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Le petit monde de Cocotine
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26 octobre 2009

Week 47

Cette semaine 43 était pourtant bien partie quand jeudi soir, notre petit Calimero Généraldoptiqué et Swatché a renoncé héroïquement à la présidence de La Défense en direct du théâtre France 2.  Là, j'ai vu tous mes espoirs de pouvoir bénéficier du Sarkoshow-de-père-en-fils jusqu'à mon dernier souffle s'écrouler lamentablement. Le fiston rendait les armes et se retirait. Peut-être allait-il même reprendre son look de surfeur...

Quelle tristesse ! J'ai de suite téléphoné à ma copine Catherine pour en discuter. Férue de politique, elle m'a instantanément remonter le moral.

"Mais non, pauvre cruche, te mets pas la rate au court bouillon. C'est une manoeuvre pour mieux revenir sur le devant de la scène. Ils ont tous des tas de conseillers en com' qui leur bottent le train et leur dictent ce qu'ils doivent raconter au peuple. T'as pas remarqué que le p'tit blondinet, il parlait comme Papa ? Il est pas fini, le spectacle !"

"Oh, tu crois ? Ben alors là, tu m'en bouches un coin !"

Fallait reconnaître que ma copine Catherine, elle était vraiment pas née de la dernière pluie. Je pouvais lui faire confiance et me coucher sereinement en réfléchissant à la Swatch que j'allais commander au Père Noël. Un jour ou l'autre, c'était certain, Jean reviendrait et je pourrais compter sur la dynastie pour me distraire jusqu'à mes 102 printemps.

Malheureusement, ma bonne humeur a viré dès le lendemain quand j'ai reçu ce mail de mon fournisseur allemand me disant que mon lavabo, mon robinet et mon pommeau de douche arriveraient à leur entrepôt WEEK 47 ! Le couac.

Mon plombier était sensé installer la baignoire le 5 novembre et ces braves gens promettaient sur leur site une livraison en 30 jours maximum. En prenant le pari de commander sur le Net, l'homme se serait-il fourvoyer ? Me serais-je fait rouler dans la farine ?

J'ai pris mon crayon de bois comme ils disent en Loire-Atlantique et j'ai pointé les jours sur mon petit calendrier. 50 jours de délai au moins... ça sentait très mauvais.

L'homme à mes côtés pour le soutien moral, j'ai ouvert Outlook et j'ai crié ma déception et mon mécontentement à Mönchengladbach. Bien sûr ils m'ont répondu qu'ils déclinaient toute responsabilité. Alors j'ai tenté de renégocier et là-dessus, mon interlocuteur est parti en week-end.

Conclusion : Le projet de la SDB pourrait donc bien traîner lamentablement jusqu'à janvier. J'hésite entre cotoyer mon horrible cabine pendant encore 10 semaines sans moufter ou refuser purement et simplement de me laver jusqu'à temps que la Jacob Delafon soit vissée au sol.

Bonne semaine à tous !

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19 octobre 2009

Ensemble tout devient possible

Cette 42ème semaine m'a déclenché une crise de rire dont seule une cure de Sédatif PC pourrait me faire sortir.

Voir le Dauphin ainsi métamorphosé et propulsé à la tête de La Défense malgré ses deux redoublements tout en écoutant attentivement le Papa proclamer : "C'est de l'école que sortiront les élites, pas de la naissance.", ça m'a rassuré sur l'avenir de notre république. Sans aucun doute, nous sommes et resterons une démocratie moderne et exemplaire au regard du monde.

Comment Vincent Lindon peut-il avoir à ce point honte des gens qui nous gouvernent ? Fichtre, je ne comprends pas. Peut-être a-t-il raté la prestation de Luc Chatel qui criait au délit de faciès ou celle du PDPA qui déboulait prendre l'apéro à Gandrange, histoire de détendre l'atmosphère. Il devrait plutôt les encenser pour leur brio et leur talent comique. Vraiment, quel ingrat !

Cependant,  comme d'habitude, les délires du microcosme n'ont pas retenti sur mon petit monde car figurez-vous que j'ai enfin trouvé ma voie. Une sorte de révélation. Je veux travailler à la télé...

Et pour mettre toutes les chances de mon côté, j'ai décidé de faire la nouvelle école Bataille et Fontaine. Franchement, quoi de mieux pour parvenir au plus haut niveau ?

Je ne touche plus le sol !

Bonne semaine à tous !

12 octobre 2009

Nicolas Culot

En cette fin de semaine 41, j'ai nagé dans la terreur.

Pourquoi ?

Eh bien parce que dans la douce nuit qui m'a menée du jeudi 8 au vendredi 9, j'ai fait un cauchemar diabolique. J'étais debout, trempée de sueur, dans une espèce de tribunal planté en pleine nature bien verte et très sauvage. Le ciel était sombre et grondait méchamment. En face de moi, un monstre à trois têtes portant un tee-shirt Ushuaïa vociférait :

- Petite créature satanique, comment oses-tu vouloir posséder un sèche-linge quand la Terre meurt à petit feu sous tes yeux ?

- Pitié, pour compenser, j'ai renié l'employeur de Juliette Binoche et je me suis Couleur Caramelisée à vie...*

- Comment as-tu eu l'audace de t'acheter une voiture alors que tu as un vélo au fond du jardin, sale feignasse ? La Planète s'étouffe et tu n'as même pas le courage de pédaler 30 km chaque jour pour aller au Pôle Emploi ?

- Pitié, en échange, j'ai brûlé le nounours Cajoline de ma jeunesse et depuis, je fais pénitence avec mes culottes douceur crin...*

- Comment te permets-tu de partir en week-end et de polluer la Bretagne avec tes gaz d'échappement quand tu pourrais rester dans ton potager à planter des légumes pour nourrir ta famille tout l'hiver ?

- Pitié, ça n'arrive que 4 fois par an. Pour me racheter, j'ai divorcé de Monsieur Propre et je récure désormais mon évier au bicarbonate de soude et à l'huile de coude. Mon seul extra, c'est une rondelle de citron...*

- Aucune pitié, je n'aurai aucune pitié ! Qu'on la jette dans l'arène et que le dernier ours blanc de la Planète venge les siens en la dévorant jusqu'au dernier os !

Heureusement, mon réveil-chant-d'oiseau-enrhumé-Nature-et-Découvertes est venu me sauver d'un sort que je ne pense pas mériter.

Mais cette nuit agitée m'a poussé à cogiter et je me suis demandée comment m'auto-infliger un bon lavage de cerveau afin d'oublier définitivement :

- que j'ai quand même vécu dix ans des trente glorieuses et qu'à l'époque, pour être dans le coup, fallait consommer de la cuisinière, du robot ménager, de la télé noir et blanc et rouler en 404,

- que mon père était un valeureux banquier, qu'il rêvait à ce point d'une Jaguar qu'on se payait tous les salons de l'auto et qu'il rêvait à ce point d'un bateau qu'on se payait tous les salons nautiques,

- que j'ai passé mes eighties chez Rank Xerox à La Défense, le temple de l'argent facile où les commerciaux grands comptes ne roulaient qu'en 205 ou Golf, mais toutes deux GTI, la seule vraie valeur qui avait cours dans les couloirs,

- que pour m'échapper de tout ça,  mon unique but a toujours été de sauter dans un avion pour voir si l'herbe était plus verte ailleurs...

En résumé, comment les quadra formatés de la même manière que moi peuvent accepter aujourd'hui de virer à la décroissance profonde ?

Eh bien, même si mon accablant chômage y contribue sans que je ne l'ai réellement souhaité, pour le reste, je préfère continuer mon parcours terrestre sans plus me ronger les sangs.

Quoi ?

Vous ne voudriez quand même pas que je jette au feu ma misérable armoire pour passer à la chemise de chanvre, que j'échange mes 85 m2 de propriété en pierre contre une cabane en bois (de la folie, j'ai lu les trois petits cochons, moi !) ou que l'homme parie sur un set cheval-de-trait-charrette pour parcourir les 80 km quotidiens qui le séparent de son gagne-pain-noir,

tout ça parce que Nicolas Culot nous bourre de culpabilité après avoir sauté d'avions en ULM pour se tricoter une vie rêvée ?

Dites-moi. Il n'aurait pas bon dos, le brave français moyen ?

Bonne semaine à tous !

PS : L'affaire qui a fait la une cette semaine est tellement glauque que je préfère m'abstenir d'en remettre une couche. Ca tombe bien car Guillon l'a largement commentée ce matin. Si le coeur vous en dit, c'est ICI !

EDIT de mardi : * JE LE FAIS VRAIMENT !

5 octobre 2009

Cocotine's baby

Certaines semaines sont plus légères que d'autres. La 40ème de 2009 aurait pu en être si les hautes instances de l'adoption en Chine ne m'étaient pas tomber sur le poil ce jeudi 1er octobre.

De quoi faire fi de la révolution annoncée par notre PDPA concernant les bonus des traders, de Luc Chatel qui curieusement, veut rincer les élèves pour qu'ils assistent aux cours et même des soucis terribles de ce pauvre Roman qui est certes un violeur, mais heureusement l'ami d'artistes ou de ministres de la république et le client d'avocats compétents. Imaginez juste qu'il soit un bipède lambda ou pire, un auvergnat d'Amérique.

Comme moi quoi. Dans mon tout petit monde de française moyenne, pas d'hommes de loi, pas de copains haut placés et encore moins de membres du gouvernement.

Rien que des caisses de contrariétés à soutenir de mes petits bras même pas musclés.

Un agrément auprès de l'Aide Sociale à l'Enfance a une durée de validité de cinq ans. C'est la clé d'une procédure. On l'obtient péniblement après moult entretiens avec assistantes sociales et psy et l'exercice dure un an, parfois plus. Si nous envoyons le document réclamé par la Chine, notre dossier, s'il est finalement accepté,  pourrait mener à un apparentement dans 14 à 18 mois minimum. Notre agrément de l'ASE serait alors périmé puisqu'il a déjà quatre ans d'existence. Ce qui bloquerait le dossier. J'ai appris ce matin qu'en pareil cas, il faut demander un renouvellement, ce qui équivaut à repartir de zéro avec à nouveau des rencontres avec assistantes sociales et psy étalées sur des mois. L'administration française dans toute sa splendeur.

Ca m'a lessivée. Alors aujourd'hui, les histoires de Roman et des autres, je m'en tape un peu le coquillard.

Bonne semaine à tous !

EDIT de mardi matin :

Sous le coup de l'émotion, mes neurones se sont bigrement emmêlés et j'ai zappé une année dans le décompte. En fait notre agrément n'a que trois ans d'âge et pas quatre. Un point bouclé à moins que notre dossier ne traîne encore deux ans en Chine, ce qui est fort possible.

28 septembre 2009

Courage, fuyons !

Encore trop d'images accablantes et de mots désolants en cette 39ème  semaine de l'an 2009. Sept jours de coeur au bord des lèvres.

D'un PDPA qui s'attribue malencontreusement tous les pouvoirs d'un juge devant deux journalistes vedettes en somnolence aigüe à 500 hommes sommés d'en détruire 300 autres avec délicatesse en passant par un ancien président qui s'abîme dans un romanesque bas de gamme, mon esprit plombé a vagabondé.

Mais Jean-Philippe, dis-moi la vérité. Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir ou quoi ?

Pour tout vous dire, je n'ai pas attendu sa réponse pour tailler la route et m'exiler vers des terres lointaines. Affligée par ce marasme, j'ai fui lâchement mon petit quotidien de coachée-en-apnée pour vivre trois jours à l'écart de toute attaque médiatique. Ce n'est pas pour autant que mon âme a végété en paix, mais ça, c'est une autre histoire...

Bonne semaine à tous !

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21 septembre 2009

La Marianne qui tue

En cette semaine 38, inspirée par La môme poison, j'ai décidé de faire un break...

et de vivre comme une taï-taï.

Oublier la joyeuse troupe des Demorand-Toussaint-Adès-Dambert-Chabot-Joly-Chenu et m'enrober d'une insouciance écœurante. Me persuader que Pôle Emploi s'écrit Paul Employ, se prononce à la Jane Birkin et que c'est un joueur de polo argentin. Ignorer les Réseau-pro-Casto-Leroy et faire les yeux doux plus un chèque indécent à mon archi pour qu'il gère tous ces détails tellement ennuyeux de tuyauterie à ma place (peut-être même passer dans Question Maison ensuite...). Me concentrer sur un emploi du temps 100% frivolité et foncer sur Paris dans ma BM- décapotable-créatrice-de-joie, un foulard à la Grace Kelly au vent et ma boite à gants blindée de Tamiflu. En profiter pour m'offrir une parenthèse spa-zenitude-totale-huiles-essentielles-oui-mais-bio-c'est-divin-pour-ma-peau car la vie de FITI (Femme Inactive et Totalement Improductive) est parfois harassante. Laisser filer les journées tranquillement dans un épanouissement sans limite et vivre enfin une semaine épatante.

Seulement, voilà. Vendredi matin, il a fallu qu'un petit postier sans vergogne et sûrement syndiqué vienne tout gâcher.

Dans ma boite, une Marianne.

En un clin d'oeil, plus de FITI mais une FAF irritée et échevelée qui bondit sur sa Casio pour déterminer précisément le pourcentage d'augmentation de la taxe du bled et qui manque de s'étouffer en découvrant le résultat : 10,18 %. L'écume aux lèvres, il fallait poster dans la seconde ce mail-qui-soulage à l'homme : "Tu diras de ma part à ton boss qu'en échange de ton dévouement absolu et de ton talent extravagant, il t'offre plus de 30 € d'augmentation tous les 2 ans, histoire de payer le foncier."

L'instant d'après, je me suis demandée si j'allais sacrifier à cette "mode du suicide"*. Je voyais d'ici mon épitaphe : "Acculée, elle préféra se noyer dans le hype." Et puis comptant sur la grippe A pour me rayer de la carte sans violence, j'ai lâchement renoncé. A la place j'ai boudé 5 heures. Le désavantage, c'est que mon action est restée très isolée et qu'aucun média n'a daigné la relayer.

Le soir, discrètement, l'homme s'est éclipsé pour cocher trois cases et mettre ainsi son destin dans les mains de la Française des Jeux. 100 millions destinés à compenser notre perte sèche de pouvoir d'achat, ça méritait bien de broder verre contre verre avant de sombrer dans des rêves de sable blond et de mer émeraude. Une vraie bonne soirée de gueux.

Mais samedi matin, l'homme, la mine déconfite et noire de poils, est apparu dans l'escalier et a déclaré : "Bon, ben, les 100 millions, c'est pas pour moi." Là, l'emploi du pronom personnel m'a jeté un doute quant au partage qu'il avait l'intention de faire de cette coquette somme. Puis submergé par une vague d'optimisme, il a repris : "Faut que je vois avec mon buraliste. J'ai peut-être gagné des centimes."

Inutile de vous préciser que ma semaine s'est achevée sur une défaite cuisante.

Dans ma prochaine vie, je le jure, JE SERAI FITI.

Bonne semaine à tous !

*Attention. Pour ceux qui ne me connaissent pas bien ou ceux qui vivent sur Saturne, ce paragraphe est à prendre au xième degré, cette association consternante de mots n'étant pas de mon cru. Je laisse l'entière responsabilité de cette formule à M. Lombard, PDG de France Télécom.

14 septembre 2009

Hold-up arnaque et méditation

Cette semaine 37 m'a foutu une de ces trouilles. Faut dire que je suis mal conçue. Vouloir à tout prix déceler un semblant de vérité dans toutes les informations qui nous sont larguées, tout en aspirant à une certaine  justice, ça relève de l'utopie la plus profonde, voire d'une sottise effrayante.

Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. Tout flotte en camaïeu de gris. Trancher peut donc s'avérer dangereux mais y'a pas à tortiller, à un moment ou un autre, faut bien choisir son camp.

Cette fille très sure d'elle et très floutée qui, sur une plage privée du sud, au milieu de gens insouciants et gais qui n'ont d'autres priorités que de s'arroser de Champagne à 900 € la bouteille, rétorque au journaliste qui lui tend la perche : "Et la crise ?", "La crise, c'est pour les pauvres.". Gris clair ou gris foncé ?

Brice de Neuilly qui, de manière extrêmement cocasse,  s'en prend d'un coup aux auvergnats qui sont pourtant des gens bien blancs comme il faut. Gris clair ou gris foncé ?

Un livre scud envoyé comme par hasard sur un PS qui, dans une illusion d'unité, essaie péniblement de renaître de ses cendres. Gris clair ou gris foncé ?

Ces salariés qui décident de partir définitivement alors qu'ils travaillaient dans une société dont le métier est de relier les hommes. Gris clair ou gris foncé ?

Le porte-parole du gouvernement et son acolyte du Figaro qui bien installés dans leurs privilèges respectifs font preuve d'un dédain sans borne sur le plateau de Mots Croisés, face à un type dont les tripes sont tellement emmêlées et le destin si incertain qu'il sort de ses gonds toutes les 5 secondes. Gris clair ou gris foncé ?

Et c'est là que comme d'habitude, je vous plante en vous laissant trouver les réponses tout seuls.

Moi, ce qui me rassure, c'est que notre PDPA a déclaré, dans une plaidoirie dont lui seul a le secret : "LE MONDE NE SERA PLUS JAMAIS COMME AVANT."

En conclusion, je pourrais être tentée de me lancer dans un couplet à la Grand Corps Malade mais tout bien réfléchi, je préfère rester légère et frivole et je lève mon verre de Champ' saturé de paillettes d'or à cette audacieuse promesse.

Après tout, ça ne changera pas mon tout petit univers. En revanche, mon plombier, mon menuisier et mon zingueur, eux, sont convoqués en novembre pour améliorer mon quotidien. Ca y est, c'est officiel. MA SDE TANT DETESTEE VIT SES DERNIERES HEURES !

Bonne semaine à tous !

7 septembre 2009

Tout va bien

Cette semaine de rentrée m'a mise d'excellente humeur. Savoir que les traders ont été semoncés par notre gouvernement et que les 3000 fraudeurs qui se sont faufilés en Suisse vont se faire coincer incessamment sous peu, ça réconforte d'emblée la française moyenne que je suis. Cerise sur le gâteau, notre PDPA (Président Du Pouvoir d'Achat pour les novices) assume tout et réitère : il sera juste avec le haut et avec le bas. Moi, entendre ça, ça me booste total. Incontestablement, tout va bien.

D'autant qu'en ce moment, je suis traitée comme une VIP. Hormis le coach que m'a attribué Pôle Emploi dans sa grande mansuétude qui m'oblige à me pencher sur mes points forts et mes points faibles pour la 86ème fois dans ma vie de chercheuse de job, je suis suivie de très près par mon généraliste qui se demande bien quelle mouche m'a piquée soudainement.

"Mais pourquoi elle nous a fait une pleurésie ?", a-t-il marmonné vendredi après-midi, dubitatif et moins bronzé.

Faut dire que j'embrouille les pistes exprès. Une infection au scan mais rien dans le bilan sanguin. Des douleurs mais pas de toux ni de fièvre. Plus un épanchement qui vient de disparaître miraculeusement à la radio. C'en était trop pour l'homme de science qui, à bout, en est venu à me dire : "Soit c'est infectieux, soit c'est viral, soit c'est des métastases suite à un cancer local."

Oui, OK. Alors, moi, je coche les deux premières cases et je fais plouf, plouf. La troisième, je préfère l'occulter jusqu'au prochain examen périphérique... Ben oui, mon toubib ne lâche pas le morceau et continue son enquête. Ce qui l'honore d'ailleurs.

Le truc qu'il n'a pas saisi, c'est que j'ai tout manigancé pour être sur la liste des premiers à vacciner...

En attendant que le mystère soit élucidé, je vous salue bien mais attention, comptez pas sur moi pour vous serrer la pogne ou vous bisouter. C'est devenu d'un vulgaire...

Bonne semaine à tous et pensez à vous entraîner à dégager moins de CO2, bande de pollueurs !

31 août 2009

Retour vers les 12 lunes

Rien de tel qu'un petit saut chez Ikéa cette après-midi pour s'apercevoir,  qu'à part une bande de veinards qui peut s'évader hors cohue,  tout le monde a plié son maillot de bain. La rentrée est là et bien là avec son cortège de bonnes nouvelles :

- Demorand is back,
- notre PPDA préféré aussi,
- à 7h, il fait encore nuit et à 21h30, il fait déjà nuit,
- les 3000 fraudeurs qui ont des comptes en Suisse pourraient bientôt renflouer notre budget de quelques wagons d'euros,
- 2 personnes masquées se trouvaient samedi soir dans une rue de l'agglo nantaise,
- la taxe carbone guette les braves gens,
- la fermeture des écoles pour cause de grippe A ou de différend avec un Luc Chatel tout frais tout neuf pourrait s'avérer d'actualité...
- euh, quoi d'autre ?

Ici, dans le tout petit monde de Cocotine, tout ça n'a aucune importance. Parce qu'IL A FAIT BEAU 20 JOURS AU MOIS D'AOUT DANS LE 44 ! La pelouse est cramée, les fraisiers rabougris, le potager vidé et les lupins ridés. Tant pis, quand le jardin écrasé de soleil commence à sentir la Grèce, c'est trop bon.

Au début du mois, quand il a tant plu et qu'à bout de nerfs, on s'est jeté dans le vignoble pour y dégoter du bon muscadet, un vigneron nous l'a bien confirmé : "C'est la faute aux treize lunes... Heureusement, c'est la dernière année."

Alors plus que 9 mois à tenir pour avoir un été de plus de 20 jours ! En attendant, n'oubliez pas de vous hydroalcooliser des cheveux aux doigts de pieds...

Bonne semaine et bonne rentrée à tous !

EDIT DE MARDI : Attention, Cocotine colporte de fausses informations. Nath a compté. Elle est formelle. Il n'y a que 12 lunes en 2009. D'où les 20 jours de soleil ardent, comme elle dit ! Ah, ce vigneron, si je le tenais ! On ne peut même pas se fier à ses indics. C'est un monde ça !

24 août 2009

Mourir ou pas

Mon parcours terrestre était-il voué à prendre fin en cette semaine 34 de l'an 2009 ? C'est bien la question qui m'a taraudé vendredi de 13h45 à 19h00.

Réveillée à 2 h dans la nuit de jeudi par des coups de poignards côté gauche, je m'affole : "C'est quoi, ce truc ? Ca y est, j'ai le coeur qui flanche." En ne bougeant plus, j'arrive tant bien que mal à me rendormir. 7h10. Les douleurs sont toujours là et même plus violentes. J'appelle le 15 qui me conseille de consulter de suite. Je me traîne dans la salle d'eau. D'accord pour mourir mais pas question d'être sale. L'homme n'a pas l'air emballé pour rester m'aider. Je le réquisitionne : "J'ai besoin de toi. Tes macarons attendront."

8h20. Miss Cocotine est déposée au centre aéré et je file au cabinet médical, pas fière. 45 minutes à attendre que mon toubib se rase et s'habille et le voilà qui, d'un ton badin, me lance : "Vous n'avez jamais fait de pneumothorax ?" "De quoi ?" Je gamberge vite. Pneumo. C'est pas le coeur. Il plaisante et me rassure : "Le tunnel blanc, c'est pas pour tout de suite." Il me prescrit du repos, un anti-douleurs et m'expédie faire une radio des poumons par précaution.

Le radiologue, qui, lui, ne rentre pas d'Espagne tout bronzé, est nettement moins détendu dans son discours et je passe vite des rayons à l'échographie. Une chose l'inquiète côté plèvre. "La plèvre, nom d'un chien, c'est quoi, ce truc ?" En 12 minutes, j'apprends tout sur le fonctionnement des poumons. Au final,  il préconise d'aller plus loin dans l'investigation pour s'assurer que ce n'est pas embolie pulmonaire et conclut par un : "Je préfère vous dire ça plutôt que de vous voir dans le journal dans deux jours" qui me laisse perplexe quant à mon avenir proche.

Son rapport tapé en gras souligné sous le bras, je cours revoir mon généraliste qui conclut : "OK,  je vous envoie aux NCN." "Euh, c'est quoi, un endroit tendance ?" Non, c'est juste les Nouvelles Cliniques Nantaises.

Vers 13h15, je me pointe à l'accueil des urgences : "C'est mon médecin qui m'envoie. Pour écarter les risques d'embolie pulmonaire." En un clin d'oeil, la fille m'ouvre grand la porte et je me vois créditer d'un péremptoire : "Allongez-vous tout de suite. A partir de maintenant, vous ne vous levez plus. Les conséquences pourraient être très graves. Votre vie  même peut en dépendre."

En quelques secondes, je me retrouve  sous surveillance d'un moniteur, des fils multicolores plein la poitrine. J'ai l'impression d'être dans un mauvais soap. Ca sent le roussi. Je pense à l'homme qui m'a lâchée pour aller travailler. Interdiction d'utiliser le portable. L'infirmière me prête son fixe. Je quémande du réconfort. Je récolte juste un grand moment de solitude. En raccrochant, je me demande comment j'ai bien pu faire pour me marier avec cette brute épaisse qui pas une seule fois en 17 ans n'a éprouvé la moindre compassion quand j'étais malade.

Un box se libère. Pose d'un cathéter. 4 tubes de sang en moins. Un médecin débarque pour faire causette. Je comprends à demi-mot que s'il s'agit d'une embolie pulmonaire, c'est pas la tête haute que je sortirai, mais les pieds devant. S'en suivent trois heures à moisir enfermée là-dedans sans bouger. Le regard collé au carré de lumière artificielle, j'ai  le temps de mouliner dans tous les sens et de revoir toute ma vie défiler. Je me dis : "Crénom de nom, et si ça sentait le sapin ? Et si cette foutue vie s'arrêtait comme ça ?"

Là, je me dis que c'est pas possible, que je ne peux décemment pas laisser l'homme gérer la maison tout seul, lui qui m'appelle au secours dès qu'il a besoin d'un Doliprane ou d'un savon neuf. Oh, puis flute, après tout, ça le fera grandir et avec mon capital-décès, il pourra embaucher quelqu'un qui choisira le programme du lave-linge à sa place.

Oui mais, Miss Cocotine, elle, elle a vraiment besoin de moi. On ne peut pas être séparées maintenant. Je ne l'ai pas attendue 11 ans, je n'ai pas fait 20000 km pour aller la chercher pour en arriver à une conclusion aussi débile que brutale. Là, c'est fatal. Je me fous à chialer. Et j'ai même pas de mouchoir.

Impossible de savoir quelle heure il est mais j'ai l'impression d'être verrouillée là-dedans depuis plusieurs jours. Mon portable sonne deux fois dans mon sac. Sûrement l'homme qui se rappelle que j'existe maintenant qu'il a bouclé sa journée de travail. Quelques minutes plus tard, l'aide-soignante arrive, son téléphone tendu : "Votre mari". "Alors, t'en es où ?" J'explique. "Tu veux qu'on vienne ?" "Ecoute, tu fais comme tu veux." "Bon, ben, je vais venir." Sur ces entrefaites, un jeune fait coulisser la porte : "Madame, je viens vous chercher pour le scanner." Je me dis : "Enfin de l'action."

Au fil des couloirs, je me laisse pousser en admirant la déco. Au moins, c'est beaucoup plus joli que les hôpitaux anglais. Entrée dans une autre dimension. Quand l'une des filles m'injecte brutalement un liquide non défini, l'autre me prévient que ça va brûler la vessie et la gorge. Je me dis : "Top, comme programme." Pas le temps de réfléchir davantage. Je coulisse, je regarde les petites lumières bleues qui tournent, les jaunes qui s'allument et quand le haut-parleur me hurle : "Gonflez les poumons et arrêtez de respirer.", j'obtempère bravement. La tortionnaire revient et m'injecte l'iode.  Là, j'ai le bas du ventre qui s'enflamme et le cou qui se consume. C'est sûr, c'est pas l'embolie qui va me tuer, c'est cette étrange cérémonie. Au brancardier qui me ramène aux urgences et me demande si ça s'est bien passé, je réponds fataliste : "Faut toujours une première fois."

Il est déjà 18h30. L'homme vient d'arriver. Miss Cocotine, étonnée, veut tout savoir sur la vie des urgences et me fait de petits câlins. Ca me réconforte mais je me demande toujours si je vais passer la nuit ici ou s'ils vont me libérer. Vers 19h, le toubib m'annonce enfin qu'il n'y a pas de risque d'embolie. Il me donne ses conclusions et ses directives car l'affaire n'est pas pour autant dans le sac. J'ai toujours mal et je comprends que ça peut évoluer de mille manières. Dans 72h, on verra.

Pour cette fois, je sors la tête haute. Dehors y'a du vent. Tant mieux. J'ai eu chaud.

Bonne semaine à tous et profitez de la vie !

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