Mon Valentin
Certains se font violence et ramènent un bouquet de roses écarlates, d'autres passent aux fourneaux et mettent les petits plats dans les grands ou réservent un dîner aux chandelles dans un endroit charmant sans oublier de passer un coup de fil à la perle qui arbitrera les batailles rangées des gamins pendant qu'ils compteront fleurette à leur belle.
Le mien est rentré hier à 18h15 avec une collection de clés à fourche, à molette et à cliquet.
Tout content de lui, il m'a enrôlé d'office d'un "Allez, on y va !" auquel j'ai répondu benoîtement : "Où ça ?". Quand j'ai capté qu'il voulait juste m'entraîner sous l'évier, j'ai enfilé mon tablier et me suis mise à faire ma soupe aux chou-fleurs en gambergeant. Après tout, fallait être honnête. L'évènement avait été dignement fêté avec deux jours d'avance. A mon entière initiative, il est vrai, mais tout de même, je ne pouvais pas vouloir le beurre, l'argent du beurre et le crémier en cadeau Bonux.
Et puis en assistant à la chute de mon mélangeur décrépi, j'ai pensé à celles qui, n'ayant pas de mari bricoleur sous la main, se pâmeraient à l'idée d'un 14 février coincée entre une bassine et une serpillière. Alors fougueusement, j'ai embrassé l'homme en lui souhaitant une bonne fête.
Certaines d'entre vous militaient il y a peu pour la paix des ménages. J'espère qu'elles apprécieront mes efforts incommensurables pour voir le seau à moitié plein.
Et votre Saint-Valentin à vous, elle était conventionnelle ou surréaliste comme la mienne ?