Trêve des confiseurs
A l'issue de cette 50ème semaine de l'an 2010, je flotte dans un état de sérénité absolue.
Allez savoir si c'est ma virée solitaire agrémentée d'un menu sushis-brochettes à la capitale ou les candidats potentiels à 2012 qui n'en finissent plus de sortir de derrière les fagots, jurant leurs grands dieux qu'ils ont un programme renversant, j'ai retrouvé le goût de vivre.
Ca tombe à pic car c'est bientôt Noël et qu'à Noël,
on DOIT être heureux et faire la fête.
Pourtant, ici, pas plus de table à rallonge qu'en 2009, mais cette année, bizarrement, je m'en bats l'oeil.
Car tout bien réfléchi, rester sobre en ces périodes d'étalage, ça permet d'échapper à ces-formidables-moments-de-bonheur-obligé-avec-la-panoplie-que-t'as-pas-choisie et d'éviter, entre autres :
- d'avoir le boudin blanc qui se coince face aux scuds de Belle-Maman-la-dessoudée qui persiste à te voir comme une rivale,
- de subir les blagues fétides de Tonton-Gaston-lourd-comme-du-plomb qui dès qu'il a un coup dans le nez se met à divaguer en bavant dans ton oreille,
- de mourir d'ennui quand ta belle-soeur se vautre dans son snobisme habituel en brandissant ses cartes favorites belle-maison-beaux-enfants-belle-voiture-beau-sac,
- de te balancer en mode apnée pour écouter pieusement les doléances de Tatie Germaine c'est-inouï-ce-qu'elle-peut-refouler-du-goulot-la-bique,
tout en engloutissant frénétiquement des milliers de calories sans traçabilité mais dûment arrosées de Cordon Rouge, histoire de te faire oublier que t'as flanqué une bonne partie de ton treizième mois dans des cadeaux inutiles destinés à cette joyeuse bande d'hurluberlus.
Oui, décidément, je vais passer un Noël paisible en me concentrant sur les beaux yeux d'une petite fille qui a décidé de croire encore au Père Noël et qui a refusé de faire une liste tout simplement parce que si-on-sait-y'a-plus-de-surprise.
Ainsi que vous le pressentez, il est temps, pour moi, de vous abandonner et de me retirer dans mon chalet de Courchevel...
Vous qui passez ici, qui restez un peu ou qui lisez beaucoup, je vous souhaite, à vous aussi,
LE PLUS SEREIN DES NOELS...
Si toutefois vous aviez cette idée saugrenue de prendre votre voiture, n'oubliez pas d'emporter des duvets, une glacière remplie de victuailles, quelques bons crus, des thermos de tisane, le Camping Gaz de-quand-vous-étiez-jeune, des allumettes et l'i-Pod à brancher sur le tableau de bord pour l'ambiance. Réveillonner sur l'A1 entouré de routiers bloqués, ça peut avoir son charme.
Bonne fin d'année et merci pour ce que vous me donnez !