Cette semaine number 42 de l'an 2010 m'a jetée dans une nostalgie sans fin.
Dire que l'année dernière à la même époque, l'ambiance était d'un calme absolu. Certains, masqués, rasaient les murs en balançant des regards suspicieux à leurs voisins, d'autres, prudents, relisaient les conditions de leur assurance-vie ou se baladaient chez Roc-Eclerc pour choisir le satin de leur boite à vie éternelle. C'était le début de l'atroce pandémie qui allait décimer l'hexagone. Rosy était à bloc et presque plus personne ne mouftait.
Cet automne, c'est l'inverse. Pendant qu'une grosse poignée se bat courageusement contre une réforme en passe d'être mise en place par un gouvernement qui a décidé, courageusement, d'affronter le problème ardu de la retraite, la majorité ressort courageusement ses vieux jerrycans et fait
parfois des centaines de kilomètres pour de l'essence à prix d'or.
Un sondage raconte même que 70% des français seraient contre mon PDPA-bien-aimé.
Ca m'a foutu un coup terrible.
Un type qui a le coeur à gauche comme ça, c'est pas Dieu possible qu'on lui en veuille à ce point.
Ecoeurée par ce manque de reconnaissance de mes compatriotes, j'ai claqué le bec à celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile et je me suis regardé le nombril.
L'erreur.
Figurez-vous que le 20, c'était le jour de l'année que j'ai sagement décidé de rayer de mon calendrier depuis qu'un matin, ce stupide miroir grossissant m'a flanqué en pleine figure : "Il est grand temps d'économiser pour un Objectif anti-âge & régénération - Action peau redensifiée à la Thalasso de Carnac."
Eh bien, vous le croirez ou non, j'ai été très forte. J'ai fermé les yeux sur mon extrait d'acte de naissance et je me suis donné quelques jours avant de changer l'âge sur mon CV.
20 ans pile-poil
C'est exactement le temps qu'il me reste à travailler avant de pouvoir flanquer tout mon livret A et le cadavre de mon PEA dans une parcelle clôturée, sécurisée, body-gardée, quelque part en PACA dans un resort-spécial-vieux-beaux-angoissés.
Travailler, le joli concept. Encore faudrait-il qu'on m'explique pourquoi ces si gentils employeurs du secteur privé me rejettent depuis des années faisant de moi le clone de cette femme qui, au coeur d'une manif', brandissait sa pancarte "43 ANS - TROP VIEILLE".
Quadra, cinqua, même combat. Comment, dans le contexte malsain du marché du travail, vont-ils tous pouvoir tenir la barre jusqu'à 67 ans ?
Mystère et boule de gomme.
Moi, ça me donne envie d'aller danser le jerk sur de la musique pop.
Bonne semaine à tous !