Volée de claques
4h47. Le réveil d'Alain Duhamel n'a pas encore sonné que je suis déjà sur le qui-vive, un Ceylan à la main et deux crèpes dans le ventre, étourdie par cette question redondante :
Ma toute petite vie s'est-elle trouvée bouleversée par les sept jours écoulés ?
Au regard de ce monde enflammé, le sujet paraît ridicule, égocentrique voire pesant. Mais compte-tenu du fait que du ridicule, de l'égocentrique et du pesant, on en croise à chaque seconde, dans l'hexagone et même ailleurs, pourquoi mes aventures quotidiennes et la rage de vivre qui les accompagne seraient-elles plus illégitimes qu'autre chose ?
Et puis ma carrière douteuse de baratineuse, c'est tout ce qui me reste. Alors ce n'est pas le moment de flancher et de claquer mes volets virtuels sur un coup de tête. Vous aurez la lourde tâche de me supporter jusqu'à ce que je remporte le jackpot au Loto, que je braque la BDF ou que je signe un CDI.
Et ça, c'est pas gagné.
D'ailleurs, je sors de cette 8ème semaine de l'an 2011 aussi dynamique qu'un vieillard asthénique.
Remarquez, je ne suis pas la seule.
Moi qui m'émeus régulièrement du sort réservé aux femmes, je dois dire que l'éviction de MAM m'a soufflée. Que va-t-elle devenir ? Passer de MAE à FAF, ce n'est pas une sinécure. A son âge, c'est la descente aux enfers et le déclassement assurés. Un peu comme ce couple du 16ème croisé sur Arte mardi soir dans Classes moyennes : la peur du déclassement qui reluquait les beaux rôtis bien ficelés du joli boucher et finissait par chasser la promo à Casino.
Ou moi.
Pourtant, mon destin a bien failli basculer.
Figurez-vous que l'une des 221 communes de Loire-Atlantique s'est trouvée émue par ma candidature et m'a convoquée mardi dernier pour une conversation à bâtons rompus avec un jury composé de trois femmes charmantes.
J'en suis sortie assez contente de ma prestation mais sur mes gardes, vu le nombre de concurrentes croisées.
Rien d'extravagant pourtant. Juste un mi-temps payé avec un lance-pierre mais pour une déclassée qui n'a vu que deux feuilles de paie en cinq ans, un bon morceau de beurre à flanquer dans la pâtée d'épinards.
Vendredi après-midi, un peu fièvreuse, j'ai décroché mon téléphone, prête à prendre une nouvelle claque.
Je l'ai prise.
Le jury avait beaucoup apprécié notre échange mais m'avait finalement collé en deuxième position. J'étais tellement brillante qu'à coup sûr, je trouverais très vite un autre poste.
Sans blague.
Vous savez quoi ?
Poulidor se ferait bien une petite semaine à Djerba la Douce avec une copine. Paraît qu'ils soldent à tour de bras. Je vais passer un coup de fil à MAM.
Bonne semaine à tous !
PS : Au fait, la coccinnelle, j'en trop envie de l'écrabouiller.