What else ?
Pour être honnête, je n'ai pas pu baratiner à mon aise hier matin. Ne m'en veuillez pas. A la place, j'ai œuvré pour la collectivité.
J'ai bûché sur ma déclaration fiscale.
Ce n'est certes pas la case "Traitements et salaires du conjoint" qui m'a donné du fil à retordre, ni d'ailleurs les DA, DH, EE, DC et autres binômes étranges des "Revenus des valeurs et capitaux mobiliers" et je n'ai pas vraiment eu à me ronger les sangs devant mes simulations de calcul d'ISF. Mais tout de même, cet exercice m'a empêché de réfléchir tranquillement sur tous les bienfaits de cette semaine 19 de l'an 2010.
Des 750 milliards d'euros virtuels qui promettent un avenir glorieux aux braves contribuables européens à une bourse dansant la gigue, je n'ai pas su où donner de la tête et même mon-bien-aimé-Yves-Calvi n'a pas réussi à apaiser mon esprit torturé.
Le monde allait de plus en plus mal, c'était évident, et moi, j'étais là, impuissante et tellement inutile. A part m'envoyer des carrés de chocolat, aligner des surjets et des jetés et accessoirement pleurnicher sur mon blog, j'étais bonne à quoi ?
Alors que mes idées s'embrouillaient totalement et qu'un voile horriblement noir s'abattait sur moi, je suis tombée sur le sourire rassurant et les mots si doux de notre Ministre de l'Economie :
"...la croissance qui repart, PLUS EN FRANCE que partout en Europe..."
Moi qui était prête à me fourrer sous la couette pendant plusieurs jours, sans autre nourriture qu'une collection écœurante de cookies au gingembre, je suis soudain sortie de ma torpeur et j'ai déclaré à l'homme éberlué :
"Tu sais quoi ? Aux spécialistes si réalistes, voire gravement lucides, voire même affreusement pessimistes qui nous bourrent le mou sans arrêt avec leurs prédictions toutes plus atroces les unes que les autres, moi, Cocotine...
je leur réponds que je m'en contrefous !"
Puis assez fière de ma tirade, je l'ai attrapé et emmené au ciné. Après tout, à l'heure où Cannes jouait son festival, le gueux de base du double four avait bien le droit, lui aussi, de s'encanailler sans retenue.
C'est ainsi que la main dans la main, l'homme et moi, nous nous sommes retrouvés au pied de l'UGC avec la ferme intention de tout oublier pendant une heure trente. Et devinez avec qui on s'est laissé embarquer dans une amnésie douillette ?
Avec Patrick Chirac !
Bonne semaine à tous !