Ravie d'avoir quelques euros de plus à jeter dans l'économie, j'avais, hier soir, programmé une escapade en tête-à-tête avec mon Léon. Enfin plutôt en côte à côte vu qu'il s'agissait de grimper dans ma décapotable pour foncer s'encanailler à l'UGC d'Atlantis.
Du coup j'ai honteusement et complètement inconsciemment séché le cours d'économie que mon-PDPA-bien-aimé avait décidé de dispenser au bon peuple français.
La grosse mécréante.
Ce matin, je m'en veux horriblement de ne pas lui avoir accordé autant de temps de parole que je n'en ai consenti au parti qui, en monopolisant les médias, a rendu maboules tous les lieutenants du susnommé.
Remarquez, j'avais déjà bravement écouté notre ministre du travail le matin même sur France Inter et à en croire l'état de bête enragée dans lequel son discours m'a projeté, il valait mieux arrêter les frais pour la journée, histoire de remettre mon bataillon de neurones en ordre.
C'est qu'il m'en a fait bavé.
D'ailleurs, je ne sais pas ce qui m'a le plus emberlificoté les nerfs entre cet aveu lancé après 4 ans de pouvoir :
"Maintenant, on doit gérer l'Etat comme un père de famille gère le budget familial. Si vous avez moins d'argent qui rentre, vous devez veiller à ce que les déficits n'augmentent pas. Pendant des années, on s'en est allégrement moqué."
ou sa difficulté à défendre une baisse de la TVA dans la restauration qui a coûté 3 milliards et qui a été compensée par seulement 35000 à 40000 emplois et quelques réductions sur les cafés ou les menus enfant pour faire gober au consommateur que la mesure avait eu un réel impact.
Je me tâte.
A moins que ce ne soit son terrible souci de trouver du personnel pour le secteur de l'hôtellerie-restauration apparemment désespéré, alors qu'il a, le pauvre, 2 700 000 demandeurs d'emploi dont il ne sait que faire.
D'un coup, j'ai senti la moutarde me monter au nez car le discours qui est servi depuis 2007 et qui consiste à faire croire que les personnes qui ont perdu leur emploi n'ont qu'à se reconvertir vers un métier en tension n'est destiné qu'à contenter tous ceux qui crachent en permanence sur les chômeurs soi-disant profiteurs et qui par ailleurs, n'ont pas la moindre idée de ce que c'est, de se retrouver à faire la queue à Pôle Emploi après un licenciement ou une fin de contrat précaire.
La réalité du terrain est infiniment plus complexe et ce genre de propos simplistes et électoralistes ne fait que dresser les uns contre les autres.
Et que dire de ce qui a suivi ? Peut-être que c'est la cerise sur le gâteau.
"C'est des vrais emplois, c'est des emplois dans lesquels vous pouvez rentrer comme serveur, comme plongeur et si vous voulez gravir les échelons, vous pouvez même aussi prendre la tête d'un établissement."
Voilà un vrai argument à faire avaler à ceux de plus de quarante ans, par exemple, qui ont toute une carrière derrière eux mais qui pourront, s'ils en ont le courage et la volonté parce qu'il s'agit bien de mettre ces formidables qualités en exergue pour mieux pointer du doigt ceux qui sont désemparés devant tant d'absurdités, repartir vers un nouveau défi en acceptant un poste de plongeur.
Aide-toi, le Ciel t'aidera, il faudra en parler aux salariés de PSA qui vont peut-être se retrouver sur le carreau.
Accessoirement, si certains employeurs de la restauration et de l'hôtellerie avaient traité leur staff avec un peu plus de dignité ces dernières décennies, ils auraient probablement plus de facilité à embaucher aujourd'hui.
Etouffée par cette hypocrisie,
il fallait que je pointe mon nez ici
pour redorer le blason
du demandeur d'emploi de bonne foi.
Et même si je ne les connais ni d'Eve ni d'Adam, je claque la bise à tous ceux qui passent ici et qui cherchent un job.
Vendredi 14h : J'a rattrapé mon cours grâce à La Nouvelle Edition sur Canal et si dans un premier temps, je suis restée dubitative tellement les concepts c'est-pas-ma-faute et heureusement-je-suis-votre-sauveur étaient déclinés à l'infini, dans un deuxième temps, j'ai été totalement rassurée par le fait que mon-PDPA-bien-aimé ait choisi de faire référence aux Borgia pour m'expliquer que le monde avait évolué depuis le 16ème siècle.
Après tout, si j'en croyais le teaser de la série :
Borgia
N'ayez pas foi en eux
Complot
Trahison
Déviance
je n'avais aucune raison de douter de sa leçon.