Jeu de l'oie
Sept ans de travaux dans la bicoque ont failli me mener à déchirer mon acte de propriété.
J'avais juste envie de lire, de rêver et d'aller au cinéma.
En 2013, Léon a donc été interdit de Brico-Dépôt.
J'ai respiré.
Et puis, de toute façon, il a plu de mars à juin. Un bon argument pour laisser les pinceaux se déssécher et les rouleaux craqueler comme de vieux haddocks abandonnés.
Bien fait pour eux.
Mais l'accalmie n'a duré qu'un temps. 2014 a pointé son nez et Léon s'est réveillé. Ebloui par les rayons d'avril, il s'est mis à ressortir toute sa panoplie.
Retour à la case départ.
Il fallait refaire les toilettes du rez-de-chaussée, les murs blancs étaient devenus trop sales, Léon en devenait tout pâle.
Vu de ma fenêtre, l'urgence était nettement moins évidente.
Mais à force de martellement, j'ai fini par sentir monter en moi l'envie d'en découdre avec la porte laquée rouge héritée des précédents propriétaires.
Le planning fût établi. A Pâques, point de gigot à manchettes et encore moins de poules faites maison,
place à l'action.
Les murs ont été peints à mi-hauteur d'une couleur comme je les aime : indéfinissable. Et la porte, entièrement poncée, s'est retrouvée blanche d'un côté et ardoise de l'autre.
Tout bien réfléchi, même si on a passé le week-end pascal avec la porte sur la table, je suis prête à rempiler.
Allez, je jette le dé !