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Le petit monde de Cocotine
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11 août 2011

Maudit juillet

Lâcher le double four* et sa grisaille pour tailler la route, c'est toujours jouissif, surtout quand on a tout misé sur la Provence. Comme chacun sait, au bout du bout de la France, l'herbe est forcément plus verte.

Trois jours à ripailler dans le Périgord - essentiellement pour oublier que sauter dans un canoë et descendre la Dordogne sous un soleil étincelant, c'était repoussé à la Saint-Glinglin - n'ont que très peu entailler ma joie d'être enfin positionnée au sud de la Loire.

Après tout, 550 km nous séparaient encore de la destination finale. Tous les espoirs restaient donc permis, d'autant que je ne suis pas du genre à guetter les bulletins météo de notre Evelyne Dhélia au déhanché savamment travaillé.

Dans le sud, c'était évident, il ferait beau.

Seulement voilà, plus on tuait les kilomètres avec le chauffage à fond et plus je me disais que jamais je ne me féliciterais assez d'avoir attrappé mon écharpe mérinos au vol avant de quitter le bled et que si j'avais été encore plus finaude, j'aurais ressorti mon sac à chaussettes d'hiver et balancé quelques grammes de pure laine vierge dans la valise.

Pendant que je gambergeais à la pertinence du contenu-du-bagage-idéal-destination-soleil généralement préconisé par la bande des Elle-Prima-Femme-actuelle-Biba, le pont de Millau faisait son apparition et mon Léon, gagné par une sourde anxiété, m'annoncait sans ménagement "Il fait 12 degrés !".

Passé le Larzac, le thermomètre s'émoustilla tout de même un peu et notre bonne humeur avec, mais en approchant d'Avignon, il fallut se rendre à l'évidence :

on plafonnait à 24 en plein après-midi.

De prime abord, le sud m'a donc cruellement déçue. J'y ai appris que mon rêve absolu, à savoir prendre mon petit déjeuner dehors, n'est pas forcément plus évident à atteindre que dans le double four, qu'on peut y être autant frustrée que sur une plage bretonne en regardant la piscine sans réussir à y plonger plus que dix doigts de pied, que se passionner pour La Provence parce qu'il pleut des cordes sur la plus belle cour intérieure de France et de Navarre peut s'avérer être l'ultime distraction et que se chauffer la couenne au sac de graines de lin avant de s'endormir n'est pas si absurde qu'on aurait pu l'imaginer.

Les jours défilant et juillet mourrant, la température a retrouvé peu ou prou ses normes saisonnières mais je n'ai vraiment transpiré que trois fois, ce qui, au vu de ce que je vous ai déjà confié sur mes attentes en matière de climat, est loin d'être un exploit. Malgré tout, les regards craintifs que je lançais chaque soir au bulletin de Météo France avidemment décortiqué par mon Léon, suffisaient à assécher mon sac à compassion. Ceux qui avaient parié sur un été torride à l'ouest étaient beaucoup moins bien lotis que moi et à coup sûr, les adeptes de Montalivet devaient avoir repris goût au textile.

Et dire que certains illuminés ont cru bon de nous prédire une canicule !

* un clic ICI et, chanceux que vous êtes, vous saurez ce que veut dire double-four...

a

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* un clic ICI et, chanceux que vous êtes, vous saurez ce que veut dire double-four...

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Commentaires
T
Heu...Pas mieux en août !
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