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Le petit monde de Cocotine
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12 mai 2010

Vous les femmes

De mon enfance dans le neuf deux, on pourrait tirer un film intitulé :

"Tout le monde n'a pas eu la chance

d'avoir des parents réac"

Ma mère était jolie et très élégante. Le summum du bon goût, pour elle, c'était le bleu marine. L'apparence était fondamentale. Elle s'accordait le coiffeur une fois par semaine, ses deux enfants mettaient une culotte propre chaque jour, la raie sur le côté était de rigueur et les oreilles décollées soigneusement dissimulées. Ca lui tenait à coeur.

Elle briquait sa maison comme Cendrillon, était au garde-à-vous devant l'école, faisait les trois lits au carré avant 9h30, lavait les mille voilages du cinq pièces tous les mois, faisait régulièrement reluire sa collection de cuivres et louait une shampoingneuse pour décaper la moquette tous les semestres.

Elle courait de Casino aux Boucheries Bernard pour blinder le réfrigérateur et gavait la famille de surprises à la Ginette Mathiot. Du lapin sauté aux saucisses de Francfort à la tête de veau vinaigrette en passant par des soufflés au fromage à la tenue exemplaire, elle frisait la perfection.

De ses voyages à l'étranger, elle ramenait toujours des torchons et des tabliers colorés et la fête des mères se jouait au Salon des Arts Ménagers.

Tous les samedis midis, mon père obligeait la famille à manger de la viande hachée baignée dans un bol de Bouillon Cube brûlant. C'était bon pour la santé, il en aurait parié sa chemise. Et puis ça lui collait une force de cheval pour jouer son match de foot.

Car tous les week-end sans exception, qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, à Louveciennes ou ailleurs, ma mère usait docilement ses Salomés dans des tribunes douteuses et se colletait la sortie des vestiaires, flanquée de sa belle-famille au grand complet. Même si la troisième mi-temps se jouait au château, elle trouvait que l'ambiance n'était pas chic du tout. Mais elle se taisait.

L'argent de la semaine était délicatement déposé sur la commode de l'entrée. Point de compte-joint mais séparation des biens. Ma mère votait à droite, comme son mari. Ca faisait bien, et de toute façon, ses convictions, elle les partageait forcément. A la maison, on était Peugeot, on regrettait l'Algérie française, on clamait que les soixante huitards étaient de sombres dégénérés et Dave qui hurlait Vanina, un suppôt du démon.

Pour s'encanailler, ma mère écoutait Aznavour, Julio Iglesias, Yves Montand ou Michel Delpech. Une fois l'an, mon père sortait son vieil électrophone et se passait des chants para. 

Le comble du subversif, pour ma mère, c'était d'avoir une Cocotte-Minute, un New Man pattes d'éph' moule-cul et d'être abonnée à Elle.

A quarante ans, elle se toqua soudain de retravailler parce que la voisine du quatrième lui bourrait le mou en lui racontant combien elle s'amusait avec ses collègues sténo-dactylos, mais mon père lui coupa net ses élans d'émancipation d'un cruel "Ca va nous faire sauter une tranche d'imposition.".

Mes parents n'avaient point de débats d'idées. Les conversations, au dîner, étaient plutôt centrés sur les enfants. Elle racontait sa journée au foyer. Il restait la tête dans ses histoires de banquiers. Ca sentait l'ennui à plein nez.

Ma mère ne voyait aucun intérêt à refaire le monde et recourait, en cas de nécessité absolue, à force il-faut-y'a-qu'à. Elle avait une liste de principes, de préjugés et de tabous longue comme un jour sans pain et s'y accrochait, bien droite dans ses escarpins. Sa vie se résumait à accomplir les basses besognes du quotidien et répondre aux desiderata de son mari. Rien qui colle une ouverture d'esprit diabolique.

Un jour où elle agitait du mini Mir, j'ai débarqué dans la cuisine et je lui ai dit : "Mais tu te rends compte qu'on est sur une petite boule qui tourne en rond dans un univers infini ?" Les Mapa se sont figés, son regard s'est troublé et submergée par la panique, elle m'a répondu : "Va voir ton père."

J'avais 10 ans. Entre elle et moi, le dialogue de sourds, c'était parti pour la vie.

Elle se voulait et se pensait mère parfaite. Elle m'avait même donné le sein.

C'est la première MAF que j'ai connue.

A 12 ans, pour moi, tout était limpide. On ne pouvait pas être femme et mère à la fois. Etre mère, c'était forcément passer ses journées entre O-Cédar et Monsieur Propre. Alors non merci, je n'aurais jamais d'enfant et je travaillerais pour avoir des choses à raconter à mon mari le soir. Je serais une femme. Une femme libre.

C'est vous dire si le titre : "Le conflit, la femme et la mère " m'a mise dans tous mes états.

Ce livre, je l'ai dévoré mais arrivée à la dernière page, je n'ai toujours pas compris pourquoi il a généré tant de débats houleux. A mes yeux, c'est juste un historique et un état des lieux de la condition féminine. J'ajouterais même un appel au respect des autres.

Les extrêmes en tout genre me font fuir. Je ne me sens pas plus proche de la femme persuadée qu'accrocher un enfant à ses seins jusqu'à six ans est vital que de celle qui a les dents si longues qu'elle fait élever sa progéniture par des nurses, même si chacune d'elle doit forcément avoir de bonnes raisons d'agir de la sorte et qu'au fond, je n'en ai cure.

Des idées très arrêtées sur l'allaitement, je n'en ai aucune puisque je n'ai jamais été concernée par le sujet, mais je suis à peu près certaine que cela n'a pas grand chose à voir avec le fait d'être une bonne mère ou pas. Et j'ai mon avis très personnel sur les avantages et les inconvénients, pour un enfant, d'avoir une mère qui est MAF.

Et puis au fait, est-ce-qu'une femme, ça doit forcément être une mère ? J'ai des copines qui ne veulent pas d'enfant, d'autres qui en auraient voulu et qui n'en ont pas eu pour x ou y raison. Ces femmes-là se réalisent autrement. Elles ont le droit d'exister aussi face à d'autres qui font de leurs maternités un étendard et qui sont loin d'être tendres avec elles. C'en est fatigant.

Ah, liberté, liberté chérie...

Pour ma part, je déteste le bleu marine, j'adore refaire le monde et je n'aime pas être MAF.

Suis-je une mauvaise mère pour autant ?

Toutes les femmes sont différentes et c'est aussi bien comme ça.

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11 mai 2010

Allo, Mister Obama ?

Hier matin à la radio, la marée noire aux Etats-Unis...

Moi avec moult gestes : Ils ont essayé de mettre un grand couvercle pour fermer le puits mais ça n'a pas marché.

Miss Cocotine, pleine d'enthousiasme : Moi, je sais. Mettre du Scotch.

Moi, rigolant de bon coeur : Je vais appeler Obama, Chérie, et je vais lui dire que t'as trouvé la solution !

Miss Cocotine, notant mon scepticisme
: Non, mais beaucoup, beaucoup de Scotch !

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11 mai 2010

Avis aux novices

Vous le savez, en tant que chômeuse-de-très-longue-durée-en-passe-d'être-senior-et-ne-cherchant-même-plus-de-travail, j'ai des problèmes existentiels terrifiants.

Figurez-vous que je suis déçue comme pas deux de la laine achetée à la Droguerie. Certes, ma pelote avait fière allure à la sortie de la boutique, mais à propos de tuerie, c'est plutôt moi qui aie bien failli rendre mon dernier souffle au bout de trois jours de tricot.

En effet, la Plumette, plus longue, se sépare sans arrêt de l'Alpaga et je me suis retrouvée, hier soir, au cœur d'un sac de nœuds sans pareil. Evidemment, je suis allée pleurnicher un coup sur Yes we shawl et j'ai appris qu'il fallait demander à la vendeuse attentionnée deux pelotes bien distinctes et non une grosse pas pratique du tout.

Eh bien, vous le croirez ou non. J'ai fait preuve d'un courage exceptionnel et de 23h30 à 1h du mat', j'ai bobiné toute seule devant la téloche, à tel point que j'en ai eu mal au poignet. Aujourd'hui, je suis comme-qui-dirait ravie, j'ai deux pelotes pour le prix d'une.

Alors si vous aussi, vous êtes influencée par tout ce qu'on peut lire de dithyrambique sur les fils de La Droguerie, ne tombez pas dans le panneau et demandez d'entrée deux pelotes !

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10 mai 2010

Un avenir austère

A vrai dire, je sors de cette 18ème semaine de l'an 2010 complètement ébouriffée.

A peine remise de cette bringue virtuelle, j'ai été convoquée par mon conseiller en com'. Furieux, il m'a reproché d'avoir voulu en mettre plein la vue à tout le monde avec mes bulles luxueuses et mes discours de jet-setteuse. De son point de vue, pour être d'équerre avec mon image, il aurait fallu vous proposer un petit mousseux à deux balles en vous implorant de ne surtout pas vous lancer dans le BILAN de mes trois ans de frasques blogosphériques alors que je suis et demeure DANS L'ACTION, mon mandat n'étant pas encore bouclé.

Après ces échanges houleux, il m'a sommée de garder désormais un profil bas et d'aller derechef bûcher mon baratin du lundi matin. La queue entre les jambes, je suis sortie de son bureau en maugréant mais compte-tenu de l'actualité foisonnante de ces derniers jours, j'ai dû très vite oublié blâmes et remontrances pour m'atteler à la tâche.

C'est que l'heure était grave. Il fallait sauver l'euro.

Sauver l'euro. Si je voulais être honnête avec moi-même, l'euro, je m'en fichais comme de ma première chaussette. 38 ans d'amour avec ce bon vieux franc, ça ne s'oubliait pas comme ça, pour une amourette mouvementée de quelques années qui m'avait imposé, en plus, une maîtrise diabolique de la table de 6,55957. Non, l'Europe du nord pouvait bien lâcher le sud et la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal retrouver leurs monnaies d'origine à la suite de la Grèce, je m'en tapais le coquillard.

Surtout que connaissant un peu leur façon de voir la vie et les services fiscaux - puisque pour les beaux yeux de l'homme, j'ai plaqué ma vie parisienne en 1996 pour me mettre au régime féta - je suis restée extrèmement dubitative à l'écoute de certains grecs s'étonnant de cette situation de faillite et intriguée par la colère et la violence qui en découlaient.

Mais comme je suis très lâche et que je n'ai aucune légitimité en matière d'expertise économique hellénique, je vous renverrai directement à votre libre arbitre en vous proposant toutefois de regarder un reportage de "Complèment d'enquête" intitulé "La Grèce au régime sec" qui est passé extrèmement tard lundi dernier et qui présentait l'avantage, à mon avis, d'être un peu moins politiquement correct que tout ce qu'on a pu entendre aux heures de grande écoute, si je fais exception de mon-Yves-Calvi-bien-aimé.

Ainsi selon certains cerveaux bien construits rencontrés au hasard de mes errances télévisuelles, nous étions en train de passer d'une crise des banques à une crise des états qui, elle, promettait d'être d'une violence infinie et d'une durée autrement plus angoissante que la précédente.

Banqueroute, décroissance, chômage, austérité. Plus les mots s'agglutinaient en sombres guirlandes, plus ma réserve de chocolat noir aux écorces d'orange signé Klaus fondait à vue d'œil et moins les trous de mon Rambouillet étaient centrés dans les losanges.

C'était clair. On allait en baver des ronds de chapeaux.

Il se murmurait déjà que d'un plan de relance archi raté, la France allait être submergée par un vrai régime d'austérité qui clouerait certainement le bec à nos plus viles ardeurs latines. Et là, j'ai commencé à me faire des cheveux blancs.

Comment nos ministres allaient-ils pouvoir voler plus vite que leurs ombres si on les empêchait de faire un petit saut aux Antilles pour 116500 € et surtout comment notre-PDPA-préféré allait-il pouvoir poursuivre le réaménagement de son-nouvel-avion-sans-prétention-à-185-millions-d'euros blindé de cuir de Cordoue, agencé par un ébéniste surdoué et cachant, selon les dires des Dernières Nouvelles d'Alsace, une petite merveille de four à Calzone?

Oui, comment les supposés grands de l'hexagone se débrouilleront-ils pour faire avaler au gueux de base qu'ils méritent amplement les privilèges très particuliers qu'ils s'offrent sur leur dos ?

Et d'un coup d'un seul, j'ai eu une lueur que je m'autoriserai sans aucune modestie à qualifier "de génie" :

Il suffisait juste d'envoyer quelques ministres au charbon en les obligeant à batifoler sans retenue avec tous ceux qui sont planqués en Suisse, en Belgique ou à Las Vegas* afin qu'aveuglés par l'amour, ces petits malins abandonnent leurs domiciles fantômes et reviennent goûter aux joies de notre douce France, non sans passer par cette case désopilante nommée "perception", le tout ponctué d'un plan com' bien ficelé pour montrer au vilain peuple assoiffé de justice la bravoure avec laquelle les hautes instances traquent les méchants fraudeurs.

Moi qui ai commencé la semaine d'humeur plutôt chagrine, voilà maintenant que je ne parviens plus à m'arrêter de pouffer bêtement...

Ah mais j'y pense. Faut que je paie mon deuxième tiers...

Bonne semaine à tous !

* N'hésitez pas à écouter l'humeur du jour de Stéphane Guillon à ce sujet.

8 mai 2010

Ménage de printemps

Mes albums photos sentaient la poussière et le renfermé. Comme c'est le printemps - Quoi ? Vous ne l'avez pas remarqué ? Mais si, c'est le printemps ! - j'ai tout secoué et assommé quelques acariens. Si ça vous dit, ils se trouvent dans la colonne de gauche...

Bon week-end à tous !

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7 mai 2010

Influençable

A force de circuler sur la blogotricot et de baver devant des fils extravagants, hier matin, ne tenant plus en place, j'ai fait le bled-Nantes à fond la caisse et j'ai poussé la porte de la Droguerie. Jusque là, rien d'extraordinaire. Ca m'était déjà arrivé une bonne centaine de fois.

Là où j'ai innové, c'est que j'ai fermé les yeux sur les étiquettes et que j'ai déclamé à la vendeuse très attentionnée : "Mettez-moi 170 g de camelote pour un Rambouillet s'il-vous-plaît." Et quelques minutes après, j'étais dehors avec ma grosse pelote luxueuse, m'interdisant de remettre les pieds dans la boutique avant un bon semestre.

Depuis, je détricote au moins autant que je tricote car mieux vaut avoir les deux yeux bien ouverts pour maîtriser l'exercice. L'Alpaga file doux mais la Plumette a tendance à prendre certaines libertés et très bizarrement, les trous ne se trouvent pas toujours au milieu des losanges.

Modèle Marie-Claire Idées sur Yes we shawl. Aiguilles n° 5. 125 g d'Alpaga Mûre et 45 g de Plumette Anthracite. Une tuerie.

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7 mai 2010

Châle I wash them ?

Au début de la semaine, j'ai attrapé la pelote d'ecological wool qui traînait au fond de mon sac depuis cette aventure épique et j'ai entrepris de fabriquer mes premières mitaines. Le modèle, je l'ai trouvé chez  Nouchka que je remercie chaleureusement. Après quelques essais d'adaptation, j'ai bouclé l'affaire en deux soirées. Un jeu d'enfant.

Le souci, c'est qu'elles sont beaucoup trop belles par rapport à mon-châle-qui-ne-ressemble-plus-à-rien-depuis-qu'un-beau-soir-d'avril-j'ai-décidé-de-le-bloquer. Il faudrait peut-être que je les passe en machine... Je vais attendre 23h30 pour avoir les idées claires...

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7 mai 2010

Finaude

Deux Carambars avaient été négligemment posés sur la console un soir en rentrant de l'école. Le lendemain matin, il n'en restait plus qu'un.

Moi : "Il est où, le deuxième Carambar ?"

Miss Cocotine, les yeux fripons : "Je l'ai jeté !"

Moi : "Tu l'as jeté ? Allez, je te crois pas."

Miss Cocotine jubilant
: "Le papier... je l'ai jeté !"

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7 mai 2010

Mort au potager

Chaque soir, l'homme court au fond du jardin jeter un œil à ses petites protégées. Certaines sont toutes pimpantes...

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D'autres ont un pied dans la tombe...

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Sur ses 24 salades, seules 15 sont encore de ce monde. C'est ça de planter un jour de nœud lunaire !

7 mai 2010

Lendemain de fête

Un peu groggy par tant de fastes - merci de votre participation ! -, je suis allée faire un tour au potager. Rien de tel pour se remettre les idées en place.

Pas grand chose à se mettre sous la dent hormis trois brins de ciboulette. Seuls les soucis pètent le feu ici ! Comme j'ai dit à l'homme en ricanant comme une cruche : "C'est pas nouveau !" Il n'a pas cillé. Allez savoir pourquoi...

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