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Le petit monde de Cocotine

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20 septembre 2012

Luminothérapie

Quand septembre ressemble à juillet qui lui-même ressemblait à septembre, on évite de se poser trop de questions et on profite de la douce lumière du soir en faisant les devoirs dans le jardin.

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19 septembre 2012

Au coeur du sujet

Comme je vois que vous êtes friands d'anecdotes qui semblent débarquer tout droit de Saturne, j'ai décidé, à 18h52 hier soir, de venir ici me livrer à un petit bilan à deux balles des entretiens que les chefs d'entreprise du double-four ont bien voulu m'accorder en 7 ans.

Histoire que les plus coriaces d'entre vous m'absolvent et comprennent enfin pourquoi j'ai de gros problèmes d'intégration dans le coin et que, donc, je crève d'envie d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte (mais pas dans le forty-one).

Le premier entretien auquel j'ai été gentiment conviée dans la zone industrielle la plus proche de chez moi en 2008 avait un goût de vaudeville.

Il s'agissait d'une TPE dans le secteur de la formation, a priori ma tasse de thé. C'est donc avec enthousiasme que je me suis présentée à la patronne des lieux, qui, singulièrement, m'a reçue

avec sa soeur,

parce que, m'a-t-elle expliqué, vu son background, celle-ci était bien mieux armée qu'elle pour évaluer les candidates. Analyse empirique qui, vous le comprendrez, plus tard, restait à démontrer.

La description des tâches s'est vite avérée aussi longue que le salaire proposé était bas, et l'état du bureau qui était censé devenir le mien m'empêcha très vite de déglutir harmonieusement. A droite, à gauche et même au centre, traînaient lamentablement des papiers divers et variés et des dossiers à l'abandon et je sentais bien que la propriétaire de ce foutoir avait un poil dans la main et n'attendait qu'un esclave docile pour se débarasser de la corvée.

Je m'attachai pourtant à me rendre le plus aimable possible et à démontrer mes qualités d'organisation et d'autonomie.

Le plus croustillant arriva vers la fin de l'entretien lorsqu'elle m'expliqua à demi-mot qu'après un dégât des eaux, les locaux avaient été tellement endommagés, quelle était, avec son mari, en train d'embrumer l'assureur pour pouvoir remettre le local en état à ses frais et le quitter à la vitesse de la lumière.

Devant une telle démonstration d'honnêteté, j'arrêtai d'un coup d'avaler ma salive et nageai doucement vers le malaise vagal.

Ce n'était pourtant pas le moment de faiblir car j'allais être reconvoquée, deux jours plus tard, pour faire connaissance

avec sa moitié.

En tête-à-tête avec lui, tout se déroula paisiblement et il me parut bien plus fiable et posé que sa femme qui, malheureusement, ne mit pas longtemps à nous imposer sa présence abrutissante.

En les observant tous les deux, j'ai senti à quel point mon quotidien professionnel risquait, s'ils me choisissaient, de virer à la pièce de boulevard. Lorsque l'un se lançait dans une explication, l'autre lui coupait la parole et quand ce dernier argumentait, le premier le contredisait, me laissant dubitative sur le rôle que j'allais bien pouvoir jouer dans la pièce.

Les yeux quasi exorbités, je tentai finalement de les ramener à la raison en leur demandant ce qu'ils pensaient de ma candidature. Lui me préférait à l'autre candidate retenue et elle, qui avait, bien évidemment, le penchant inverse, n'hésita pas à me le coller brutalement dans les dents.

Une fois dans la rue, je me suis dit que les carottes étaient cuites et effectivement, elles l'étaient.

24 heures plus tard, elle m'appela pour m'expliquer qu'elle avait choisi ma concurrente.

Mais la farce ne s'est pas arrêtée là. Un an plus tard, le téléphone sonna.

C'était elle

qui, à plat ventre, venait me dire combien elle avait regretté son choix, combien la personne qu'elle avait choisi l'avait entourloupée et combien elle était désireuse de me revoir.

Bonne poire, j'y suis allée.

Le déménagement avait bien eu lieu et j'appris avec surprise qu'un autre était en préparation. Lorsque, sans aucun scrupule, elle se mit à m'expliquer qu'elle comptait sur moi pour remplir et scotcher ses cartons, j'ai commençé à me demander si Marcel Béliveau n'était pas planqué sous la moquette usée.

Quelques jours après, je lui envoyai un mail sanglant mettant un terme à nos relations.

Le deuxième entretien, reçu en cadeau pour mon Noël 2009, m'a à ce point accablée que j'en ai fait le résumé ici 48 heures après.

Et comme pour certifier que l'expression "Jamais deux sans trois" marche à tous les coups, le troisième entretien m'a été infligé hier à 11 heures et exposé ici à 14h30.

Que tirer de ces trois entretiens mirobolants, sinon qu'apparemment, ma candidature sort du lot uniquement quand il s'agit de cas désespérés et désespérants ?

Mardi soir, alors que j'en étais à vivre mon 19ème jour à l'usine avec Alexandra Alévêque, une journaliste qui a décidé de partager le quotidien des ouvriers de Sidéo pour mieux les comprendre, je me disais qu'il serait finalement judicieux que je cache une caméra au fond de ma poche pour avoir des preuves irréfutables à présenter à ceux qui douteraient de mes compte-rendus rocambolesques.

Non, je n'en rajoute pas, et oui, j'ai bien vécu ces instants si palpitants dans la vraie vie.

Vous savez quoi ?

Je boucle mon rapport et je fonce au 36 quai des Orfèvres pour livrer cette énigme aux meilleurs flics de France : Qui s'acharne à planter des aiguilles dans une poupée à mon effigie ?

18 septembre 2012

The entretien

Lundi matin, alors que j'étais en train de survoler les offres de Pôle Emploi d'un oeil torve, l'une d'elle m'a soudain explosé au nez. A la quatrième ligne était indiqué :

Expérience : Exigée de 10 ans.

C'était pour moi.

Tout me plaisait - mis à part le salaire, évidemment, qui était annoncé à 9,40 € bruts de l'heure mais comme chacun sait, l'affaire peut être débattue -, surtout le secteur d'activité : Conseil affaires/ gestion.

Mon dossier complet, affublé d'une photo flambant neuve, est parti plus vite que son ombre vers le destinataire indiqué, et, sentant que ma vie pourrait peut-être d'un coup d'un seul se teinter de rose bonbon, je téléphonai dans la foulée pour mettre l'accent sur mon inimaginable motivation.

Allez savoir si c'est mon nouveau portrait, le son de ma voix ou la qualité de mon CV, quelques heures plus tard, j'étais convoquée en entretien.

Ce matin, après m'être habillée, déshabillée, puis rhabillée, avoir traversé toute l'agglomération nantaise et jeté sous ma langue quatre gouttes de Rescue, je débarquai, toute souriante et pleine d'espoir, dans un bureau avec vue sur jardin.

La déception a été à la hauteur de mes attentes.

Le type poli, intelligent et dynamique que j'avais face à moi n'était pas mon futur boss mais recrutait pour le compte d'un fabricant d'objets si kitschissimes que toutes mes oeuvres en crochet entourées de nains de jardin auraient semblé, à côté, ultra chics.

La claque.

Bonne joueuse, je n'ai rien laissé paraître et me suis boostée d'un certes-c'est-pas-sexy-mais-attends-de-voir. Là-dessus, j'ai entendu qu'il ne fallait pas que je m'attende à travailler dans un bureau propre, que c'était un atelier bruyant et plein de poussière, où "on se marchait un peu dessus", avec des odeurs de peinture et de solvants à supporter.

Vu l'énergie que je déploie pour vivre à peu près bio, j'ai commencé à avoir des remontées acides.

Charmant, le recruteur m'a ensuite assurer qu'au niveau des compétences, il était convaincu que je ferais l'affaire mais qu'il devait s'attacher aussi, et surtout, au côté humain, de façon à trouver la perle qui acceptera, non seulement de prendre en charge tout l'administratif de l'entreprise et éventuellement les lettres personnelles de son dirigeant car "il ne fait pas la différence entre vie professionnelle et vie privée", mais aussi de supporter son comportement apparemment particulier, "nature et impulsif", le tout pour la moitié d'un SMIC.

A ce stade, mon sourcil gauche a failli resté pétrifié en l'air mais je l'ai rappelé à l'ordre sans ménagement.

Relativement anéantie, j'ai, du coup, fini par poser cette question qui me semblait pertinente : "Et quels sont les outils mis à la disposition de la personne pour travailler ?"

"Le patron doit acheter un ordinateur,

il en est conscient."

Totalement rassurée, je suis partie poliment non sans être chaleureusement remerciée pour le déplacement.

J'ai repris le périph' pour m'arrêter chez Horizon Vert où, comme une automate, j'ai acheté un paquet de farine T150 et un sac de bonbons au miel.

Puis j'ai appelé Léon afin qu'il mesure la-joie-de-vivre-du-chômeur-au-bout-du-rouleau. Son conseil est tombé comme un couperet : "Laisse tomber".

En raccrochant, je me suis mise à cogiter sur le retour gagnant de l'humanisme en entreprise, et très vite, j'ai décidé de venir rire de cette nouvelle mésaventure ici.

Ca m'évite d'en chialer des seaux.

18 septembre 2012

Bacri pour la vie

Juste après avoir envoyé mon dossier de candidature et juste avant de m'endormir pleine d'espoirs, j'ai décidé de tout planter pour aller au cinéma. Et parce que dans ma vie, il n'y a pas que Vincent Lindon, Yvan Attal, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Lanvi, George Clooney, Jacques Gamblin et Lambert Wilson, il y a aussi Jean-Pierre Bacri, j'ai choisi de le suivre dans Paris pour chercher Hortense. C'était bien.

Et vous, vous l'avez vu, ça vous a plu ?

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17 septembre 2012

Espoirs en pagaille

Léon vient d'attirer mon attention sur cet article de Tom S. Khan paru dans RSE, le magazine de la responsabilité sociale de l'entreprise, de la gouvernance, et du développement durable, et intitulé :

Le retour gagnant de l'humanisme en entreprise

Vous imaginez avec quelle ferveur je me suis jetée dessus. De l'espoir, enfin !

Cependant, remettre l'humain au centre de toute organisation est une simple question de bon sens et ce n'est pas la première fois que j'en entends parler. En ce qui me concerne, j'ai toujours pensé qu'une société ne pouvait pas aller dans le droit chemin sans tenir compte des hommes et des femmes qui la font vivre mais rarement constaté que ces valeurs, pourtant essentielles, étaient prises en considération dans ma vie de salariée.

"Ainsi les entreprises sont de plus en plus conscientes du fait que leur richesse ne réside plus seulement dans la "valeur ajoutée", mais également dans l'attitude et le bien-être de leurs salariées."

Si seulement c'était le cas du chef d'entreprise que je vais rencontrer demain, je me transformerais derechef en Schtroumpf heureux.

Car, oui, vous n'avez pas la berlue,

j'ai un entretien demain matin à 11 heures !

Evidemment, avec une promesse de 17h30 à 9,40 €/heure, pas de quoi chanter à tue-tête toute la nuit, mais imaginez seulement que cette TPE adhère à la philosophie sus-décrite et qu'elle veuille à tout prix faire mon bonheur ?

A suivre...

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14 septembre 2012

Capituler ?

En 2008, alors que j'expliquais à ma conseillère ANPE que j'étais déterminée, malgré les embûches évidentes, à trouver un poste de gestionnaire commerciale, j'ai obtenu cette réponse teintée d'horreur :

Mais vous allez vous épuiser !

Quatre ans après, je suis bien obligée d'admettre qu'elle avait fichtrement raison.

Je suis rincée.

Quand en septembre 2005, je suis revenue de Chine avec mon petit bout de femme, j'ai filé à la crèche pour quémander une place : "Je cherche du travail, j'ai besoin de faire garder ma fille." et pour tout encouragement, je n'ai eu droit qu'à :

"Vous n'avez pas de travail,
vous n'êtes pas prioritaire."

Une fois rentrée chez moi, je me suis sentie prise au piège mais très obstinée, j'ai tout de même continué à examiner les offres à la loupe en cherchant celle qui pourrait me permettre d'avoir enfin ce deuxième salaire nécessaire sans abandonner ma fille.

D'autres y arrivaient bien,

pourquoi pas moi ?

Pourtant, au gré des humiliations rencontrées, j'ai assez vite capté que, si la chance ne toquait pas à ma porte, l'histoire risquait de s'éterniser.

Très clairement, cette enfant que j'avais attendue onze ans et qui était mon plus grand bonheur était considérée comme un handicap par des recruteurs qui n'avaient visiblement cure de mon parcours du combattant - et auprès desquels je me gardais bien de gémir, l'adoption étant, de surcroît, j'en avais bien conscience, perçue comme un nid à problèmes par quelques crétins - et qui me conseillaient de présenter ma petite fabrique de guirlandes sur mon CV afin "qu'on voie que vous avez fait autre chose". Autre chose

qu'élever un enfant.

Ecoeurée de l'image négative que ces gens qui étaient du bon côté du bureau me renvoyaient de mon désir de voir ma petite famille s'épanouir, j'ai plongé le nez sur ma machine à coudre en attendant que l'heure de l'entrée à l'école sonne.

Ce qui ne m'a jamais permis de gagner ma vie et n'a fait qu'allonger cette période d'inactivité non désirée.

Amèrement, j'ai fini par conclure que j'avais vécu l'arrivée de cette enfant dans de mauvaises conditions puisque, ayant été licenciée et courant à perdre haleine derrière la carrière de Léon, congé parental et autres avantages qui permettent de souffler un peu m'étaient allègremment passés sous le nez.

Je suffoquais sous la pression. La famille avait besoin de ce revenu supplémentaire et je n'étais pas capable de remplir ma mission.

Et l'horloge tournait.

Car face aux brimades du genre "A Nantes, les salaires sont bas. Vous n'aurez jamais plus du SMIC dans votre secteur." et "Les employeurs paient cher pour trouver un mouton à cinq pattes. Mieux vaut oublier les boites de recrutement." ou "Un temps partiel ? Vous n'y pensez pas. Commencez donc d'abord à temps plein et après, vous pourrez demander un temps partiel." ou encore "Avec un enfant et sans voiture, je ne sais pas ce que je peux faire pour vous.", je me liquéfiais un peu plus à chaque instant et voyais venir le jour où plus personne ne m'adresserait la parole car

je serais "trop vieille".

Aujourd'hui, après avoir exploré mille pistes et abaissé mes prétentions de salaire au SMIC, je ne vois pas bien ce que je pourrais encore inventer, à part

renoncer.

Et justement, ce matin, alors que, munie de mes cabas colorés, je filais remplir le caddie, voilà que Valérie Toranian s'est mise à bavarder sur la double journée des femmes (à écouter à 8:24).

Evidemment, mes antennes se sont déployées et j'ai appris qu'une certaine Anne-Marie Slaughter avait publié un article dans The Atlantic cet été qui avait déclenché une polémique :

Why Women Still Can’t Have It All

Ca m'a titillé et de fil en aiguille, en allant ICI et LA, j'ai compris que cette femme avait décidé de quitter un poste très haut placé auprès d'Hillary Clinton parce qu'elle ne parvenait pas à concilier vie professionnelle et vie familiale.

Si quelqu'un d'aussi gâté par la vie se met à lâcher le morceau, comment moi qui suis tombée tout en bas de l'échelle et qui suis loin d'avoir ses moyens, je pourrais encore prétendre aujourd'hui que trouver un poste qui me laisse la possibilité de m'occuper de ma fille est chose aisée ?

J'ai cru que je vaincrais toutes les contraintes qui m'étaient imposées : exil forcé en banlieue d'une ville de province en raison des prix exorbitants de l'immobilier, transports en commun rapides inexistants, refus d'accepter un petit à la halte-garderie plus de deux heures par semaine, rigidité de la mairie qui interdit de laisser un enfant plus de deux heures par jour au péri-scolaire, impossibilité d'assumer une assistante maternelle quand on gagne le SMIC ou moins, parce que très vite, on en vient à travailler pour rien, et brutalité d'un marché de l'emploi qui élimine les populations les plus faibles.

Alors, je n'écris pas dans The Atlantic et je ne fais pas de chronique sur France inter, mais aujourd'hui, sur mon blog à deux balles, je déclare :

It’s time to stop fooling myself.

J'ai mis toute mon énergie, pendant des années, pour essayer de gagner quelques centaines d'euros par mois tout en prenant soin de cette petite fille que je ne suis pas aller chercher à 10000 kms pour la planter dans d'autres bras et visiblement,

j'ai échoué.

Evidemment, j'ai bien imaginé me détendre et profiter de ses premières années en me disant que lorsqu'elle serait un peu plus grande, je retournerais attaquer le marché de l'emploi. Mais à 42 ans, je savais pertinnement que j'avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête et qu'aucun recruteur ne me ferait de cadeau si je traînais trop dans les biberons.

Le plus blessant, finalement, c'est qu'à l'instar de mes ex-collèques de la FPT, certains se permettent de juger mon envie de retravailler par rapport à l'activité de mon mari et j'ai parfois entendu cette question pleine de sous-entendus que je trouve franchement déplacée et qui n'est jamais, d'ailleurs, posée à aucun homme :

"Mais t'as vraiment besoin de travailler ?"

Eh bien, oui, je ne suis pas Anne-Marie Slaughter, et moisir au SMIC dans un bureau pitoyable de la FPT, je l'ai fait pour gagner de l'argent, pas pour me faire plaisir.

Aujourd'hui, cette quête, qui me paraît pourtant légitime, est trop dure, et comme, surtout, elle m'apparaît vaine, je suis à deux doigts de

capituler,

ce qui m'évitera peut-être ulcère ou cancer.

Et pourquoi pas pour retrouver Léon qui, lui, n'a jamais changé son rythme de vie depuis sept ans qu'on a le grand bonheur d'être parents ?

Ce qui m'assurera une dépendance totale, une situation que j'ai toujours détestée et refusée pour plusieurs raisons tout à fait pertinentes à mes yeux.

En bonne vieille peau aigrie, je n'aurais plus, alors, qu'à continuer à baratiner sur

la ringardise absolue
de cette société française.

A 20 ans, je croyais pouvoir tout avoir. Avec les années, j'ai déchanté.

"Peut-être, pense-t-elle, le moment est-il venu de dire la vérité aux jeunes femmes qui sortent aujourd'hui, plus nombreuses encore que les hommes, des universités : non, vous ne pourrez pas tout avoir, pouvoir, amour, maternité et bonne conscience. On nous a menti. Vous devriez pouvoir tout avoir. Mais tant que la société sera, économiquement et socialement, organisée comme elle est, c'est-à-dire par les hommes, ce sera très difficile."

Sylvie Kauffman, Le Monde, retraçant les propos de Anne-Marie Slaughter

Tout ça me colle une migraine du diable et me donne juste envie de présenter cette requête à Bouddha : dans ma prochaine vie, je veux être un homme.

Assurer mes arrières, ça me semble sage, car je ne suis pas sure que les mentalités changent de sitôt.

13 septembre 2012

Potion magique

Une-copine-qui-me-veut-du-bien m'a conseillé ce livre au titre ambitieux. Avide de me débarrasser de mon anxiété, en particulier face à cette recherche d'emploi qui démolirait un bonze, j'ai dévoré ces 282 pages, bien installée sous le soleil crétois.

Pas folle, la guêpe.

Lorsque, ma valise remplie de feta à la main, j'ai réintégré le bled et sa vie palpitante, le simple fait d'ouvrir ma boite à lettres et d'y trouver une éième réponse négative de la communauté de communes m'a conforté dans l'idée que je devais absolument prendre le taureau par les cornes, histoire de

réussir à traverser l'hiver 2012-2013.

Je tenais le mode d'emploi en version poche. Il n'y avait plus qu'à passer à l'action.

A quel chapitre allais-je m'en remettre pour pouvoir ignorer ces 49 ans qui me menaçaient telle une flèche empoisonnée ?

Allais-je me mettre à parler à mon coeur, me lancer dans l'EMDR, échanger un sac d'écus contre un simulateur d'aube, livrer mon qi aux aiguilles, me gaver d'Oméga 3, re-chausser mes Asics quasi neuves, adopter un chat et le traiter comme mon deuxième enfant ou verser dans le revival avec Léon ?

Les méthodes proposées étaient si tentantes qu'un choix s'est vite avéré bien trop douloureux pour ma bande de neurones impétueux. J'allais goûter à tout mais, en grosse lâche, je démarrerais ma fabuleuse reconstruction par ce que je savais faire de mieux :

avaler des cachets.

J'ai filé à la pharmacie où quelqu'un m'a vanté les mérites de nouvelles capsules fraîchement introduites sur le marché français et contenant "un extrait d’huiles hautement purifiées de moules aux orles verts de Nouvelle Zélande (Perna canaliculus).

Les 50 gellules coûtant un bras, j'ai longuement pesé le pour et le contre et mené ma petite enquête car j'ai beau vouloir

progresser sur le chemin de la transcendance,

je n'en demeure pas moins suspicieuse par rapport à tous les charlatans qui exploitent allégremment la misère humaine.

Emballée par la perspective d'avoir la même santé de fer que les Maoris, une quête étonnante que, bêtement, je n'avais jamais imaginée, j'ai craqué et commencé ce traitement prometteur, doucement influencée par ma kiné qui, d'un air bonhomme, m'a réconforté d'un au-pire-ça-ne-vous-fera-rien.

Tout ça pour tomber, hier soir, sur un David Pujadas qui, ignorant totalement le mal qu'il allait me causer, s'est mis à m'expliquer que, selon une étude récente, ces fameux Oméga 3 n'étaient pas si miraculeux que le secteur agro-alimentaire et les laboratoires s'évertuaient à le jurer-cracher depuis quelques années.

Je l'annonce donc solennellement ici ce matin : si j'arrive, grâce aux mollusques néo-zélandais,

à prendre mon chômage

avec philosophie,

je ne manquerai pas de vous livrer ici le nom du produit miracle qui inonde mon corps depuis quelques jours.

Et vous, vous l'avez lu, ça vous a plu ?

Sans titre

12 septembre 2012

Changer d'air à défaut de changer de destin

Quel bonheur de filer au cinéma avec Miss Cocotine pour voir ce très beau film.

Vous savez quoi ?

Paraît que si on est un peu courageux et rebelle, on peut changer son destin.

Depuis que je suis sortie de la salle, je guette les feux follets, moi !

Et vous, vous l'avez vu, ça vous a plu ?

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10 septembre 2012

La roue de la fortune

A l'heure où Zoé Shepard remet le couvert en tentant de faire pleurer les chaumières sur la placardisation des fonctionnaires, je me demande si son troisième tome sera enfin consacré au désespoir profond des reçus-collés de la Fonction Publique Territoriale.

Parce que ceux-là n'ont ni job, ni salaire.

Mon compte à rebours a commencé. Il me reste encore

9 mois et 32 jours ou encore 10 mois et 2 jours

(quand je vous disais que je n'étais pas Rain Man...)

avant que mon concours ne soit à flanquer définitivement dans l'énorme classeur "tentatives de reconversion vaines".

Ne sachant plus à quel Fonctionnaire me vouer, je me suis tournée vers le Centre de Gestion du double-four pour effectuer des missions temporaires, ce qui est absolument ridicule et hors de propos puisque un contrat précaire compte pour du beurre et ne m'amènera jamais à la stagiairisation.

Ceci dit, pour une fois, je suis tombée sur une interlocutrice ouverte et compréhensive qui, après avoir déploré que les collectivités ne jouent pas le jeu et fassent leur petit marché à l'extérieur plutôt que sur la liste pimpante des laurétas de concours - pour une histoire de coût selon elle - a fini par conclure, certainement pour remonter un moral qu'elle sentait défaillant, sur cette note ô combien irritante : "Il y a aussi une part de

chance.

Certains candidats trouvent chaussure à leur pied tout de suite et d'autres traînent pendant des années sans raison particulière."

Ca m'a brouillé le sac à neurones. Au moment où j'étais en train de battre ma coulpe en m'accusant de mille maux et défauts et que je prévoyais de reprendre mon sombre destin de demandeur-d'emploi-de-durée-illimitée en main, voilà qu'on venait me disculper quasiment totalement en attribuant mes piètres résultats à la malchance.

Un coup à devenir

un chômeur heureux.

Faut-il cesser d'écrire à tire-larigot à d'illustres inconnus qui n'ont cure de mes demandes pressantes et oppressantes et faire du mot

sérendipité

mon-nouvel-ami-pour-la-vie ? Autrement dit, dois-je renoncer à chercher ce qui est apparemment introuvable et finir, peut-être, par tomber sur un chemin auquel je n'ai jamais osé penser ?

Une nouvelle page du catalogue L'espoir-fait-vivre s'ouvre devant moi.

Faudrait pas rater ça.

10 septembre 2012

I love Mika


Mika
Celebrate

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