapeaux.

Il se murmurait déjà que d'un plan de relance archi raté, la France allait être submergée par un vrai régime d'austérité qui clouerait certainement le bec à nos plus viles ardeurs latines. Et là, j'ai commencé à me faire des cheveux blancs.

Comment nos ministres allaient-ils pouvoir voler plus vite que leurs ombres si on les empêchait de faire un petit saut aux Antilles pour 116500 € et surtout comment notre-PDPA-préféré allait-il pouvoir poursuivre le réaménagement de son-nouvel-avion-sans-prétention-à-185-millions-d'euros blindé de cuir de Cordoue, agencé par un ébéniste surdoué et cachant, selon les dires des Dernières Nouvelles d'Alsace, une petite merveille de four à Calzone?

Oui, comment les supposés grands de l'hexagone se débrouilleront-ils pour faire avaler au gueux de base qu'ils méritent amplement les privilèges très particuliers qu'ils s'offrent sur leur dos ?

Et d'un coup d'un seul, j'ai eu une lueur que je m'autoriserai sans aucune modestie à qualifier "de génie" :

Il suffisait juste d'envoyer quelques ministres au charbon en les obligeant à batifoler sans retenue avec tous ceux qui sont planqués en Suisse, en Belgique ou à Las Vegas* afin qu'aveuglés par l'amour, ces petits malins abandonnent leurs domiciles fantômes et reviennent goûter aux joies de notre douce France, non sans passer par cette case désopilante nommée "perception", le tout ponctué d'un plan com' bien ficelé pour montrer au vilain peuple assoiffé de justice la bravoure avec laquelle les hautes instances traquent les méchants fraudeurs.

Moi qui ai commencé la semaine d'humeur plutôt chagrine, voilà maintenant que je ne parviens plus à m'arrêter de pouffer bêtement...

Ah mais j'y pense. Faut que je paie mon deuxième tiers...

Bonne semaine à tous !

* N'hésitez pas à écouter l'humeur du jour de Stéphane Guillon à ce sujet.

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Commentaires
O
moi je pouffe mais pas bêtement!car ton blog est une perle!RARE!<br /> ☼
L
Las Vegas? tu parles de Michèle Laroque toute contente de payer ses impôts dorénavant ici.... par amour... :)<br /> <br /> quelqu'un de bien cet yves calvi...
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