Après m'avoir asticotée en me disant que les copines, elles savaient que c'étaient les parents, que la ficelle du Père Noël, c'était la même que celle cachée dans le placard, que le papier, elle l'avait vu aussi, j'ai abdiqué d'un ben-oui-c'est-vrai-ma-grande-enfin-c'est-faux-bref.

Et pourtant, le 25 décembre :

Miss Cocotine, regardant les flocons : C'est le Père Noël, ça !

Moi, surprise : Ben oui, tu vois bien qu'il existe ! Tu ne peux pas dire que c'est moi, là, qui fais tomber la neige !

Miss Cocotine, le regard en biais, s'avouant vaincue :

Ben oui, c'est lui !

C'est devenu un jeu entre nous. Elle sortira de l'enfance quand elle en aura l'envie et la force. On lui en a déjà volé un an et demi. Et puis, après tout, ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ?

Mais le plus extravagant des cadeaux, le Père Noël nous l'apporté sans papier, sans ruban, et j'ai enfin vécu

mon premier Noël blanc.

Et puis le vieux barbu est passé. Allez savoir si c'est le petit en-cas qui l'a boosté, il a déversé la moitié de sa hotte au pied du sapin.

Un Noël à la montagne, j'en rêvais depuis au moins deux ou trois décennies. La vie étant courte, il fallait arrêter de repousser ce projet à la Saint Glin-Glin et passer à l'acte. C'est exactement ce que j'ai fait en réservant au

Pré Oudot,

à Fournets-Luisans, un village situé à deux pas de Morteau dans le Doubs.

Le lieu ne nous était pas inconnu puisque nous y étions déjà allés en février et août 2009. Confiants, nous savions que nous y trouverions exactement ce que nous cherchions.

Mais en arrivant, même si l'accueil est toujours aussi chaleureux, l'endroit hors du temps et le petit déjeuner pantagruélique, la neige, elle, n'était pas au rendez-vous...

Quand la route est longue, c'est bien agréable de pouvoir faire une étape dans un bon petit restaurant. Je ne ménage donc pas ma peine et passe de longues heures sur Internet pour trouver l'endroit de mes rêves. Si un jour, comme moi, vous passez par Arnay-le-Duc, faites donc une pause au

Café du Nord.

Un lieu chargé d'histoires, un très bon accueil et une cuisine où le fait-maison règne, c'est le genre d'endroits que j'aime beaucoup car ils ont

une âme.

C'est officiel, 2013 est dead.

Mais pas de Bill Nighy à l'horizon (Colin Firth et Liam Neeson sont chasse gardée, je l'ai bien saisi). 

C'est moche.

Et cerise sur le pudding, j'ai reçu une jolie lettre du Centre de Gestion m'informant que ma prestation du 25 septembre n'était pas à la hauteur des espérances du jury.

Non admissible à l'oral.

Du coup, j'ai attrapé mon baluchon et me suis carapatée à l'autre bout de la France. Là, j'ai noyé mon chagrin dans le Savagnin et abusé de saucisses de Morteau nature, au chou et au cumin, puis de Comté, de Mont d'Or et de Petit St-Point.

Une gageure pour ma vésicule.

2014 est donc née dans d'atroces souffrances morales et physiques.

D'autant que le 2 janvier, à peine remise de mes 2200 km d'escapades, j'ai dû, service public oblige, reprendre mes fonctions sans galon.

Lundi prochain, je retrouverai mon GB (Gentil Boss) pour une nouvelle année qui sera probablement pleine de surprises rocambolesques. Je suis confiante. Après tout, il y a quelques mois, il a bien découvert

le contrôle de gestion.

Quoiqu'il en soit, 2013 ne m'intéresse plus. Chanceux que vous êtes, vous échapperez au bêtisier nauséabond, je préfère croiser le fer avec 2014 !

Je voeux tout,

et surtout tirer le meilleur du pire.

Vous êtes partants ?