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Le petit monde de Cocotine

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27 janvier 2011

Napoléon pourra toujours m'attendre

En janvier me vient toujours cette envie furieuse de faire des bilans, le tout étant généralement suivi par les conclusions qui s'imposent.

Ainsi dimanche matin, d'un clic las, j'ai tué mes guirlandes. Ca mijotait depuis ce jour de novembre où la perception me réclama la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises), jolie remplaçante de la taxe professionnelle qui, d'après mon enquête, privilégie les entreprises aux énormes chiffres d'affaires mais plombe sans vergogne celles qui vivotent péniblement. S'en est suivi un coup de mou épouvantable à l'issue duquel j'ai décidé de rendre mon SIRET à qui de droit, après avoir plaidé ma cause et réussi à me faire exonérer. Exceptionnellement.

Une fois l'affaire enterrée, j'ai fait preuve d'un courage extraordinaire et n'ai pas succombé à la tentation de m'enfermer avec pour seuls compagnons Grand Corps Malade, Barbara, Lalanne et quatorze litres de pâte à crêpes.

J'ai relevé la tête et me suis présentée souriante et bien peignée à la party galette organisée par l'homme chez un type avec lequel il fraternise tous les samedis matins en attendant la fin du cours de danse de sa fille.

Un traumatisme.

Le petit couple parfait, gentil et même pas arrogant, qui a décidé de quitter Paris pour Nantes, la ville où la vie est paraît-il si douce et où le chômage est paraît-il inférieur à la moyenne nationale. Lui a trouvé le job de ses rêves tout de suite. Elle a démissionné pour le suivre mais son entreprise l'a rappelée quinze jours après pour finalement lui offrir un poste à Nantes. Ils travaillent tous deux à quelques kilomètres de la maison qu'ils ont achetée à peine débarqués, un-vrai-coup-de-coeur, peuvent même déjeuner ensemble parce-qu'ils-sont-à-trois-minutes-l'un-de-l'autre et font garder leurs trois enfants par une nounou adorable et compétente dénichée sans encombres.

Un papier pour Femmes Actuelles ou Prima.

Imaginez, quand, poliment, ils se sont mis à nous retourner les questions et que la bouche pleine de feuilleté, il a fallu que je résume mon parcours chaotique en veillant à écarter tout détail susceptible de les amener à cette conclusion fracassante : mais-elle-traine-une-poisse-cette-pauvre-fille-comment-elle-fait.

Question légitime que je me pose aussi depuis des décennies, sans jamais avoir entrevu l'ombre d'une réponse.

Au fait, je n'ai pas eu la fève.

Quoi de plus normal ? Je n'ai jamais la fève.

Je suis rentrée chez moi comme un vieux pneu épuisé d'être rechapé à outrance.

Dommage car le programme des réjouissances de janvier ne s'arrêtait pas là. Lundi matin à dix heures, j'étais convoquée pour un entretien de l'autre côté de la Loire.

Un entretien.

Sûrement celui de 2011, l'unique.

Depuis plusieurs années, je n'ai jamais plus d'un entretien par an. C'est mieux comme ça. Vu les propositions grandioses qui me sont faites, en affronter trop, ça pourrait me tuer.

Une offre Pôle Emploi qui me promettait un CDD d'un an pour 9,40 € bruts à multiplier par 39 heures hebdomadaires, soit 169 mensuelles - juste pour vous prouver que j'ai quand même de beaux restes en gestion de la paie - sur un poste bizarrement éclectique.

Pas de quoi être excitée comme une puce.

Une fois le bac attrapé de justesse, j'ai erré dans la pampa avec ma carte Michelin à la place du mort, mais sans panneaux et sans GPS, et je suis finalement arrivée pile poil à l'heure à mon rendez-vous abracadabrant.

Dire qu'une sorte de coup de foudre nous est tombé dessus au premier regard serait pur mensonge et de notre entretien cordial mais insipide, je suis ressortie encore plus flasque que je ne l'étais la veille au soir.

Les tâches de gestion commerciale s'étaient métamorphosées en prospection téléphonique et ordre m'était donné de convertir les contacts pris lors des salons en partenariats concrets et fructueux. L'objectif était lourd et les cibles infiniment variées. Il s'agissait d'attaquer l'Asie du sud-est, les USA, le Canada et le Brésil.

Sans aucun doute, j'avais face à moi une sorte de Napoléon du double-four.

Les 39 heures s'étaient transformées en 35 mais avec deux heures de pause obligatoire le midi et cette contrainte étonnante d'opérer le même décalage horaire que le boss, à savoir + ou - 6 heures selon qu'il serait en Amérique ou en Asie sinon-vous-comprenez-bien-ça-n'aurait-pas-de-sens-on-ne-pourrait-pas-communiquer.

Le tout pour un salaire de 10,48 € bruts de l'heure.

J'ai souri bêtement pour ne pas m'étrangler et j'ai abandonné là le grand homme et avec lui, ma brillante carrière de général bonapartiste.

Miss Cocotine valait bien toutes les campagnes d'Egypte.

Tout ça pour vous dire que lundi à minuit, force fût de constater que j'avais échoué lamentablement à tricoter les mots pour en sortir un quelconque baratin. Mieux valait attendre que mes neurones daignent sortir de leur léthargie.

Alors, dans votre grande mansuétude, acceptez, braves gens, que je vous serve un baratin du jeudi après-midi.

Ca ne rime pas mais c'est comme ça.

Bonne fin de semaine à tous !

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17 janvier 2011

Le retour de la lumière

Multiplier les galettes et les brioches des rois en se répétant que les jours rallongent, c'est à peu de choses près le programme que je me suis fixé en janvier. Et pour la bonne conscience, j'accompagne le tout de pommes au four.

La recette à deux balles :

- faire préchauffer le four à 200°,

- attraper des Golden, les évider et trancher la base pour qu'elles tiennent debout,

- mettre du gingembre frais râpé, une cuillerée de sucre roux et un petit morceau de beurre dans chaque trou,

- rassembler toute la clique dans un plat et verser deux verres d'eau au fond,

- enfourner 20 mn à 200° en arrosant d'eau à mi-cuisson.

Oups, j'avais oublié de vous dire "Bon appétit !".

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17 janvier 2011

Souffle de vie

En me baladant dans le jardin, hier, je l'ai aperçue. Elle était là , toute seule, ma première fleur de Camélia.

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17 janvier 2011

Jeudi rose

J'ai abordé cette 2ème semaine de l'an 2011 en traînant du pied et persuadée que seul Gordon Ramsay pourrait éclaircir mon paysage en déboulant dans ma vie pour me coacher.

En même temps, mieux valait se rendre à l'évidence. Je n'avais aucun restaurant à redresser.

Alors j'ai continué a errer entre deux candidatures au sort plus que certain, tout en prévoyant de me venger sauvagement sur les soldes de Beaulieu.

Et puis, mardi soir, s'est soudain présentée cette occasion inestimable de comprendre enfin le marasme dans lequel les français sont plongés depuis des années déjà.

A ne surtout pas louper.

Animé par un Arditi* doublement heureux d'en demander plus, plus, un petit peu plus à son argent, Fric, krach et gueule de bois, concocté par le service public, avait la noble ambition de décortiquer les phénomènes qui ont mené ce monde débile à la débâcle que l'on sait.

Le roman n'était pas mal construit et m'a permis de voir défiler presque toute ma vie, l'acte I démarrant pendant les Trente Glorieuses, période faste et heureuse au milieu de laquelle mes parents m'ont forcée à pointer mon nez plissé en ce bas monde. Mais clôturer cette histoire rocambolesque en nous expliquant que l'une des solutions pour sauver les humains, c'est le micro-crédit alors que les drames engendrés par ce système en Inde viennent juste d'être dénoncés, j'ai trouvé que ça ne manquait vraiment pas de sel.

Tous les neurones en éveil, j'ai même poussé le vice jusqu'à avaler le débat qui a suivi. Il faut dire que le spectacle était bien ficelé. Un type de droite jeté dans l'arène face à quatre hommes de gauche, ça promettait de la friction. Et donc de l'audience.

Car inviter le téléspectateur à un ultime combat de catch gauche-droite avec des doux, sensibles et perdus d'un côté et un dur, froid et cynique de l'autre, n'est-ce-pas finalement plus caricatural que fructueux ?

Le tout ponctué par une magnifique tirade d'Arditi* qui aurait flanqué la larme à l'oeil à Lisbeth Salander.

Au générique, j'étais totalement ravagée par la cruauté de ce monde.

Les yeux embués et l'estomac brouillé, je suis montée me coucher en pensant que la nuit me porterait conseil et m'aiderait à trier le bon grain de l'ivraie.

Mercredi matin, ma vision était revenue et trois grammes de sagesse avec. A toujours opposer capitalisme et social sur des rings plus ou moins violents, on laissait la porte grande ouverte à un possible bis repetita. 2002-2012, la fille bat son propre père, je voyais d'ici la presse se déchaîner en titres plus alléchants les uns que les autres.

J'en étais là dans mes réflexions quand jeudi matin, alors que je me brossais consciencieusement les molaires supérieures, la gardienne de l'EFI (Economie-Finances-Industrie) annonça sur les ondes que le taux de mon livret A allait glorieusement exploser de 1,75 à 2 %.  Submergée par l'émotion, j'ai vu là une chance insensée de me refaire.

Toute à ma joie, je passai donc la journée dans un état extatique et le soir venant, je m'installai tranquillement devant Guilaine et Françoise avec ma tablette de chocolat sans me douter que ma vie allait prendre encore une autre dimension suite aux révélations de ce reportage :

Les hochets de la République**

Honnêtement, je m'étais jusqu'alors peu préoccupée de savoir comment la Légion d'honneur était distribuée en France. A mes yeux, un monde très éloigné du mien, celui des supposés grands de ce pays et accessoirement des petits arrangements entre amis.

Au troisième carré, j'ai failli m'étouffer en apprenant entre autres que mon-PDPA-bien-aimé en accordait bien plus que de raison, que des internats d'excellence dotés de moyens confortables existaient pour la descendance des décorés et que certains condamnés par la justice gardaient leur récompense tout de même bien accrochée.

La définition de l'adjectif méritant semblait donc bigrement fluctuer, même si ces dérives ne concernaient forcément qu'une partie des 95000 élus.

Finalement, mon tout petit ciel s'est éclairci lorsque j'ai appris qu'au milieu des avantages que ce privilège entraîne, il en est un non négligeable. Le titre de chevalier permet de vieillir tranquille dans un joli château de Saint-Germain-en-Laye, à l'abri de toute décrépitude. Ca a franchement plus de gueule que de moisir dans une maison de retraite douteuse postée en plein double-four.

Ca m'a donné une idée.

Puisque la Légion d'honneur est de nos jours attribuée à tire-larigot, pourquoi ne la demanderais-je pas, moi aussi ? Une façon comme une autre de m'assurer une retraite dorée et de me libérer ainsi de mes multiples angoisses de chômeuse-de-longue-durée-en-quête-du-job-de-la-deuxième-moitié-de-sa-vie.

Même pas la peine que je prouve que j'étais brillante et utile pour mon pays. Il suffisait que je passe un petit coup de fil à l'un de nos anciens ministres.

Somme doute, un vrai jeudi rose.

Bonne semaine à tous !

* que par ailleurs j'adore

** un clic sur le lien et vous verrez le reportage

16 janvier 2011

Cauchemardesque

Un peu Derrick parfois et trop gore pour mon âme sensible mais l'ambiance reste bien crispante et l'actrice est remarquable. En bouclant la trilogie, je me suis dit qu'au moins, l'homme à l'oreille gracieuse ne me taquinerait pas en me disant que c'est un petit monde parfait pétri de tolérance et de bonnes intentions. J'en ai encore froid dans le dos...

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15 janvier 2011

Une envie de voir la mer

Un petit tour à Pornic sous un soleil réconfortant. Ca vous dit de partager ça ?

Bon week-end à tous !

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14 janvier 2011

Les joues roses

Un immense coup de coeur pour ce coffret que le Père Noël a apporté à Miss Cocotine. A l'intérieur de la matriochka se trouvent quatre autres poupées à suspendre, à colorier, à découper ou à lire. Si charmant.

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14 janvier 2011

De la FPT

Alors que son auteure vient de réintégrer la FPT après 10 mois d'exclusion, ma biblio préférée m'a gentiment procuré ce livre et c'est avec avidité que je me suis plongée dedans.

Les anomalies de fonctionnement et la lourdeur des systèmes dans le service public existent bel et bien et le peu que j'en ai vu en septembre dernier m'a conforté dans l'idée que si je tombais dans le mauvais département, j'y mourrais certainement d'ennui en moins de deux mois. En ce sens, je comprends très bien ce qu'écrit Zoé Shepard et j'avoue que j'ai souvent ri à la lecture de ses aventures tout en pestant contre la malhonnêteté avec laquelle l'argent public est parfois dilapidé.

Cependant, c'est plutôt caricatural. Alors, la dernière pagée achevée, je me suis dit qu'il fallait prendre du recul et ne pas mettre 1,5 million de personnes dans le même sac. D'ailleurs, des Coconne, des Simplet et des Don, depuis 1981, n'en avais-je pas croisés quelques beaux spécimens dans le privé ? Pas tous en même temps, il est vrai, mais tout de même.

La vie de bureau est d'une harmonie sans faille, c'est bien connu.

Je me demande même comment je peux encore avoir assez de candeur pour penser qu'il existe un open space ou une cage à lapin quelque part en France où je pourrais enfin m'intégrer et évoluer dans la douceur, l'intelligence et la solidarité.

Serais-je Coconne ?

ZS

13 janvier 2011

2011, la fin du tunnel ?

Bien m'en a pris de passer me divertir chez Monsieur Gris-Bleu en fin d'après-midi. Dans son gris-bleuscope 2011, voilà ce qu'il me conseille :

Balance – du 24 septembre au 23 octobre

Vous l’avez constaté en 2010, vos efforts ne sont jamais payés à la hauteur de vos attentes : désormais, poursuivez vos efforts mais n’en attendez plus rien. Il devrait s’ensuivre un soulagement assez rapide. L’effort pour l’effort, le geste pour le geste, voilà qui recèle en outre une grandeur du meilleur effet.

Gare à lui

si le soulagement

n'est pas à la hauteur

de ses prédictions !

Vous aussi, courez chez lui pour découvrir ce qui vous attend dans les prochains mois...

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10 janvier 2011

Capituler mais s'indigner

Dopée par mes bonnes résolutions, j'ai attaqué cette 1ère semaine de 2011 dans un enthousiasme débordant.

Après tout, mon PDPA-bien-aimé avait raison :

Cette année 2011 devait être utile.

Allez savoir si c'est d'avoir appris que l'euro allait peut-être être décapité, les 35 heures aussi, que la plupart des potions magiques prescrites par nos hommes de science n'ont qu'un vulgaire effet placébo, que n'importe qui peut grimper dans un 747 avec un 9 mm en morceaux dans son Vuitton, que les oiseaux se mettent à tomber du ciel un peu partout présageant sans doute cette fin du monde promise par les précolombiens pour le 21 décembre prochain, que le sus-nommé s'est fait coincé par un député futé pour sa syntaxe affolante du style si-y'en-a-que-ça-les-démange ou que le CAC 40 a versé cette année 40 milliards d'euros de bons points à ses actionnaires,

mais le soufflé est retombé d'un coup.

Après avoir remis tout en ordre dans la maisonnette bouleversée par ces folles réjouissances de fin d'année et cette escapade dans le grand nord, la question fatale que prise entre le fer et le balai, j'avais oubliée un temps, m'est revenue brutalement en pleine poire :

Mais bon sang de bois,

qu'est-ce-que je vais faire de ma vie en 2011 ?

D'abord paniquée par le manque de créativité qui semblait me caractériser en pareilles circonstances, je me jetai héroïquement sur Cap Territorial et Ouest Job, non sans être pleinement consciente que cela ne me serait que d'une utilité toute relative.

 

Une fois mon CV balancé à l'une des collectivités des PDL, il devint indispensable de respirer par le ventre et envisager de manière pragmatique les différentes options que cette vie terrestre délirante mettait à ma disposition :

1 - continuer à offrir mon visage tuméfié aux gants les plus patinés en prenant soin de me plonger dans "Absolument débordée" de Zoé Shepard, histoire de bien imprimer que public ou privé, même combat, si ce n'est pire,

2 - me jeter enfin dans cette reconversion de soudeuse, serveuse ou repasseuse prônée par Pôle Emploi et me bourrer de Prozac pour arriver à accepter ladite évolution de carrière,

3 - m'en remettre aux mayas et adopter un style de vie à faire pâlir les j'men-foutistes les plus acharnés pendant les 709 jours qu'il me reste à tirer,

4 - abandonner toute tentative de me sortir de cette période glauque de chômage et végéter en me planquant derrière l'homme jusqu'à ce que la mort nous sépare et qu'il palpe mon assurance-vie en récompense des kilos de pâtes que j'aurais ingurgités sans avoir été capable de ramener un kopek à la chaumière de 2003 à la date gravée sur l'urne,

Poltronne comme pas deux, j'ai opté pour la dernière et histoire de remuer les neurones de la MAF boulet version tes-bas-tombant-sur-tes-chaussures-et-ton-vieux-peignoir-mal-fermé-et-tes-bigoudis-quelle-allure que je n'allais pas manquer de devenir sous peu, je me suis fait un cadeau à 2,85 €  :

Indignez-vous !

de Stéphane Hessel.

Bonne semaine à tous !

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