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Le petit monde de Cocotine
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18 octobre 2010

L'essence de la formule

Totalement ébouriffante, cette 41ème semaine de 2010.

Moi qui aie des prédispositions pour nager dans l'empathie, je n'ai pas arrêté de me faire des cheveux pour mon PDPA-bien-aimé. Tous ces barbares qui se mettaient à le défier, quitte à tâter de la matraque ou du flash-ball, quelle bande d'effrontés, tout de même.

Un coup à lui faire regretter la fermeture des bassins miniers.

Imaginez juste que notre doux pays ait connu cette aventure humaine extraordinaire de trente-trois types valeureux qu'on parvient à extirper du fond du trou après des semaines d'emprisonnement et qui, soudainement, se voient traités en héros par les journalistes du monde entier, couverts de cadeaux par des faiseurs de com', encensés par tout ce que l'hexagone compte de VIP et pour certains, écartelés entre femme et maîtresse.

Des applaudissements fougueux, des rires exaltés, des mains qui se broient, des larmes fédératrices.

De la cohésion sociale.

Une parenthèse enchantée pour mon PDPA-bien-aimé.

Toute à mes rêves d'unité sur fond bleu-blanc-rouge, je n'ai même pas remarqué que mon aiguille passait dans la zone dangereuse et c'est en passant par hasard devant la pompe du bled que j'ai senti qu'il fallait revenir illico presto à des considérations plus terre à terre.

La guerre était quasiment déclarée. Il fallait aviser.

Aussi sec, j'ai appelé l'homme à la rescousse. Après tout, c'était bien lui qui, cet été en Crète, nous avait sauvés d'une mort certaine en quêtant 10€ par ci, 20€ par là à des pompistes débordés. Le plan d'alerte a immédiatement été déclenché et les deux réservoirs gavés. A lui, on ne la ferait pas, il avait de la bouteille.

Bizarrement, dans les hautes sphères, on s'évertuait à faire avaler au petit peuple que le risque de pénurie était nul, pendant que dans les stations services, les panneaux "fermé" commençaient à se multiplier.

L'heure était grave. Pas d'essence, pas de voiture. Pas de voiture, pas de boulot. Pas de boulot, pas d'argent. Et valait mieux s'arrêter là pour éviter l'anémie.

C'est comme ça que j'ai commencé à douter des soldats de plomb de mon PDPA-bien-aimé. Puis, alors que je m'efforçais de déceler la vérité dans ce capharnaüm, je me suis heurtée à ce pape de la pub qui déclarait dans un forum professionnel de la communication :

"Nous, les pubards du 20ème siècle, nous en avons lourd sur le coeur. Nous avons cru inventé la société de communication, nous avons inventé une société de solitude. Plus on a communiqué au 20ème siècle, moins on s'est parlé. Nous avons été sans le savoir, moi le premier, des petits Goebbels. On a enfoncé des slogans dans la tête des gens sans qu'ils puissent réagir jusqu'à les rendre complètement marteau, à coups de marteau.

Et aujourd'hui, depuis à peine 5 ans, à peine 10 ans, voilà que tout d'un coup, le consommateur a la parole, qu'il a le droit de cité, voilà qu'il est tellement plus nombreux, tellement plus fort que nous, que c'est lui qui va décider demain de la communication".  

Et là, glacée par la formule, je me suis dit : pubards ou politicards, tout le monde ferait bien de revoir sa copie. Que les premiers continuent à balayer devant leur porte et les seconds à analyser la poussière cachée sous le tapis.

Mais sans nous perdre de vue, histoire d'échapper au chaos.

Bonne semaine à tous !

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Commentaires
M
Un petit coucou d'Auvergne d'une fille de mineur. Et ce dernier, je peux te dire qu'il a suivi avec beaucoup d'émotions la remontée actant de la performance matérielle pour les extirper de cette profondeur. C'est tout ce qui l'intéressait dans ce flot médiatique et effectivement il n'y a que ça à retenir, qu'ils soient sortis vivants. A son époque, ça n'aurait pas été réalisé. Si tu viens par chez nous, comme on dit, je t'invite à visiter le superbe musée que nous avons dans notre bassin. Pour les journées du patrimoine, papa était très heureux de faire visiter à ses 2 petites-filles. Ma petite de 3 ans a dit "moi z'ai peur dans la mine, il fait tout noir et ya du buit". Quant à moi, je suis toujours autant impressionnée lorsque j'y vais par ce travail de titan et ce métier si dur. <br /> Si les vacances ici te tentent, fais moi signe. <br /> Excellente semaine !
P
Question communication j'ai adoré la phrase de Christine Lagarde concernant la fermeture des pompes à essence : "il n'y a pas de pénurie mais un sentiment d'insuffisance" !!! Elle est pas belle la vie ?
O
POUR CE BLOG ORIGINAL !!!
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