Chronique d'une mort annoncée, épisode number eighteen
Un dimanche de labeur. Le programme, c'était de finir le carrelage du mur et de poser celui du sol.
C'était sans compter les cruelles déceptions de l'homme qui d'un coup, d'un seul, s'est retrouvé à pleurnicher dans mon giron. En joyeux néophite, il avait, la veille, bien trop enfoncé les croisillons qui étaient donc restés figés dans la colle. Dans son acharnement à les déloger, l'homme s'est soudain retrouvé face à un mur de gruyère, remettant en cause toutes ses capacités et concédant enfin que carreleur, c'était un métier.
Aussitôt, j'ai senti l'opportunité de me faire mousser et je lui ai assuré de tout mon soutien, le rassurant d'un "On ne peut pas gagner à tous les coups." apparemment très convaincant. Eh bien, figurez-vous que c'est comme ça que je suis montée en grade. A partir de là, il s'agissait que je m'applique bien pour ne pas décevoir le boss. Alors patiemment, j'ai pris les mesures et donné mon avis, mais uniquement quand j'étais sollicitée. Faut savoir rester à sa place.
A midi et demi, le mur était achevé et les tagliatelles-saumon-épinards-Picard dévorées par deux carreleurs affamés.
Quoi ?
Ben, on ne peut pas être partout : à la truelle et aux fourneaux.