<p><p><p><p><p><p><p><p><p><p><p><p><p><p>RE: A l'attention de M. Clément - Candidature responsable ADV</p></p></p></p></p></p></p></p></p></p></p></p></p></p>
Encore un mail d'une banalité affligeante ce matin...
Objet : Votre Candidature
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Nous accusons réception de votre candidature et vous en
remercions. Celle-ci va être étudiée par le consultant concerné le plus
rapidement possible.
Si vous n’avez pas de nouvelles de notre part dans
les 3 semaines qui suivent ce courrier, veuillez considérez que malgré tout
l'intérêt qu'elle présente, nous ne pouvons malheureusement lui donner une suite
favorable.
Recevez, Madame, Mademoiselle, Monsieur, nos
salutations les meilleures.
DUPONT Consultants
... en réponse à mon dossier de candidature pour le poste de mes rêves, repéré hier sur Ouest Job. Responsable ADV, avec une belle description qui correspond pile poil à mon expérience.
J'avoue m'être salement vautrée dans le fantasme. Une demi-heure. Puis je me souvenue :
- que depuis 6 ans, j'essayais vainement de retrouver ma place sur le marché du travail français,
- que cela faisait deux ans que je cherchais activement sur Nantes sans autre succès que cet entretien épouvantable du 24 décembre,
- que de Pôle Emploi où l'on m'avait menacée, en 2008, de me radier si je n'acceptais pas de faire de la soudure ou du service à la personne, aux boites d'intérim haut-de-gamme où l'on m'avait mis les points sur les i d'entrée en m'expliquant qu'un client qui se paie leurs services exige la collaboratrice parfaite, tout ce brave petit monde s'était soigneusement appliqué à m'envoyer au fond du trou.
Et tout ça à cause de quoi ?
A cause de mes terribles tares :
- Je n'ai pas travaillé comme salariée depuis mon licenciement à Bordeaux en 2003 (mais ceux qui seront assez assidus et tenaces pour suivre "L'herbe est plus verte ailleurs" découvriront bientôt pourquoi) et je suis donc cataloguée dans la pire espèce des chômeurs de très longue durée, des bons à rien incasables sur le marché, le cauchemar de notre gouvernement,
- J'ai eu successivement 40, 41, 42, 43, 44, 45 et 46 ans et j'ai bien peur que ça ne s'arrange pas,
- Je suis une femme qui a un enfant en bas âge et qui a commis l'erreur de compter ses couches et de remplir ses biberons.
Si vous ajoutez à ce tableau sombre le déferlement de cette crise financière puis définitivement économique, vous imaginez facilement que mon CV coule à pic au milieu des centaines de plus ci et de plus ça.
Ma copine Odile que j'adore car j'ai usé mes fonds de culotte sur les mêmes bancs qu'elle, me conseille aujourd'hui de ne pas baisser les bras.
Soit.
Je les garde en l'air mais uniquement pour lui faire plaisir. Car au fond, je suis comme mon CV. Je coule à pic.
Depuis cet épisode de coaching infructueux, je n'ai plus la foi, plus une once d'espoir pour continuer à écrire à des personnes qui sont tellement à l'aise dans leurs certitudes et leur confort qu'elles n'en trouvent même pas le temps de répondre poliment aux demandeurs d'emploi, plus un sursaut d'énergie pour m'obstiner à présenter mon nez cabossé à de nouvelles portes de saloon.
Si j'en crois ce que j'ai vu et entendu ici depuis deux ans, je suis foutue, rétamée, cuite, dans les choux.
Accessoirement, je vais me rencarder sur le minimum vieillesse et prendre rendez-vous chez Roblot pour choisir ma boite en sapin.
Et là, vous vous dites à juste titre : "Chez la Cocotine, bon sang, y'a plus que la musique qui est gaie !"
Faites comme moi, mettez-la à fond !
Et dans votre grande bonté, absolvez-moi...
EDIT DE VENDREDI SOIR :
Comment ne pas vous faire profiter de cette phrase formulée par ma copine Odile et destinée à me botter le train ?
"Le boulot, c'est comme le vélo.
C'est inscrit dans le cerveau reptilien.
Ca ne s'oublie pas."
Enorme. Vous croyez que je vais oser lui balancer ça, au consultant que je manquerai pas d'appeler lundi matin ?