0h52, un samedi d'insomnie. C'est le moment ou jamais de pointer mon museau ici pour vous raconter le 689ème épisode de ma vie chaotique.
Mercredi dernier, j'avais pris un RTT et fermement décidé de me la couler douce toute la journée. Mais, dans la vie, et surtout dans la mienne, rien ne se passe jamais vraiment comme prévu.
A quoi peut donc servir un jour off, de toute façon, si ce n'est à faire tout ce qu'on n'a pas eu le temps de faire depuis au moins 7 bonnes semaines ?
En l'occurence, je devais absolument passer au cabinet de radiologie du bled pour une échographie des voies biliaires et une radio pulmonaire. A 8h40, je débarquai donc à l'accueil à moitié endormie en ayant, accessoirement, complètement oublié qu'il fallait être à jeun pour l'examen.
Quelques minutes plus tard, le médecin, après m'avoir barbouillé le ventre de gel glacé, me lançait son diagnostic obscur : "Ca m'étonne pas que vous ayez mal, vous avez
un gros calcul
à la vésicule."
Quelques questions pertinentes plus tard, j'appris que ledit caillou, loin de fondre, voire de disparaître miraculeusement, se mettrait probablement à grossir. Lorsque que j'entendis : "Non, il faut enlever la vésicule.", j'arrêtai de déglutir et je pris un air benêt.
Puis, je me rhabillai et traversai le couloir pour passer aux rayons X. Un quart d'heure plus tard, j'apprenais qu'il y avait une tâche bizarroïde sur le cliché et qu'un scanner de contrôle serait le bienvenu.
Sur cette brillante conclusion et un chèque de 137,84 €, je suis sortie du cabinet en me répétant en boucle
ben-c'est-le-pompon.
Evidemment, pour partager ce moment fort, j'ai appelé mon-Léon qui, tout penaud, s'est fendu d'un oh-zut-alors.
Et après, à votre avis, qu'est-ce-que j'ai bien pu faire d'intelligent ?
Je suis allée sur Internet.
En deux temps trois mouvements, j'en savais tellement sur la cholécystectomie que j'aurais pu en pratiquer une moi-même, et pendant les deux jours qui ont suivi, j'ai envisagé toutes les issues possibles à ce genre de petite sauterie, y compris, et essentiellement, celle d'en sortir les pieds devant.
Prudemment, j'ai listé mes dernières volontés, histoire de refourguer mon ours en peluche 48 1/2 d'âge et ma collection inestimable de kitscheries au crochet (là, Fabrice, j'ai pensé à toi de suite).
Puis j'ai décrété héroïquement que plus vite on m'enleverait l'intrus, mieux ce serait. Jeudi soir, ma check-list pour une entrée immédiate aux NCN (Nouvelles Cliniques Nantaises) où j'ai déjà failli laisser ma peau en 2009 était bouclée.
Mais vendredi soir, alors que mon épitaphe, à savoir "Ci-gît Cocotine, qui n'a même pas été foutue de rendre sa mort plus glamour que sa vie.", allait partir chez le tagueur, mon généraliste, suprêmement agaçé par le bilan alarmiste de son confrère, m'a remis les idées en place en me conseillant de voir un gastro-entérologue avant le chirurgien, et un pneumologue avant de faire un scanner. En le quittant, je lui ai glissé un bon-ben-je-fais-pas-mon-testament-alors-? auquel il a répondu en riant : "Non, pas tout de suite".
Comme-qui-dirait, je suis en sursis.
Enfin, c'est pas nouveau.
Le drôle de zèbre que je suis
sans avoir demandé à l'être
vous souhaite une bonne nuit.