Et la mer dans tout ça ?
Quand il s'agit d'aller flirter avec les flots bleus, je tombe souvent dans des crises de perfectionnisme aigü mais l'avantage, c'est que les enquêtes minutieuses dans lesquelles je me noie avec délectation me permettent, la plupart du temps, de découvrir des plages de rêve.
En Crète, la mer est partout mais pour goûter au bonheur intense, il faut se donner du mal. C'est comme ça dans la vie,
on n'a rien sans rien.
Partant de ce principe totalement excitant, je suis capable de marcher sous le cagnard sans renâcler et comme qui-se-ressemble-s'assemble, Léon et Miss Cocotine sont toujours d'attaque pour me suivre dans mes expéditions.
Là, rien d'extravagant au niveau organisation personnelle. Il s'agissait juste d'acheter trois billets de bateau à l'office du tourisme de Vamos pour aller passer
une journée de rêve à Gramvousa.
C'est comme ça qu'un beau matin d'août, on a embarqué vers 10h15 à Kastelli sur le Porto Gramvousa (le petit bateau) et qu'après une heure de navigation ventée, la masse impressionnante de touristes dont nous faisons partie a sauté tour à tour dans des chaloupes pour envahir
le lagon de Balos.
En quelques minutes, cet endroit paradisiaque s'est ainsi vu couvert de centaines de maillots colorés avec APN et caméra intégrés. L'ambiance raz-de-marée de touristes m'a désorientée et j'ai eu du mal à prendre du plaisir malgré la beauté de l'environnement. D'autant qu'évidemment, la virée était minutée et qu'il a fallu remonter sur le bateau au moment où j'essayais de me détendre, juste après avoir assisté avec horreur à l'arrivée du Big Boat (le gros bateau comme son nom l'indique) venu vomir ses passagers une demi-heure avant notre départ. Au vu du nombre d'humains au mètre carré, je n'ai pas trop regretté de quitter les lieux et je me suis dit que ça vaudrait sûrement le coup de retenter l'aventure en plein hiver, histoire d'avoir la paix.
Un souvlaki, une salade grecque et deux poivrons farcis plus tard, on débarquait joyeusement sur
lîle de Gramvousa.
Là, pas question de s'écouter et de rater une occasion pareille, il fallait, entorse ou pas, partir à l'asssaut du
fort vénitien,
Aidée du pic de mon parasol en tissu-papier imitation aquarium, j'ai bravement escaladé la montagne et franchement, je m'en suis félicitée car c'est bien ce qui m'a le plus emballé dans cette escapade. La vue y est spendide et la végétation pleine de couleurs.
Le souci, c'est qu'il a fallu se presser pour redescendre. Sinon, on n'aurait pas pu piquer une tête avant de grimper sur le bateau pour rentrer au port.
Une belle journée malgré l'effet tourisme-de-masse qui n'est pas trop ma tasse de thé. A noter que cette presqu'île peut être rejointe par la terre mais qu'il faut avoir un 4/4 ou être un vrai routard et y aller à pied.
Koula Barydakis cooking lessons
C'est un peu aussi grâce à elle que j'aime Vamos.
Il y a deux ans, notre small family avait assisté à son cours de cuisine et ce moment assez exceptionnel m'était resté gravé. Déjà, le lieu est magique : un vieux moulin à huile en ruines, et donc à ciel ouvert. Ensuite, tous les fruits et légumes viennent du potager de Koula. Les recettes sont très simples et leur réussite est avant tout basée sur la qualité des produits choisis.
Mais c'est surtout la personnalité de Koula qui fait la différence. Comme elle a vécu aux Etats-Unis et au Canada, elle communique très facilement, parle volontiers de ses souvenirs d'enfance sur la presqu'île d'Akrotiri et met énormément de générosité dans son cours.
Et c'est bien cela que je suis allée chercher là-bas pour la seconde fois :
un moment de chaleur et de partage
qui vaut, à mes yeux, tout l'or du monde.
Voilà ce que nous avons préparé avec deux autres couples, l'un de Singapour et l'autre, de Hollande, aussi sympathiques que gourmands :
- agneau aux haricots verts du jardin
- kalitsounia (feuilletés) aux épinards
- poivrons farcis à la feta
- salade d'aubergines
- salade de betteraves à la crème
- et le dessert préparé spécialement par Koula : galaktoboureko
Koula est sur Facebook et y donne souvent des conseils (cliquer sur son nom au-dessus).
Les maisons traditionnelles de Vamos
Toujours en 2010, nous avions louché sévèremment sur cette piscine et les maisons, toutes rénovées avec beaucoup de goût, qui l'entouraient. C'est donc dans l'une d'elles que nous avons choisi, cette année, de passer la seconde partie de notre séjour en Crète.
L'histoire de ce vieux village de Vamos est riche et ces réhabilitations associées au dynamisme de l'office de tourisme qui propose beaucoup d'activités nous ont particulièrement plu car nous aimons partir à la rencontre des crétois dans les villages les plus reculés et aspirions au calme et à la découverte d'une
Crète authentique.
Vamos forever
En 2010, nous avions eu un gros coup de coeur pour Vamos et avions juré d'y retourner. L'office de tourisme a déménagé dans une maison superbe et Eléna et Klio y sont toujours aussi accueillantes, le boulanger fait toujours du pain et des tiropites à mourir de bonheur, le patron du café, sur la place, est toujours aussi généreux dans son service, les cours de cuisine avec Koula Barydakis sont toujours aussi passionnants, le troquet Liakoto est toujours aussi agréable au coucher du soleil et manger à la taverne Sterna tou Bloumosifi est toujours aussi réjouissant pour les papilles. Alors,
jamais deux sans trois,
on y retournera. Dans mes rêves les plus ensoleillés, j'ai même envie d'y acheter un tas de pierres à rénover.
Plénitude au monastère de Katholiko
Après la grotte, la plupart des visiteurs remontent alors que le plus joli se trouve encore plus bas. A une trentaine de minutes de marche, on tombe soudain, en contrebas, au milieu d'une gorge, sur les ruines d'un monastère laissé à l'abandon. Nous étions seuls au milieu de nulle part et le lieu m'a comme-qui-dirait envoutée. Cette balade est à faire en tout début de matinée ou en fin de soirée, comme nous, pour éviter les trop fortes chaleurs.
La grotte de Katholiko
Gouvernétou n'est pas au bout du bout. Si l'on est courageux, on peut descendre jusqu'à la grotte de Katholiko qui est un lieu de pélerinage tous les 7 octobre puisque c'est là que fût fondé le premier monastère de Crète aux VIème-VIIème siècles avant JC. Rien d'ultra folichon à part le superbe point de vue et la possibilité de descendre encore bien plus bas.
D'Agia Triada à Gouvernétou
D'Agia Triada, une route absolument magnifique mène au monastère de Gouvernétou dans lequel, selon mon Routard-bien-aimé, nous devions être accueilli à bras ouverts par un pope fan de Joe Dassin. Bizarre, mais celui qui s'est penché sur moi pour m'ordonner de quitter l'église d'un short-is-forbidden péremptoire alors que, contrairement à certaines touristes très délurées, j'avais bien pris soin de couvrir mes bras et de rallonger mon short jusqu'aux genoux n'avait pas du tout l'air d'avoir envie de m'inviter à aller siffler là-haut sur la colline.
Penaude et traumatisée qu'une barbe aussi touffue m'ait approché de si près,
j'ai obtempéré sans moufter.
Alors, si vous faites un saut là-bas, sachez qu'il vaut mieux s'y présenter couverts de la tête aux pieds car l'ambiance n'est pas à la tolérance. Le monastère est en ravalement et les jardins extérieurs en restructuration. La visite intérieure est rapide et ne vaut pas celle d'Agia Triada mais l'environnement est à couper le souffle et si on est un peu courageux, la montagne alentour recèle un trésor dont je vous parlerai bientôt car c'est l'un de mes immenses coups de coeur de cette année.