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Le petit monde de Cocotine
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job wanted
26 novembre 2011

Le baratin du samedi 26 novembre 2011

Envolée, l'extase que m'a apporté ma désinscription à Pôle Emploi et désintégré, l'infime espoir que j'avais en posant le pied dans ce nouvel univers professionnel, l'effet panier-de crabes-enragés m'a flinguée et je sors de cette semaine apocalyptique aussi peu amène que mon hérisson.

Car la vie de bureau est décidément une jungle et mon intégration dans un milieu extrèmement négatif où les rancoeurs et les rivalités sont assez vite décelables s'est soldée par un coup de mou et une chute violente de motivation. Après avoir été témoin involontaire de paroles incontrôlées, j'ai senti que ça puait le roussi. Sagement, j'ai donc décidé de reculer de dix pas, histoire de rester en retrait des inimitiés ambiantes et de me protéger des vilaines langues.

C'est ça, mon problème fondamental.

Me torturer les neurones pour comprendre qui-flatte-qui-et-le-massacre-par-derrière, qui-déteste-qui-parce-qu'il-a-la-place-qu'il-voulait, qui-minaude-devant-qui-pour-se-faire-mousser ou qui-enfonce-qui-pour-prouver-qu'il-existe me traumatise et me pousse en général à me replier sur moi-même car rien ne m'intéresse moins que d'avoir à jauger les passifs des uns et les aigreurs des autres.

Etant donné que je viens de débarquer la gueule enfarinée, je n'en suis pas responsable et comme-qui-dirait, je m'en moque comme de ma première chaussette.

Mais le refus de prendre parti peut valoir certains déboires et c'est ainsi qu'après avoir pris position

en faveur de ma non-implication,

j'ai fini par me faire insulter sans qu'aucun des protagonistes ne sorte le nez de son bureau pour calmer l'acariâtre. 

Assez écoeurée, j'aurais voulu pouvoir claquer la porte avec mon solde de tout compte sous le bras mais ça équivalait à refuser cinq mois supplémentaires de SMIC, luxe que je ne pouvais décemment m'accorder, mes impôts locaux venant d'échouer dans ma boite à lettres.

Alors, je me suis souvenue que si la grand-mère de celle-qu'on-ne-voit-plus lui disait que quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup, la mienne me répétait souvent :

L'indifférence est le plus grand des mépris.

Moi qui n'ai pas peur de mettre les mains dans le cambouis, mais en silence, je fais des efforts surhumains pour assimilier un système qui me paraît pour l'instant opaque, lent, inefficace et incohérent, et dans lequel je ne vois à l'horizon aucune lueur d'épanouissement, le poste qui me plairait étant vraissemblablement et pour des raisons qui m'échappent, en train de me passer sous le nez.

Une bonne raison pour recommencer bravement à envoyer des candidatures dans le privé et peut-être dans d'autres collectivités.

Pour calmer ma déception, j'ai fouillé dans mes plus vils instincts et dans un élan jouissif bien que totalement virtuel, j'ai dédidé de

refuser de gracier la dinde.

Puis j'ai jeté un oeil torve à ma feuille de paie en jurant de consacrer une partie de mon salaire à combler mes horribles frustrations. Autant vous dire qu'il ne restera

pas un denier pour mon banquier.

Avec tout ça, je n'ai même pas eu le temps de m'attarder sur la passionnante campagne présidentielle de mon-PDPA-bien-aimé et celles non moins captivantes de ses adversaires.

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

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19 novembre 2011

Le baratin du samedi 19 novembre 2011

Dans ce monde débile où l'on préfère rassurer des marchés irrationnels plutôt que d'apaiser les peuples et où l'on nie volontiers les dangers potentiels de l'énergie nucléaire pour sauvegarder des intérêts économiques, je continue à gamberger sans relâche sur l'avenir de l'humain.

Ca me distrait.

D'ailleurs, pointer du doigt tous ces horribles fraudeurs qui plombent le budget de l'Etat

en volant les français

ça, c'est une croisade palpitante qui me mettrait presque en transe. Si jamais l'exercice pouvait être élargi aux paradis fiscaux, allez savoir, d'un coup, d'un seul, ça pourrait drôlement renflouer les caisses sans même que la middle class ait à se saigner encore et toujours plus.

Oui, décidément, ces quatre jours de carence pour le privé quand le public n'en a qu'un tout petit, ça m'a laissé pantoise. Je ne prêche pas pour ma nouvelle paroisse, c'est vrai, mais d'un, je suis avide d'égalité et de deux, je ne suis toujours pas fonctionnaire et apparemment loin de l'être.

Et, pour être franche, ma semaine, si ardente pourtant, s'est finie en eau de boudin.

Quinze jours que je dissèque des dossiers parfois douteux pour le bien de l'humanité et sans moufter, tout en priant pour que l'huile trois-en-un que je vaporise consciencieusement et virtuellement chaque matin sur la roue de ma fucking life réussisse enfin à la dégripper.

Parce qu'un contrat de six mois, c'est peut-être mieux que rien, comme je l'entends à droite, à gauche,

mais ce n'est pas non plus la panacée.

Et surtout, ça peut s'avérer destructeur.

En deux misérables semaines, de subterfuges en manigances, j'ai déjà réussi à trouver un vieux bureau bien astiqué, une chaise à roulettes qui a toute sa peau et un Stabilo encore en vie. Je connais le code de la photocopieuse par coeur, je tutoie mon chef et j'ingurgite docilement toutes les chouquettes, les Bounty et les gâteaux maison qui me sont cordialement offerts.

D'ici trois semaines, j'en serai probablement à sucer la poire à mes collègues préférés et à refaire la collectivité à la machine à café en vantant les bienfaits d'un potage à la tomate à 10h17.

Autrement dit, en une moitié d'année, j'aurai largement eu le temps de prendre mes aises et de m'ancrer dans la place.

L'erreur.

Car le 30 avril, le glas sonnera et il faudra mettre les voiles sans la moindre prime de précarité à me mettre sous la dent pour tromper mon désespoir.

Tout ça pour vous expliquer que pour éviter cette nouvelle chute que je ne pense pas mériter, je me suis accordée l'incroyable audace d'envoyer mon CV si pimpant pour remplacer l'une de mes collègues qui, fin décembre, va voir ailleurs si l'herbe est plus verte.

Evidemment, j'ai essayé de rester sur mes gardes et de ne pas m'emballer puisque la gentille chargée de recrutement qui devait examiner ma candidature m'avait déjà envoyé paître en octobre sur un poste similaire. Malgré cela, j'avais tout de même une raison essentielle d'avoir un brin d'espoir : je faisais désormais partie des murs et personne ne se plaignait de la qualité de mon travail.

Pourtant, hier après-midi vers 14h13, j'ai appris que j'avais été, une nouvelle fois, écartée du recrutement. Là, je dois avouer que mes instincts primaires ont pris le dessus et que, l'espace d'une poignée de secondes, je me suis imaginée, vêtue d'une peau de bête puante, les cheveux embroussaillés et le sourire faisandé, défoncer la porte de ce

capitaine de pédalo

pour lui péter toutes les dents en deux temps trois mouvements.

Puis j'ai réalisé, en regardant mes jambes recouvertes d'un collant écossais ô combien fun, qu'on était en 2011, et j'ai donc choisi de chialer de rage et de dépit devant mon écran, non sans avoir appelé mon Léon à la rescousse pour lui notifier mon éième

Je ne peux plus.

Après tout, pourquoi n'aurais pas le droit, moi aussi, comme tous les français, d'afficher crânement un

7,3/10 en note de bonheur ?

Pour me consoler, j'ai écouté les news et quand j'ai appris qu'être gentil et généreux avec son prochain libérait des endorphines et agissait donc en anti-dépresseur et qu'ensuite,  j'ai vu cette campagne de pub montrant les grands de ce monde s'aimer follement les uns les autres, j'ai décidé, dès lundi, d'attraper cette teigne de recruteuse et

de l'embrasser à pleine bouche.

Vous croyez que ça va marcher ?

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

5 novembre 2011

Le baratin du samedi 5 novembre 2011

En deux jours, j'en ai appris plus sur la FPT qu'en deux ans à tenter de démasquer quelle réalité pouvait bien se planquer derrière les langues de bois interviewées et à m'arracher les cheveux en constatant qu'avoir réussi ce concours n'était finalement pas la panacée.

Tout ce que je vois et ce que j'entends me fait progresser dans la compréhension d'un monde qui m'était jusque là complètement étranger.

Elevée par un bouffeur de fonctionnaires, formatée par plus de vingt ans dans le secteur privé et persuadée que je n'aurais pu m'épanouir totalement que dans la création d'un commerce, me retrouver aujourd'hui à disséquer les us et coutumes d'une collectivité relève de la gageure et il m'arrive assez régulièrement de pester contre ce

coquin de sort.

Sauf que travailler pour un service public n'est au fond pas plus crétin que de satisfaire des intérêts personnels, sacerdoce qui mène parfois à se retrouver subitement dans la queue de Pôle Emploi avec sa jolie petite attestation sous le bras, après avoir été utilisé, voire encensé pendant des années.

J'ai maintenant un pied dans le Saint des Saints et même si ma situation me paraît parfois ubuesque,

je suis très heureuse de retravailler.

Et ce n'est pas le secteur privé qui m'a offert ce privilège, mais bien le public. Alors devoir de réserve, secret professionnel, discrétion sont désormais les maîtres mots et je ne sors plus sans raser les murs en me répétant en boucle

motus et bouche cousue.

A moins d'un rebondissement spectaculaire, la rubrique "job wanted" va donc végéter jusqu'au printemps.

Hier soir, sur le site de Pôle Emploi,
à droite de la question
"Avez-vous travaillé ?",
j'ai enfin pu coché la case "Oui"

Le reste n'a finalement que peu d'importance et vu la grande sagesse que mon destin m'a obligé à développer ces dernières années, je ferai avec les impératifs liés à ma nouvelle vie affolante d'agent-triple-Z.

Un immense merci à ceux et celles
qui ont pris position
en laissant un com' ici
et à celles qui m'ont tendu la main
en me refilant des pistes.

Bon courage à ceux et celles
qui cherchent désespérément un job,
avec une pensée particulière
pour les trop-ci et pas-assez-ça.

ET BON WEEK-END !

28 octobre 2011

Le baratin du vendredi 28 octobre 2011

Ravie d'avoir quelques euros de plus à jeter dans l'économie, j'avais, hier soir, programmé une escapade en tête-à-tête avec mon Léon. Enfin plutôt en côte à côte vu qu'il s'agissait de grimper dans ma décapotable pour foncer s'encanailler à l'UGC d'Atlantis.

Du coup j'ai honteusement et complètement inconsciemment séché le cours d'économie que mon-PDPA-bien-aimé avait décidé de dispenser au bon peuple français.

La grosse mécréante.

Ce matin, je m'en veux horriblement de ne pas lui avoir accordé autant de temps de parole que je n'en ai consenti au parti qui, en monopolisant les médias, a rendu maboules tous les lieutenants du susnommé.

Remarquez, j'avais déjà bravement écouté notre ministre du travail le matin même sur France Inter et à en croire l'état de bête enragée dans lequel son discours m'a projeté, il valait mieux arrêter les frais pour la journée, histoire de remettre mon bataillon de neurones en ordre.

C'est qu'il m'en a fait bavé.

D'ailleurs, je ne sais pas ce qui m'a le plus emberlificoté les nerfs entre cet aveu lancé après 4 ans de pouvoir :

"Maintenant, on doit gérer l'Etat comme un père de famille gère le budget familial. Si vous avez moins d'argent qui rentre, vous devez veiller à ce que les déficits n'augmentent pas. Pendant des années, on s'en est allégrement moqué."

ou sa difficulté à défendre une baisse de la TVA dans la restauration qui a coûté 3 milliards et qui a été compensée par seulement 35000 à 40000 emplois et quelques réductions sur les cafés ou les menus enfant pour faire gober au consommateur que la mesure avait eu un réel impact.

Je me tâte.

A moins que ce ne soit son terrible souci de trouver du personnel pour le secteur de l'hôtellerie-restauration apparemment désespéré, alors qu'il a, le pauvre, 2 700 000 demandeurs d'emploi dont il ne sait que faire.

D'un coup, j'ai senti la moutarde me monter au nez car le discours qui est servi depuis 2007 et qui consiste à faire croire que les personnes qui ont perdu leur emploi n'ont qu'à se reconvertir vers un métier en tension n'est destiné qu'à contenter tous ceux qui crachent en permanence sur les chômeurs soi-disant profiteurs et qui par ailleurs, n'ont pas la moindre idée de ce que c'est, de se retrouver à faire la queue à Pôle Emploi après un licenciement ou une fin de contrat précaire.

La réalité du terrain est infiniment plus complexe et ce genre de propos simplistes et électoralistes ne fait que dresser les uns contre les autres.

Et que dire de ce qui a suivi ? Peut-être que c'est la cerise sur le gâteau.

"C'est des vrais emplois, c'est des emplois dans lesquels vous pouvez rentrer comme serveur, comme plongeur et si vous voulez gravir les échelons, vous pouvez même aussi prendre la tête d'un établissement."

Voilà un vrai argument à faire avaler à ceux de plus de quarante ans, par exemple, qui ont toute une carrière derrière eux mais qui pourront, s'ils en ont le courage et la volonté parce qu'il s'agit bien de mettre ces formidables qualités en exergue pour mieux pointer du doigt ceux qui sont désemparés devant tant d'absurdités, repartir vers un nouveau défi en acceptant un poste de plongeur.

Aide-toi, le Ciel t'aidera, il faudra en parler aux salariés de PSA qui vont peut-être se retrouver sur le carreau.

Accessoirement, si certains employeurs de la restauration et de l'hôtellerie avaient traité leur staff avec un peu plus de dignité ces dernières décennies, ils auraient probablement plus de facilité à embaucher aujourd'hui.

Etouffée par cette hypocrisie,

il fallait que je pointe mon nez ici

pour redorer le blason

du demandeur d'emploi de bonne foi.

Et même si je ne les connais ni d'Eve ni d'Adam, je claque la bise à tous ceux qui passent ici et qui cherchent un job.

Vendredi 14h : J'a rattrapé mon cours grâce à La Nouvelle Edition sur Canal et si dans un premier temps, je suis restée dubitative tellement les concepts c'est-pas-ma-faute et heureusement-je-suis-votre-sauveur étaient déclinés à l'infini, dans un deuxième temps, j'ai été totalement rassurée par le fait que mon-PDPA-bien-aimé ait choisi de faire référence aux Borgia pour m'expliquer que le monde avait évolué depuis le 16ème siècle.

Après tout, si j'en croyais le teaser de la série :

Borgia
N'ayez pas foi en eux

Complot
Trahison
Déviance

je n'avais aucune raison de douter de sa leçon.

25 octobre 2011

Le baratin du 25 octobre 2011

Lorsque j'en suis venue, le 12 septembre 2008, à vous déballer toute mon amertume d'adhérente involontaire à l'ANPE, je n'imaginais pas que trois ans plus tard, je finirais par péter le Champ' pour 6 mois de SMIC.

Comme quoi, la vie est pleine de surprises.

Je suis embauchée.

Enfin, oralement.

Distribuer du sac poubelles avec le sourire, ça a payé et aujourd'hui, je peux enfin revenir à mon métier d'origine : décortiquer des dossiers.

Mais pour 6 mois seulement et encore une fois, ça comptera pour du beurre, vu que je serai à nouveau

contractuelle.

Autrement dit, mon bizutage se poursuit et le caractère précaire de ma situation aussi, mais la bonne nouvelle pour vous, c'est quand même que je viendrai beaucoup moins pleurnicher ici pendant 180 jours.

Je serai débordée.

Les gens sympathiques et dynamiques que j'ai rencontrés ce matin ont décidé de me confier un projet qui va donner du fil à retordre à ma bande de neurones pétulants.

A l'heure où Pôle Emploi devient une jungle infâme où les uns viennent travailler en n'étant pas sûrs de rentrer le soir avec toutes leurs dents pendant que les autres débarquent à bout de nerfs en menaçant parfois de se taillader les veines,

il fait bon bénéficier d'une récré.

Mais pas question de jouer les individualistes pour autant. Mes 4 987 599 compagnons d'infortune peuvent toujours passer ici laisser un com', ce n'est pas moi qui leur claquerais la porte au nez, à tous ces fraudeurs invétérés.

Manquerait plus que ça.

Dans 180 jours, je serai à nouveau parmi eux avec mon concours-en-voie-de-péremption en bandoulière et si j'ai la chance de pouvoir valoriser ce paragraphe supplémentaire sur mon CV, j'éviterai peut-être de justesse de rejoindre la joyeuse bande des reçus-collés*.

Peu importe.

Ce sera le printemps, les urnes seront bourrées à craquer et on saura enfin sur qui les français auront misé pour

réenchanter le Pôle Emploi français.

pu

Illustration Gil Elvgren

Merci infiniment

à ceux qui m'ont laissé des com'

ou avec qui j'ai échangé en off.

* reçus-collés : ceux qui ont passé un concours et qui n'arrivent pas à trouver un poste avant la fin de sa durée de validité.

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24 octobre 2011

Le baratin du lundi 24 octobre 2011

Mardi dernier, écroulée dans mon canapé sans âge mais finalement plus pimpant que sa propriétaire, je regardais les "Conti" continuer désespérément à chercher un sens à leur éviction en me disant que j'avais cet avantage indéniable sur les salariés qui, après 30 ans de fidèlité, voyaient leur château de cartes s'écrouler d'un souffle malsain :

Je n'étais pas nostalgique.

Pour étayer cette affirmation, je savais que je pouvais compter sur ma bande de neurones dégénérés mais toujours zélés quand il s'agit de mener l'enquête. En moins de deux, le dossier "Emploi" enfoui aussi profond qu'une tonne de déchets radioactifs a refait surface et je me suis laissée embarquer dans une NDE de la plus pure intensité.

J'ai lâché mon enveloppe charnelle sur le tas de plumes et bercée par une lumière mystique, j'ai vu défiler ma compilation personnelle d'efforts non récompensés et destinés à péter les nerfs de la CRAM le jour où je déboulerai avec mon déambulateur dernier cri et des poils au menton pour réclamer mes milliers de points retraite récoltés au hasard de mes pérégrinations.

De 1981, année bénie où j'ai débarqué sur le marché de l'emploi en tentant, sur les pas de mon père, de faire carrière dans une agence bancaire du 16ème, sans être totalement conscience que je n'avais pas récupéré 100% de ses gènes, à 2003 où, parce que j'étais la dernière arrivée, j'ai été la première éjectée, avant que la société bordelaise dans laquelle je mourais à petit feu ne finisse par être méthodiquement décimée par le grand groupe du CAC 40 si clinquant à laquelle elle appartenait,

j'ai tout revu.

Tout ce parcours cahotique rempli d'illusions et de déceptions et que j'ai réussi, les années passant, à analyser à peu près pour en déduire que :

le monde de l'entreprise

n'est pas plus fait pour moi

que je ne suis faite pour lui

Incapable de viles manipulations, de calculs machiavéliques et de pièges assassins, je les repère et les démantèle par contre assez vite. L'autoritarisme me fait fuir à toutes jambes et ceux qui ont voulu me coller dans un moule s'y sont cassés les dents. Sans Dieu ni maître, j'ai longtemps cru que seule la qualité de mon travail suffirait à être reconnue et éventuellement récompensée.

J'ai déchanté.

D'entretiens plus répugnants les uns que les autres - parce que les méthodes récemment filmées par Didier Cros ne datent pas d'hier - en intérim, CDD et CDI avortés toujours pour d'excellentes raisons comme, par exemple, la guerre du Golfe, j'ai fini par comprendre que pour s'attirer les bonnes grâces de la direction, il fallait certainement avoir d'autres cartes dans son jeu que de la bonne volonté.

J'en étais là dans l'analyse scrupuleuse de ma non-carrière quand le téléphone a sonné.

La FPT me chassait.

J'ai raccroché, des dollars plein les yeux. Certes, 151,67 heures au SMIC, ça rapportait moins qu'un go-fast mais à vrai dire, je n'avais rien du clone de Jason Bourne et passer le reste de ma vie avec tous les flics de France à mes trousses - ou en tout cas ceux qui n'ont pas été mis en examen - c'était un coup à rendre l'âme bien plus vite que les statistiques ne le prévoyaient.

Mais ne vous imaginez pas que l'attrait d'une nouvelle feuille de paie me fasse sauter au plafond pour autant. Ma dernière aventure m'a bien refroidie et du coup,

je nage en pleine Flambytude.

Quoi ?

Après tout, quand on voit à quel point ça met le-parti-qui-a-perdu-le-Sénat en transe, c'est finalement plutôt hype.

Bonne semaine à tous !

17 octobre 2011

Le baratin du lundi 17 octobre 2011

Ainsi que je l'avais pressenti, il doit être écrit quelque part que je n'aurai plus droit désormais qu'à un salaire mensuel annuel.

Ce matin à 8h59,

ma-vie-de-femme-active-épanouie

s'est arrêtée net.

Certes, mon contrat intial ne m'accordait que quatre semaines de remplacement mais ma chef, n'ayant aucune nouvelle fraîche de celle qui m'avait laissé en cadeaux Bonux son bac de plantes mortes depuis une décennie, ses affiches pleines de poussière et ses brochures de 2004, m'a gentiment demandé, vendredi midi, de revenir travailler une semaine de plus, histoire que l'usager ne trouve pas porte close au cas où la propriétaire des lieux enverrait un nouvel arrêt au dernier moment.

A vrai dire, j'ai sauté de joie. De prolongation en prolongation, mon cochon rose à pois blancs grossirait et même si cette augmentation soudaine de revenus ne nous propulserait jamais dans les CSP+, faisant de notre-nouveau-chef-de-gauche une menace potentielle, la vie quotidienne de la Cocotine's familiy s'en trouverait tout de même fortement améliorée.

Et à entendre les qu'en-dira-t-on circulant dans la collectivité, je sentais bien que personne n'avait l'intention de miser trois sous sur la reprise de celle-à-qui-appartenait-le-poste.

Toute fringante, et pomponnée comme il se doit pour accueillir l'usager, j'ai donc déposé ma progéniture au périscolaire et sauté dans ma décapotable. Après avoir parcouru les quelques kilomètres me séparant de mon-bureau-de-la-semaine-dernière et écouté Sophia Aram à l'arrache, j'ai attrappé mon La-Marelle-à-tout pour aller ouvrir la boutique.

Seulement, voilà, à peine avais-je tourné le coin de la rue que je m'apercevais que le rideau était déjà levé et qu'une ombre terrifiante bougeait à l'intérieur.

Celle-qui-devait-plonger-dans-la-très-longue-maladie était là et bien là, en parfaite santé.

J'aurais pu rebrousser chemin mais j'avais une mission : récupérer mon Canard Enchaîné bêtement oublié sur l'étagère.

36 secondes plus tard, je me suis retrouvée dehors, mon journal sous le bras, et une chape de plomb s'est abattue sur mes épaules.

Je n'avais à nouveau plus de boulot.

Fini le SMIC, ma tirelire allait maigrir au moins autant que celui-qui-a-remis-son-destin-entre-les-mains-de-Weight-Watchers-et-qui-a-visiblement-bien-fait.

La panique m'a fait blanchir comme un linge et cette question idiote est revenue me tourner dans la tête mais-nom-d'une-pipe-qu'est-ce-que-j'ai-fait-pour-qu'on-me-torture-ainsi-moralement.

Bouddha ne pouvait pas être si méchant.

Au bout du rouleau, j'ai téléphoné à mon Léon pour lui annoncer que là, j'envisageais très sérieusement de consulter un exorciste.

Quoi ?

J'en suis à chercher qui peut bien s'acharner à planter des aiguilles dans une poupée à mon effigie.

Ma belle-mère peut-être.

Allez savoir.

Epuisée de chercher un sens à ce qui n'en a pas, j'ai fait un saut chez Moi, mon nombril. Ca m'a détendue et pour ne pas virer maboule, j'ai de suite essayé de dédramatiser en venant ici vous conter ce nouvel épisode glauque de mes aventures terrestres.

Sauf que cette chanson - qui a eu l'idée débile de la scotcher ici ? - me colle un blues du diable.

Que c'est beau, c'est beau la vie

bla bla bla

Pouvoir encore travailler

L'unique but de cette journée pleine de soleil sera donc aujourd'hui de ne pas perdre pied, histoire d'éviter d'avoir, en plus, une tête de sharpeï. C'est qu'avec tout ça, je n'ai plus les moyens de m'offrir de l'acide hyaluronique, moi.

6 octobre 2011

Le baratin du jeudi 6 octobre 2011

Ce matin, le réveil m'a tirée d'un rêve si doux et si charmant que mes premiers mots se sont noués en un chapelet de grossiéretés tout à fait inavouables.

Il faut dire que mon inconscient s'était déchaîné. Après m'avoir fait virevolter dans un bureau classieux donnant sur un bouquet de tours vertigineuses, il m'avait plantée en pleine rue de Rivoli, nageant dans un état mental proche de celui d'un grand maître de qi gong.

The working girl.

Autant vous dire qu'un seul coup d'oeil dans le miroir a suffi à me remettre vite fait bien fait dans la triste réalité.

Il était 6h57, j'étais on ne peut plus scotchée dans mon bled du double-four, mon accoutrement tee-shirt-verdâtre-sans-forme-shorty-cinq-ans-d'âge-troué n'avait rien du tailleur chic et griffé que je portais un quart d'heure auparavant et j'allais passer ma journée à crever d'ennui pour décrocher le deuxième SMIC de ma vie.

D'un coup d'un seul, j'ai failli à ma promesse de positiver et je me suis jetée dans un puits de "si" dont je vous épargnerai l'inventaire pour ne vous en livrer que la quintessence :

Et si j'étais à Paris,

est-ce-que j'en baverais autant ?

Question récurrente à laquelle, à moins de tout plaquer ici pour rentrer chez moi la fleur au fusil, je n'obtiendrai jamais de réponse, mais qui doit certainement soulager la grosse frustrée que je suis devenue au fil de ces dix années d'exil en province.

Car frustrée, je le suis et je le reste.

Et pour cause.

Mardi dernier, cela faisait donc douze jours que je distribuais des sacs poubelles tout en m'adonnant au collage, et ce avec le sourire, car je me devais de bien recevoir l'usager moyen qui n'était en aucun cas responsable du désert intellectuel qui s'êtait abattu sur ma vie professionnelle.

Douze jours de bons et loyaux services dans le seul but de décrocher un entretien pour ce fameux poste que je convoitais depuis juillet et dont le recrutement traînait tant en longueur que j'en avais la rate au court-bouillon.

Une affaire à rebondissements puisque mon indic, peut-être dégouté que je le récompense en macarons plutôt qu'en valises de dollars, m'avait refilé de l'info avariée en m'annoncant, en septembre, que tout semblait bouclé. La brute. J'en avais broyé du noir pendant des semaines avant de capter qu'en réalité, les dés étaient loin d'être jetés, ce qui m'avait redonné un tantinet de vigueur.

J'en étais là dans mon attente quand à 15h56, toute guillerette et assez inconsciente, j'ai décroché mon téléphone à fil pour connaître enfin le montant de mon salaire de remplaçante. Les 987 € annoncés m'ont fait l'effet d'une douche froide, les conditions de rémunération étaient pires que l'année dernière et sans aucun avantage, pas même le moindre ticket restau. J'ai raccroché en me disant que cela couvrirait tout juste ma taxe foncière et ses 9% d'augmentation, ainsi que les frais de garde occasionnés par mon abandon du foyer.

Dire que ce n'était pas mon jour est un doux euphémisme.

A peine 20 minutes plus tard, la responsable du recrutement, celle qui malgré mes relances, m'avait bien fait mariner, nourrissant ainsi mes espérances de convocation imminente, m'appelait pour écraser tous mes espoirs en quatre phrases assassines :

- Votre candidature n'a pas été retenue. Je ne pouvais pas vous le dire avant. Nous avons eu de très bons CV, des gens qui connaissent parfaitement bien le travail. C'est vrai que vous n'avez pas d'expérience.

Exaspérée d'être encore traitée de la sorte, je me suis rebiffée arguant de mes 20 ans de secteur privé et j'ai ajouté, assez remontée, que ce n'était pas utile de faire passer des concours aux gens pour les écarter ensuite systématiquement des recrutements sous prétexte qu'ils n'ont pas d'expérience dans le secteur public.

Là-dessus, il m'a fallu avaler cette invitation bourrée de piment :

- Mettez-vous à la place des recruteurs !

puis des encouragements plus formatés que sincères :

- Faut pas que ça vous empêche de continuer à chercher. Il y aura peut-être un autre poste.

et j'ai préféré écourter la conversation.

Puis je suis tombée dans une sorte de néant duquel je ne pouvais sortir vivante qu'en avalant sagement ma moitié de calmant.

Comment vous dire ?

Je ne peux plus.

Engluée dans ces échecs multiples, ces humiliations répétées et ces passages à vide, je me demande juste quand Bouddha voudra bien me lâcher les basques.

Me suis-je à ce point mal comportée dans ma vie précédente ?

Après tout, j'étais peut-être le plus odieux, le plus vicieux, le plus monstrueux des recruteurs.

Ceci expliquerait alors cela.

Vous savez quoi ?

Ce soir, pour me rappeler le bon vieux temps où le secteur privé me trouvait valable et où je me faisais déshabiller l'âme par des pro de l'entretien pervers, je vais regarder

La gueule de l'emploi

à 23h10 sur France 2, histoire de me persuader que seule dans mon bureau vide, j'ai tout de même de la chance et qu'à Paris, l'herbe n'est pas forcément plus verte.

Pas sure que j'y parvienne mais je vous promets d'essayer.

25 septembre 2011

Le baratin du dimanche 25 septembre 2011

En pénétrant, lundi à 9h00, dans le bunker où j'allais passer les vingt-cinq prochains jours ouvrés de ma so exciting existence, ma tête a dû s'allonger de 20 bons centimètres. L'odeur, le décor, la poussière, les tiroirs défoncés et le tissu troué de la chaise à roulettes, tout portait à croire que j'allais encore manger du pain noir.

Et puis deux collègues rigolotes et aux petits soins ont débarqué pour m'aider à remettre les lieux au goût du jour. S'en sont suivis deux jours de chiffon et l'évacuation manu militari de six sacs poubelles remplis de documentation datant de Mathusalem.

Pas un instant n'est passé sans que je ne m'imagine entourée de ces bougies extravagantes dont Linda nous fait régulièrement l'article. A défaut de me shooter aux effluves de jasmin, j'ai ouvert la porte en grand et comme l'être humain s'habitue à tout, au bout de deux jours, je ne sentais pratiquement plus rien.

Il faut dire que j'avais d'autres chats à fouetter. Car figurez-vous que l'une de mes missions, c'est de coller des feuilles dans des recueils, ce qui requiert de manier parfaitement le tube de glue et d'attendrir la responsable des fournitures pour qu'elle accepte de déroger à la règle du bon de commande à ne lui apporter que la dernière semaine du mois. Violation de règle légitime quand on sait que j'en ai 600 à enduire et que jeudi après-midi, quatre pots tout neufs y sont passés. Pour me distraire entre deux badigeonnages, j'ai également des fichiers audio à frapper au kilomètre, sans remaniement ni créativité, tâche si captivante qu'elle pourrait bien me faire ressortir quelques bonnes vielles plaques d'eczéma si je ne me rabâchais pas à chaque instant que cette folle mission ne durera pas ad vitam aeternam.

Ainsi, cahin-caha et les cervicales en purée, j'ai bouclé ma semaine en concluant qu'aucun de mes deux hémisphères ne devrait se sentir menacé par cette définition de poste affriolante.

La bonne nouvelle dans tout ça, car vous savez qu'il faut absolument et envers et contre tout positiver, c'est que ça me laisse du disque dur disponible pour me livrer à d'autres reflexions que de savoir quel instrument est le plus approprié pour péter les cartons de sacs à déchets que je dois distribuer.

En écoutant attentivement les dernières news de l'hexagone, j'ai donc décidé de continuer à m'intéresser aux supposés grands qui le gouvernent ou aimeraient tant le gouverner qu'ils en deviennent maboules, et dans un élan un peu cavalier je vous l'accorde, j'ai baptisé le dossier :

des histoires de quéquettes

aux histoires de mallettes

Et dès qu'un nouvel épisode du feuilleton naîtra, j'y glisserai une belle sous-chemise colorée. Comment ne pas être persuadée aujourd'hui que les mois à venir me réservent des surprises encore plus insensées, encore plus loufoques, encore plus écoeurantes ?

Faites-moi confiance, une fille qui, sur les promesses de son conseiller bien aimé, a flanqué ses misérables économies sur un PEA moitié BNP, moitié Crédit Agricole, c'est ce qu'on appelle une visionnaire.

La fête foraine ne fait que commencer.

Faut-il s'en plaindre, s'en réjouir, rester la tête dans le sable ou toquer bravement à la porte de l'Elysée avec cette question en bandoulière :

Y a-t-il ici,

dans le saint des saints,

quelqu'un qui se préoccupe

de ma vie à deux balles ?

Une tentative de réponse ce soir sur France 2 qui aurait pu être diffusée en prime time mais qui ne le sera finalement - la faute à qui ? - qu'à 22h20.

Le titre du reportage ?

Les fauves.

Tout ça me flanque la rate au court-bouillon.  Imaginez seulement que, dans l'aventure qui fait la une actuellement, le juge se rapproche un peu trop de mon-PDPA-bien-aimé et que l'affaire dégènère.

Un coup à lui flinguer son congé paternité et à ce que Carla soit obligée de faire face toute seule aux couches, aux biberons et aux courses à Auchan, le tout en Wii Fittant comme une damnée pour retrouver sa taille mannequin.

Elle n'aurait même plus le temps de chanter. Ce serait ballot, ça.

Bonne semaine à tous !

16 septembre 2011

Le baratin du 16 septembre 2011

Mes mois de septembre se suivent et se ressemblent.

Figurez-vous qu'avant-hier, la FPT m'a sollicité pour un remplacement d'un mois. Et comme l'année dernière, la mission en question n'étant pas extrèmement folichonne, j'ai raccroché en pestant. Nom d'un chien, pourquoi personne ne me faisait confiance sur un poste qui m'attirait comme un aimant plutôt que de toujours m'appeler pour de la précarité qui ne me permettait ni de valoriser mon concours, ni d'aller vers la titularisation.

Je suis quand même allée au rendez-vous, en traînant un peu des pieds. Mais comme je ne suis pas une si mauvaise fille que ça, je n'ai rien laissé paraître devant mes interlocutrices et pour détendre l'atmosphère, j'ai même tenté de finir sur une note d'humour.

Allez savoir si c'est cette conclusion brillante, le téléphone a sonné hier soir. J'étais embauchée. En vue,

mon salaire mensuel-annuel de 2011.

Afin de ne pas me bloquer le plexus, je n'ai demandé aucun renseignement sur ma rémunération. Ce sera la surprise.

Donc pas de quoi faire des bonds de six mètres et pourtant, c'est peut-être l'occasion inestimable de me constituer un réseau à la Robert Bourgi et de découvrir enfin les us et coutumes de l'établissement en question.

Arrêtez de saliver, je ne vous dirai rien. Pas question que je fasse ma Zoé Shepard, j'ai été tellement humiliée par les employeurs du secteur privé du double-four que je ne vais certainement pas cracher dans la soupe. Je connais la valeur d'un entretien dans la FPT, moi, et une embauche, même temporaire, de nos jours, ça vaut de l'or.

Quoi ?

Allez, je trouverai bien quelques anecdotes croustillantes à vous livrer. Moi qui préfère mille fois être backstage, là, je serai en première ligne et je ne désespère pas de me faire assez rapidement traiter de sale fonctionnaire comme l'année passée. En tout cas, c'est une belle occasion d'aider mon prochain, même s'il est vilain.

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