Abandon de chantier
Trouver un sens à ma vie
A court d'idées pour transformer mon quotidien plan-plan en aventure des mille et une nuits, j'ai fini par m'en remettre au Bon Coin. Quelques vieilleries à rajeunir, quoi de mieux pour ajouter un peu de piment à ma bloody life ?
Quoi ?
On fait ce qu'on peut.
D'ailleurs, ça n'était pas si bête, car mercredi dernier, j'y ai rencontré un buffet années 50 qui n'attendait que moi pour être réincarné en objet-tendance-que-tout-le-monde-ou-presque-s'arrache. Ni une ni deux, j'ai mis l'homme et ses deux bras musclés sur le coup.
Et comme sa propriétaire ne voulait plus de la table et des chaises coordonnées, j'ai hérité de la salle à manger complète. N'ayant ni garage, ni débarras géant, le tout trône donc au milieu du salon depuis trois jours. Ce qui motive les troupes pour ne pas laisser l'affaire moisir dans un coin poussiéreux.
Ce matin, missionnée par l'homme bouillonnant, j'ai sauté dans ma décapotable pour renouer avec Brico Dépôt et revenir triomphante avec des disques abrasifs pour la ponceuse gentiment prêtée par son collègue.
Le week-end s'annonce diablement chaud.
Mon Valentin
Certains se font violence et ramènent un bouquet de roses écarlates, d'autres passent aux fourneaux et mettent les petits plats dans les grands ou réservent un dîner aux chandelles dans un endroit charmant sans oublier de passer un coup de fil à la perle qui arbitrera les batailles rangées des gamins pendant qu'ils compteront fleurette à leur belle.
Le mien est rentré hier à 18h15 avec une collection de clés à fourche, à molette et à cliquet.
Tout content de lui, il m'a enrôlé d'office d'un "Allez, on y va !" auquel j'ai répondu benoîtement : "Où ça ?". Quand j'ai capté qu'il voulait juste m'entraîner sous l'évier, j'ai enfilé mon tablier et me suis mise à faire ma soupe aux chou-fleurs en gambergeant. Après tout, fallait être honnête. L'évènement avait été dignement fêté avec deux jours d'avance. A mon entière initiative, il est vrai, mais tout de même, je ne pouvais pas vouloir le beurre, l'argent du beurre et le crémier en cadeau Bonux.
Et puis en assistant à la chute de mon mélangeur décrépi, j'ai pensé à celles qui, n'ayant pas de mari bricoleur sous la main, se pâmeraient à l'idée d'un 14 février coincée entre une bassine et une serpillière. Alors fougueusement, j'ai embrassé l'homme en lui souhaitant une bonne fête.
Certaines d'entre vous militaient il y a peu pour la paix des ménages. J'espère qu'elles apprécieront mes efforts incommensurables pour voir le seau à moitié plein.
Et votre Saint-Valentin à vous, elle était conventionnelle ou surréaliste comme la mienne ?
Miroir, mon beau miroir
L'homme l'a acheté tout seul dans un dépôt-vente pour trois francs six sous, l'a collé au mur en décrétant, gonflé d'orgueil, qu'il avait fait l'affaire du siècle.
Puis quand il a peint le couloir en septembre, il l'a brusquement écarté, prétendant qu'il ne valait pas un clou et disant qu'il allait le jeter aux oubliettes.
L'air de rien, je l'ai récupéré et flanqué sur la commode de ma chambre. Cette après-midi, j'ai profité de l'absence du despote pour sortir mon marteau, mon crochet X, mon mètre et faire ce que bon me semblait. C'est jouissif, la liberté !
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Piafmania
Madame Lucienne adore les petits oiseaux et ça doit être très contagieux car j'ai attrapé le virus. Après en avoir kidnappés quatre dans une boutique, je les ai laissés voler et se poser là où ils en avaient envie.