Le baratin du jeudi 25 août 2011
Quasi certaine que ma liste des réjouissances à affronter à la rentrée était exhaustive, j'ai pensé, ce matin, qu'il serait de bon ton de lui adjoindre quelques bonnes résolutions.
Oui, pour moi, l'année commence en septembre. C'est mon côté ado atardée, accentué par les Converse. Un coup à prendre en pleine poire un ma-chérie-mais-ça-va-pas-du-tout de Cristina Cordula.
La première idée qui me vînt à l'esprit, en entendant la pluie s'abattre sur mes Vélux, c'était :
ne plus jamais croire que l'été va arriver un jour
En effet, depuis bientôt six ans que j'étais coincée en Bretagne sud, voire en Vendée nord - nul ne le saurait jamais - j'avais eu maintes fois l'occasion de vérifier que du printemps, on enchaînait directement et sans ménagement sur l'automne.
J'en étais là dans mes réflexions profondes quand celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile se mit soudainement à brayer que c'était plié,
un plan d'austérité venait de s'écraser sur la France.
Comment, dans mon baratin de mardi, avais-je pu oublier ce détail si croustillant ?
Ma faute était impardonnable.
Il faut dire que depuis que certains nantis français, dans un élan d'altruisme sans pareil, avaient annoncé qu'ils souhaitaient mordicus participer à l'effort national, j'avais lâché tout cynisme et décidé, dans la foulée, de n'être plus qu'amour.
La vie était vraiment beautiful, nom d'un chien.
Cependant, l'affaire avait l'air de se corser. Avide de savoir à quelle sauce le français moyen allait encore être griognoté, je tendis l'oreille vers notre ministre du budget qui, en deux temps trois mouvements, me rassura sur l'équité du plan de rigueur.
Les riches allaient bien mettre la main à la poche. Un peu. Quant aux autres,
privés de sodas.
La douche froide. Pas pour moi qui déteste cordialement tout ce qui ravage une pièce de monnaie en moins d'un quart d'heure, mais pour l'image d'Uma.
Ben oui.
Imaginez un peu que le type en sueur qui l'interviewe colle à cette nouvelle réalité :
And you, would you... have some Schwe...
just me... and you ?
I'm sorry, Uma, but you mean tax, right ?
Honnêtement, moi, je crois que les français peuvent s'estimer heureux car quand un auditeur a téléphoné en demandant pourquoi le train de vie de l'Etat n'était pas remis en cause et le salaire de mon-PDPA-bien-aimé diminué, notre ministre du budget a rétorqué que s'il avait été décidé de réduire la rémunération des français, comme l'avaient fait certains pays d'Europe, là, le gouvernement, grand seigneur, aurait fait un geste.
Comme-qui-dirait, on a eu chaud.
Enfin, moi, je dis ça, je dis rien.
Après tout, en tant que demandeuse-d'emploi-de-longue-durée-totalement-épanouie-par-cet-été-torride-de-deux-jours, je m'en battrais l'oeil, d'une éventuelle réduction de salaire.
Vous savez quoi ?
L'avantage de l'abandon du baratin du lundi matin, c'est que désormais, je peux baratiner deux ou même trois fois par semaine et ce bonheur incommensurable qui va nous être inssuflé jusqu'en avril 2012 risque fort de m'inspirer.
Fichtre, il est bien trop tôt pour boire de l'acool, mais, ce soir, à coup sûr, je lève mon verre à la réussite de ce plan anti-déficit.
Quoi ?
Le vin et le rhum restent des niches fiscales !
Bonne journée à tous.