Le baratin du jeudi 26 septembre 2013
Si, lorsque j'ai pointé mon nez dans ce monde débile un jour d'automne à l'hôpital Foch de Suresnes, quelque cartomancienne m'avait avertie que bien des années plus tard, mon avenir se jouerait dans l'atmosphère improbable de la salle d'expo des Oudairies à la Roche-sur-Yon, je me serais vite fait hara-kiri avec le premier scalpel en vue.
Malheureusement, ça ne s'est pas passé comme ça et Bouddha s'est encore joué de moi en m'envoyant là-bas pour un nouvel exercice.
En janvier 2013, après avoir décortiqué avec méthode les possibilités extravagantes d'avancement que m'offrait ma nouvelle carrière dans la FPT du double-four, j'ai capté que, si je ne pratiquais pas, encore une fois, la politique
du BTF (ou Bouge Tes Fesses)
je mettrais quelques bonnes dizaines d'années à gravir péniblement les échelons en grattant un ou deux ou trois points à 4 € et des cacahuètes bruts tous les un ou deux ou trois ans.
Pas de quoi m'acheter cash la cahute crêtoise de mes rêves.
Sans compter que, même en faisant preuve d'un optimisme débridé, je pouvais affirmer sans risque que des décennies, devant moi, je n'en avais pas à la pelle.
Ce constat pitoyable m'a aussitôt poussée à m'inscrire pour passer un autre concours, histoire de me donner l'illusion d'avancer. Puis, j'ai procrastiné et même essayé d'oublier que j'avais eu la prétention de choisir l'épreuve de finances, budgets et intervention économique des collectivités territoriales. En dernier ressort, pétrie de lâcheté, j'ai fui.
A Chypre.
La suite, vous la connaissez.
Enfin, en partie seulement.
Car la face cachée de l'iceberg est nettement moins glamour : des soirées à me goinfrer d'articles de La Gazette des Communes, des pauses déjeuners heures à disséquer le site gouvernemental des collectivités locales et des week-ends à stabilobosser mon Foucher de chevet en tentant d'imaginer à quelle sauce j'allais être mangée le jour J.
Et ce fameux jour J,
c'était hier.
Avec toute la bravoure dont je peux faire preuve mes jours de just-do-it, j'ai sauté dans ma décapotable à 9h00 pour un rendez-vous à La Roche-sur-Yon à 13h30. Deux fois quatre gouttes de Rescue sur la langue et j'étais assise bien droite devant ma copie, prête à en découdre avec le sujet qui me faisait de l'oeil à travers sa belle enveloppe dûment cachetée.
Le tout était d'ignorer mes centaines de voisins bien alignés en blocs d'internes, d'externes ou de 3ème voie.
Tout ça pour vous expliquer que l'affaire est bouclée, voire baclée, et que je peux donc reprendre une vie normale.
D'ailleurs, je vais me coucher sans mon Foucher.
Demain, qui, paraît-il, est toujours un autre jour, je bosse dans ma catégorie poids plume, et vu le niveau glauque de ma prestation, c'est sûrement pour un bail.
A bientôt pour de nouvelles aventures,
et merci pour vos petits mots !