Le baratin du dimanche 18 septembre 2011
Plus que sept mois pour décider sur quel bouton je vais appuyer. Pas question de faire du bonnet-blanc-blanc-bonnet et de bouder les urnes, ça ne serait pas digne de la bonne citoyenne que j'essaie d'être chacun matin en me levant, même si celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile se charge de flinguer ma bonne volonté en m'en collant plein les dents dans les dix minutes qui suivent.
Envers et contre tout, il faut que je continue à gamberger sur cette question fatale :
Qui, après toutes les émotions, les désillusions, les hésitations ressenties devant ma-boite-à-Ferrari depuis une décennie, et plus particulièrement depuis l'avènement du bling-bling, oui, qui aura le cran, à l'instar de ses homologues du nord de l'Europe, de prôner le ticket de train plutôt que l'avion blindé de cuir ?
Qui, par sa sobriété,
son travail acharné,
son intégrité
et son désir d'équité,
pourra me faire vibrer ?
Pétrie d'incertitudes comme je le suis, vous imaginez donc à quel point j'étais tendue, jeudi soir à 20h35.
Des paroles et des actes.
Pour les paroles, j'étais pleinement confiante. Quant aux actes, je ne pourrai vérifier leur réalité que si l'un des six sortait victorieux du carnage.
Certains analystes ont trouvé l'exercice plan-plan, d'autres l'ont encensé. La France est affreusement divisée, quelle pitié. Moi, ce Koh Lanta des socialistes m'a posé un problème.
Toute la soirée, je me suis rongée les sangs en les imaginant en maillot, sur un pied, sous un cagnard du diable. Lequel allait bien pouvoir résister à l'épreuve des poteaux ?
En fait, cet épisode, M6 n'en aurait pas voulu. Du presque consensuel parsemé de petites piques veillant à respecter le subtil I-am-the-best-mais-je-vous-jure-qu'on-est-tous-unis-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire. Après tout, s'ils gagnaient, n'étais-je pas certaine de tous les retrouver dans le prochain gouvernement ? Le suspens était somme toute assez moyen.
Passé ce tac-au-tac comique :
François : Je dis les mots que j'emploie.
David : Jusque-là, tout va bien !
je dois avouer que j'ai apprécié ce doux moment de télé. Pas de promesse marketée, du qui-préoccupe-la-française-moyenne-que-je-suis comme la sortie progressive du nucléaire et beaucoup de chiffres à croire sur parole, les Tontons flingueurs se sont maitrisés et sont restés humbles. Certains m'ont même annoncé des années de vache maigre (Florence, on va en gober, de la potatoe !).
A la fin du divertissement, chacun a craché son petit slogan, et moi, je suis restée comme deux ronds de flan.
Râleuse, certes - comment pourrais-je vous le cacher maintenant -, mais pas militante pour un sou, allais-je m'énerver un peu et me précipiter vers le bureau de vote le plus proche pour désigner mon chouchou ou ma chouchoute ?
Car je venais de découvrir que, contrairement à ce que je pensais, ces primaires n'étaient pas réservées aux adhérents et que mon grain de sel était le bienvenu. Et me sentir importante aux yeux des supposés grands de l'hexagone, n'étais-ce pas, au fond, ce que j'espérais secrètement ?
Après tout, miser un euro sur le bon cheval, ça pourrait peut-être me rapporter le pactole.
Le tout, c'était d'y croire.
Vous croyez que c'est en prévision d'une éventuelle éviction que mon-PDPA-bien-aimé est allé se faire acclamer en Lybie le même jour ? Mal aimé ici, il pourra toujours se refaire là-bas et à lui, la dolce vita.
Bonne semaine à tous !