Chronique d'une mort annoncée, épisode number thirty three
Pas question de lâcher le morceau et de remettre les finitions à la Saint-Glinglin. Dimanche matin, c'était reparti pour un tour. Et quel tour ! Ce tablier de baignoire nous a mis la rate au court-bouillon. Il a fallu d'abord scié le panneau aux bonnes dimensions, puis se débrouiller pour le fixer correctement. Une sorte d'épreuve.
Une fois les pieds vissés, l'étape suivante, c'était d'ouvrir une trappe pour permettre l'accès à la tuyauterie en cas de fuite éventuelle. Beaucoup plus sage à nos yeux que d'être obligé de péter toute la paroi à coup de masse et de n'avoir plus que ses yeux pour pleurer.
Puis la question mais-comment-on-va-bien-pouvoir-combler-ce-maudit-angle nous a occupé pendant une bonne heure. Là, du côté de l'homme, j'ai senti que ça commençait à flancher dangereusement. Mais impossible de le soutenir, bien trop occupée que j'étais à répéter en boucle j'en-ai-plein-le-dos-de-ce-truc-de-dingue.
L'ambiance étant au top, il était temps de parier sur l'option lunch-qui-tient-au-corps pour récupérer quelques grammes d'optimisme et attaquer presque sereinement le carrelage. Et là, courageusement, on a commencé par recouvrir le petit coin. Pour ça, il a fallu quasiment replonger dans le programme de 5ème B, ce qui nous a mis les nerfs en pelote.
L'ensemble à peu près ajusté, le moment est arrivé de carreler le tablier en commençant par la trappe et de calculs d'apothicaire en coups de truelles, on a vu le jour à la nuit tombée.
Ce matin, l'homme tenait un mal aux doigts de pied du diable mais il était heureux d'ôter ses croisillons et de fantasmer sur l'instant imminent où il allait pouvoir rayer cette foutue ligne "Tablier de baignoire" de sa petite liste.
A noter : L'homme a gardé le pantalon vert-cradouille, le tee-shirt-avec-la-petite-étiquette-là, les charentaises que vous aimez tant et les poses-quatre-pattes-fesses-en-l'air si chères à Chouchenn. Uniquement pour vous faire plaisir.