Les poubelles ou les pandas
Voyons, que m'a-t-elle apporté comme joies indicibles, cette 33ème semaine de 2010 ?
Rien de neuf côté ambiance de l'hexagone. C'est quoi, déjà, cet adjectif que ceux qui parlent haut et fort adorent employer à tire-larigot ? DELETERE. Voilà, c'est ça. Toujours aussi délétère, le climat.
Ca m'a collé une envie furieuse de rester cloitrée chez moi, EN SECURITE.
Du coup, j'ai gardé Miss Cocotine enfermée ici une semaine, bien au chaud dans la ouate. Elle me l'a fait payer. Jeudi, probablement pour fêter la fin proche de son incarcération, elle a chargé un CD de comptines allemandes emprunté à la bibliothèque et s'est mise à jouer du triangle sur un rythme démentiel. Et malgré mes suppliques, le tout a duré 3/4 d'heure.
La tête en vrac, je n'ai même pas entendu le téléphone sonner.
Et pourtant.
C'était un type charmant qui m'appelait pour un contrat d'un mois dans la FPT*. Ca m'a tellement étonnée, que le monde du travail s'intéresse soudainement à moi, que j'ai réécouté le message trois fois, la bouche en cul de poule et les sourcils au niveau des cheveux.
Voilà, le miracle tant attendu allait se produire. J'allais enfin trouver le poste correspondant à mes douces aspirations.
Vendredi matin, à 8h30, pendant que la petite musicienne dormait encore, j'ai décroché le combiné, pleine de bonne volonté et d'espoirs insolents. 1/3 de seconde a suffi à me faire chuter du nuage sur lequel je m'étais naïvement perchée.
En réalité, il s'agissait de rassurer les usagers déboussolés et crispés par le changement de jour et de fréquence de collecte de leurs ordures ménagères et pour remplir cette mission, je devrais, en plus, me rendre à l'extrémité opposée de l'agglo.
En raccrochant, j'ai repensé à un film vu récemment et qui démarrait comme ça :
Pour réussir dans la vie, il faut du talent, du travail et de la chance. On a beau avoir tout le talent du monde et travailler nuit et jour, si l'on n'a pas de chance, tout est vain.
Ce rendez-vous de lundi matin à 10h, c'était sûr, j'irais, je l'avais promis à mon interlocuteur, mais pas de gaîté de coeur. J'avais bien rêvé d'être princesse, infirmière, maîtresse d'école, à la rigueur expert-comptable ou avocate, mais jamais de bosser dans le déchet.
La mort dans l'âme, j'ai atteint péniblement mon dimanche soir en me demandant si je n'allais pas plutôt postuler comme gardienne de pandas. Quoi ? Vous n'êtes pas au courant ? En Chine, au Centre de Protection des Pandas, ils en cherchent six.
Bonne semaine à tous !
* Pour les vilains qui ne suivent pas ou les petits nouveaux, FPT veut dire Fonction Publique Territoriale