Capituler mais s'indigner
Dopée par mes bonnes résolutions, j'ai attaqué cette 1ère semaine de 2011 dans un enthousiasme débordant.
Après tout, mon PDPA-bien-aimé avait raison :
Cette année 2011 devait être utile.
Allez savoir si c'est d'avoir appris que l'euro allait peut-être être décapité, les 35 heures aussi, que la plupart des potions magiques prescrites par nos hommes de science n'ont qu'un vulgaire effet placébo, que n'importe qui peut grimper dans un 747 avec un 9 mm en morceaux dans son Vuitton, que les oiseaux se mettent à tomber du ciel un peu partout présageant sans doute cette fin du monde promise par les précolombiens pour le 21 décembre prochain, que le sus-nommé s'est fait coincé par un député futé pour sa syntaxe affolante du style si-y'en-a-que-ça-les-démange ou que le CAC 40 a versé cette année 40 milliards d'euros de bons points à ses actionnaires,
mais le soufflé est retombé d'un coup.
Après avoir remis tout en ordre dans la maisonnette bouleversée par ces folles réjouissances de fin d'année et cette escapade dans le grand nord, la question fatale que prise entre le fer et le balai, j'avais oubliée un temps, m'est revenue brutalement en pleine poire :
Mais bon sang de bois,
qu'est-ce-que je vais faire de ma vie en 2011 ?
D'abord paniquée par le manque de créativité qui semblait me caractériser en pareilles circonstances, je me jetai héroïquement sur Cap Territorial et Ouest Job, non sans être pleinement consciente que cela ne me serait que d'une utilité toute relative.
Une fois mon CV balancé à l'une des collectivités des PDL, il devint indispensable de respirer par le ventre et envisager de manière pragmatique les différentes options que cette vie terrestre délirante mettait à ma disposition :
1 - continuer à offrir mon visage tuméfié aux gants les plus patinés en prenant soin de me plonger dans "Absolument débordée" de Zoé Shepard, histoire de bien imprimer que public ou privé, même combat, si ce n'est pire,
2 - me jeter enfin dans cette reconversion de soudeuse, serveuse ou repasseuse prônée par Pôle Emploi et me bourrer de Prozac pour arriver à accepter ladite évolution de carrière,
3 - m'en remettre aux mayas et adopter un style de vie à faire pâlir les j'men-foutistes les plus acharnés pendant les 709 jours qu'il me reste à tirer,
4 - abandonner toute tentative de me sortir de cette période glauque de chômage et végéter en me planquant derrière l'homme jusqu'à ce que la mort nous sépare et qu'il palpe mon assurance-vie en récompense des kilos de pâtes que j'aurais ingurgités sans avoir été capable de ramener un kopek à la chaumière de 2003 à la date gravée sur l'urne,
Poltronne comme pas deux, j'ai opté pour la dernière et histoire de remuer les neurones de la MAF boulet version tes-bas-tombant-sur-tes-chaussures-et-ton-vieux-peignoir-mal-fermé-et-tes-bigoudis-quelle-allure que je n'allais pas manquer de devenir sous peu, je me suis fait un cadeau à 2,85 € :
Indignez-vous !
de Stéphane Hessel.
Bonne semaine à tous !