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Le petit monde de Cocotine
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12 juillet 2010

Il est temps

C'est complètement échevelée que je suis sortie de cette 27ème semaine de l'an 2010. Pire que tout, je n'ai même pas pu me peindre tous les ongles de pieds.

Pourquoi ?

Eh bien, tout simplement parce qu'à chaque fois que je brandissais mon pinceau gorgé de vernis, celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile m'annonçait un nouveau rebondissement dans ce sombre roman feuilleton de la-petite-comptable-qui-empêche-tous-les-gros-bonnets-de-dormir, me laissant la langue pendue, les yeux exorbités et les oreilles déployées, dans l'attente insoutenable de l'épisode du lendemain.

Oui, ce duel enragé entre journalistes et politiques, autrement plus palpitant qu'un Peyton Place ou un Drôle de dames, m'a bigrement emmêlé la boite à neurones.

Mais bon sang de bois, qui croire et que croire dans cette débâcle honteuse ? Ce n'était certes pas le moment d'être de l'avis du dernier qui a parlé. Un coup à finir en derviche tourneur. Non, il fallait se montrer forte et se jeter à corps perdu dans la recherche de la vérité. 

Dans un premier temps, j'ai bien été tentée de conclure que, comme disent les mômes, y'a que la vérité qui blesse. Après tout, si 64% des français étaient persuadés que tous les politiques étaient corrompus, ce n'était sûrement pas pour des prunes.

Et puis dans un deuxième temps, je me suis dit que tomber dans le côté monstrueusement désabusé et clamer haut et fort tous-pourris-moi-je-vous-le-dis-c'est-bonnet-blanc-et-blanc-bonnet, c'était quand même un peu court.

En accord avec moi-même et complètement sur le flanc, j'ai alors décidé de m'en remettre à la justice, tout en jouant de ma tapette à mouches pour chasser les doutes horribles qui me collaient aux basques quant à son indépendance réelle.

J'en étais là, seule et égarée dans mes tentatives de compréhension du monde qui nous entoure, quand tout à coup, j'entendis une poignée de joyeux lurons chanter à tue-tête...

"Il est temps, il est l'heure, il est temps de tourner la page, passer partout notre message, il est temps de choisir l'histoire qu'on veut écrire...Liberté, égalité, fraternité..."

Eh bien, vous le croirez ou non, c'était la bande à Martine qui singeait tous-ceux-qui-veulent-changer-le-monde, mais sans avoir le cran - et on peut le regretter amèrement - de nous livrer la choré ad hoc.

Ce souffle de fraîcheur si optimiste qu'il pourrait presque être qualifié d'utopiste, au milieu de ce tableau grisâtre et nauséabond, ça m'a donné un coup de fouet vital.

Et puis, soudainement, je me suis souvenue de ce type qui avait écrit une petite histoire qui débutait comme ça : "La cigale ayant chanté tout l'été se trouva fort dépourvue quand la bise fût venue..."

J'ai refermé mon flacon de Mavala d'un geste rageur tout en émettant quelques hypothèses sur ceux-à-qui-le-crime-pourrait-bien-profiter.

Là dessus, agacée, j'ai quitté l'histoire de l'hexagone pour revenir faire un tour du côté de la mienne tout aussi pathétique, mais malheureusement moins virevoltante.

Pas question de m'endormir sur mes lauriers. Entre un coup de boutonnière et deux rangs de jersey, c'était sûr, il fallait lancer la première bouteille à la mer. Ce qui fût dit fût fait. Mon CV bien mieux repeint que mes ongles de pied s'envola d'un clic vers la mairie de Nantes et quelques jours après, je décrochai mon téléphone pour tâter le terrain. Une dame charmante m'assura qu'elle avait bien reçu ma candidature et quand je me mis à l'asticoter gentiment, elle en vînt à me dévoiler quelques-uns de ses secrets de recrutement.

C'est comme ça que je pris ma première claque en provenance directe de l'administration. Les candidatures internes étaient toujours privilégiées. Je retournai donc à mes pochons l'air ronchon en marmonnant force privé-public-bonnet-blanc-et-blanc-bonnet.

Il est donc temps, il est donc l'heure, pour moi aussi, de tourner la page et de fermer doucement mes volets. 

Bon courage à ceux qui ont l'impression de moisir dans un bureau, ceux qui sardinent entre Charles-de-Gaulle et Nation, ceux qui maudissent leur chef, ceux qui trouvent leur collègue bien trop blonde, ceux qui haïssent leur réveil, bref, à tous ceux qui travaillent plus pour gagner plus. Même si vous n'en êtes pas forcément persuadés tous les matins à 6 heures, vous avez une chance phénoménale.

A ceux qui cherchent éperdument le boulot qui les mènera cahin-caha au minimum vieillesse, je dis : "Tomorrow is always another day."

Et aux gâtés du monde qui ont le culot monstre de péter le cochon pour tailler la route par temps de crise, je dis : "Vous avez raison."

Bon été à tous !

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Commentaires
K
j'aime vraiment ton ton!!!<br /> Allez zou tu réussis à me ramener le sourire sur mon boulot (fonction publique d'Etat) de naze...
C
il y a forcement des failles au secret...
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