L'épopée
En 2006, l'ancienne propriétaire, visiblement désappointée par le résultat de son travail, nous avait avoué qu'elle trouvait que sa chambre faisait pizzeria. Bien élevés, nous nous étions abstenus de tout commentaire mais dans notre esprit, les choses étaient claires :
le désastre allait bien au-delà.
C'est comme ça que l'histoire a démarré.
A peine sortis de chez le notaire, nous avons déboulé pleins de bonne volonté, certains de boucler le relooking de la pièce en deux jours, à l'image de toutes les émissions de déco dont nous avions été si friands jusque là. En bons locataires frustrés de ne pouvoir planter un clou là où ça leur chante et terrorisés par une éventuelle disparition partielle ou totale de caution, ces before-after spectaculaires nous galvanisaient, ignares que nous étions en matière de devis d'artisans et complètement inconscients des virées hebdomadaires chez Brico-Dépôt et consorts qui découlaient de leur consultation.
Armés jusqu'aux dents sur les conseils d'un employé de Casto qui nous avait assuré que l'enduit à la taloche disparaitrait en moins de deux à la décolleuse à papier peint - ce que j'avais trouvé d'instinct assez louche - nous avons gentiment fait chauffer l'engin et la pièce s'est peu à peu transformée en hammam.
Malgré tous nos efforts, il a pourtant vite fallu se rendre à l'évidence. L'olibrius était soit novice, soit sadique et les promesses imprimées sur ces foutus pots d'enduit étaient fichtrement mensongères. Evacuer toutes nos toxines, c'était bien la seule chose que cette machine nous permettrait de faire. Le mur orange, lui, n'avait apparemment pas l'intention de bouger d'un pouce.
Quatre mois après, nous avions enfin terminé la peinture, après avoir usé des dizaines de feuilles en ponçage manuel, collectionné les scènes de ménage de tout duo de bricoleurs qui se respecte et ré-enduit-re-poncer-re-lisser entièrement les trois murs. Une épreuve.
En dépit de cette remarquable avancée, quatre ans plus tard, j'avais toujours honte de montrer le côté opposé de ma chambre. Mais comme tout finit par arriver, mon-menuisier-préféré vient juste de me fabriquer les deux portes de placard indispensables à ma survie dans la bicoque.
On s'est comme-qui-dirait libéré d'un poids.
Une deuxième vie
Vous imaginez bien que ce n'est pas dans la gestion des déchets que je peux faire preuve de créativité. Alors, cette après-midi, pour me défouler, j'ai ratiboisé mon origan et au lieu d'expédier le tout à la déchetterie, j'en ai noué une brassée à la porte du jardin...
et j'ai parsemé la maison de petits bouquets placés droits comme des i dans de vieux pots à confiture. Un pour le farinier...
Trois pour la fenêtre...
et le dernier pour la chambre...
C'est reparti pour un tour !
Rose barbapapa
Hédoniste s'abstenir
Avec modération
J'en vois qui s'emballent en vantant les mérites d'un rangement supplémentaire. Qu'elles arrêtent tout de suite de se monter le bourrichon ! Le placard existait déjà, seules les portes sont neuves. Autrement dit, on n'a pas gagné le moindre cm2 de plus.
Ici, la bicoque est minuscule et personne ne peut pratiquer la politique du je-garde-tout-de-mon-premier-bavoir-brodé-à-la-main-par-Mémé-au-manteau-de-faux-lapin-acheté-un-jour-d'égarement-aux-puces-de-Montreuil.
Pour vous en donner la preuve, j'ouvre l'armoire ! Mon côté est à gauche. A droite, c'est pour l'homme. C'est certain qu'à côté des dressing de 8 m2 minimum régulièrement exhibés par Question Maison, nos 32 cintres font vraiment pale figure.
Que voulez-vous, je présente quelques bizarreries mais pas celle d'être shopalccolic et puis quoi de mieux qu'une bonne période de chômage pour couper court à toute tentation et prendre le chemin de la décroissance vestimentaire...
Affaire classée
De tongs trépignantes en charentaises déchaînées, la cage d'escalier a été complètement peinturlurée et mon-menuisier-préféré m'a enfin installé les portes du placard. Ne reste plus qu'à y apporter une petite touche de déco. Un petit before-after pour les accro du genre.
VENDREDI MATIN : Je vous lancerais volontiers un...
A QUI LE TOUR, MOI, JE PASSE LE BLEU ?
mais figurez-vous que l'homme a prévu un plan carrelage pour demain...