Totalement pompée par une Marianne venue me rappeler durement que la vie d'une pauvre créatrice textile sans diplôme mirobolant ni réseau tentaculaire n'est pas un long fleuve tranquille, j'ai erré comme une âme en peine pendant deux longues journées. Autant vous dire que ce n'était pas le moment de tâter de la souris. Je n'avais pas un sou d'inspiration.
Pourtant, il y aurait eu à dire sur cette 45ème semaine de 2010 et cette soirée torride organisée par l'homme qui, certainement mû par une nostalgie sourde, a eu l'idée ô combien audacieuse de manger du service public un samedi soir.
Le come back de Champs-Elysées. Ne me dites pas que vous n'êtes pas au courant.
Une minute de générique et j'avais compris que la cible, c'était les plus de 112 ans. C'est juste après avoir subi la prestation du père et du fils Reno que j'ai envisagé d'appeler le premier avocat des Pages Jaunes pour un divorce rapide et bien ficelé et puis, je me suis ravisée. A les voir tous se flatter les uns les autres sur fond so politiquement correct, je venais soudain de trouver un jeu palpitant : "Alors, tu dis quoi, toi ? Il est lifté, lui, ou pas ? Botoxé jusqu'à la moelle ? Ou juste un petit peeling ? Un remaillage complet, tu crois ?". C'est comme ça que l'homme, vautré dans ses plumes en quête de revival
eighties, je l'ai pourri pendant tout son programme has been. Tant et si bien qu'il a fini par avouer son amère déception et s'est mis à déblatérer avec moi.
Somme toute l'exercice anti-fièvre-du-samedi-soir m'a détendue et c'est de fort bonne humeur que je suis montée me coucher en hurlant....
"Et tu chantes, chantes, chantes, ce refrain qui te plait
Et tu tapes, tapes, tapes, c'est ta façon d'aimer
Ce rythme qui t'entraîne jusqu'au bout de la nuit
Réveille en toi le tourbillon d'un vent de folie. "
C'était sans compter les viles manigances de mon PDPA-bien-aimé. J'avais à peine brossé deux dents qu'un journaliste peu scrupuleux m'annonça sans ambages que la France avait perdu son Premier Ministre.
Le choc.
S'en est suivi une nuit d'angoisse innommable à espérer un nouveau gouvernement, à compter non pas les moutons mais les ministrables, pariant dangereusement sur les arrivées et les départs des uns et des autres.
"Ce rythme qui t'entraîne jusqu'au bout de la nuit
Réveille en toi le tourbillon d'un vent de folie. "
Dimanche matin, quand celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile a annoncé la nouvelle extravagante, je me suis fait un clin d'oeil dans le miroir et en bombant le torse, je me suis créditée d'un : "Cocotine, tu es une sorte de visionnaire."
Quoi ?
Rappelez-vous. La semaine dernière, alors que j'étais en pleine supputation, à mots couverts, je vous l'avais prédit.
Allez, venez danser avec moi pour fêter ça !
"Et tu chantes, chantes, chantes, ce refrain qui te plait...
Bonne semaine à tous !